Longue dépêche de CNS (Catholic News Service) relatant en détail la rencontre entre le Saint-Père et le Président Bush.
Loin des platitudes de la presse francophone...il faut l'admettre.
Voir ici:
Visite de Georg Bush
Visite de Georg Bush (2)

Version originale en anglais sur le Papa Ratzinger Forum (grâce à Teresa).
Ma traduction

Plus de détail sur la réunion de ce matin…
Le Pape et Bush discutent d'un vaste éventail de questions, y compris les chrétiens en Irak

Par John Thavis Catholic News Service (CNS) --
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Se rencontrant pour la première fois, le pape Benoît XVI et le Président des États-Unis George W. Bush ont parlé de la situation périlleuse des chrétiens en Irak et d'un large éventail d'autres sujets de politique étrangère et de questions morales. Le pape et le président ont semblé détendus tandis qu'ils se saluaient et se sont exprimés brièvement devant les journalistes avant leur rencontre privée de 35 minutes, le 9 juin.
Plus tard, Bush a rencontré pendant 40 mn les hauts fonctionnaires chargés de la politique étrangère du Vatican. Un compte-rendu du Vatican a décrit les rencontres comme cordiales et a précisé qu'elles s'étaient concentrée en partie sur la situation inquiétante en Irak et les conditions critiques auxquelles la communauté chrétienne doit faire face. Des dizaines de de milliers de chrétiens ont fui l'Irak au cours des quatre dernières années pour échapper à la violence et à la discrimination. Les entretiens ont également abordé la situation globale dans le Moyen-Orient, y compris le conflit et les développements Israelo-Palestiniens au Liban. Le Saint-siège a une fois de plus exprimé l'espoir d'une solution régionale et négociée aux conflits et aux crises qui perturbent la région, selon le compte-rendu du Vatican.
Bush et le pape ont également discuté des problèmes en Afrique, la crise humanitaire du Darfour et les développements en Amérique latine.
En conclusion, il y a eu un examen des questions morales et religieuses courantes, y compris en relation avec les droits de l'homme et la liberté religieuse, la défense et la promotion de la vie, le mariage et la famille, l'éducation de nouvelles générations et le développement durable, indique le Vatican.
Avant la visite du président, le secrétaire d'état du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, avait félicité Bush pour sa position sur l'avortement et pour ses initiatives positives en faveur de la défense de la vie dès sa conception.

Bush est arrivé au Vatican sous la protection d'une sécurité très lourde. Son cortège de voitures a rejoint la place Saint-Pierre à partir d'une rue latérale au lieu de longer la Via della Conciliazione, la large avenue menant au Vatican, qui était interdite à la circulation, et garnie de nombreux spectateurs curieux. Dans la cour de Damas ensoleillée, le président a été salué par l'archevêque James Harvey, des États-Unis, un des secrétaires personnels du pape (ndr: en fait, chargé du protocole), et il a été escorté par un piquet des gardes suisses, puis pris un ascenseur vers le quatrième étage du palais apostolique et les appartements pontificaux. Le pape arborait un large sourire en saluant Bush devant sa bibliothèque. Les deux hommes se sont serrés la main, et le pape a conduit le président vers un grand bureau. On a permis à des des journalistes et les photographes de rester pour la première minute de la rencontre.
- C'est bien, d'être avec vous, monsieur, a dit Bush dit en s'asseyant vis-à-vis du pape, croisant ses jambes et se penchant en arrière dans un fauteuil blanc.
- Vous venez de la conférence d'Heiligendamm ? a dit le pape, faisant allusion au G8 qui s'était réuni en Allemagne.
- Dans votre patrie, oui. Et c'était une réussite, a répondu le président.
- Réussite ? Vous avez pris quelques décisions ? ce n'est pas aussi facile, a dit le pape, ajoutant qu'il était important pour l'humanité que des conférences de ce type produisent des décisions.
- Il y avait beaucoup d'avis différents. Mais c'était bien, a dit Bush.
Le pape a demandé si le dialogue de Bush avec le Président russe Vladimir Poutine s'était également bien passé. Le président a fait une pause pendant que les photographes continuaient à prendre des photos puis a dit : "Je vais vous le dire dans une minute".
Les deux hommes ont ri.
Bush a alors poursuivi, en informant le pape qu'il avait récemment demandé au congrès $30 milliards pour combattre la crise globale de SIDA, le double de la contribution précédente des États-Unis.
Après que les journalistes soient partis, les deux dirigeants se sont réunis en privé sans l'aide d'interprètes.
Quand les portes de la bibliothèque se sont rouvertes, l'entourage de Bush a été mené dans la pièce et le président les a présentés un par un au pape. Le pontife a remis à chacune d'elles un médaillon. Parmi ceux qui ont salué le pontife figurait Karl Rove, l'un des principaux conseillers politiques de Bush.
Le pape et le président ont également échangé des cadeaux. Bush a donné au pape un long bâton en bois avec une représentation des Dix commandements. Quand le pape l'a pris, Bush lui a indiqué qu'il avait été fait par un ancien "sans-logis" de Dallas. Les Dix commandements ? a demandé le pape, regardant les inscriptions. Oui, monsieur, a répondu Bush.
Le présent du pape à Bush était une gravure représentant la basilique Saint-Pierre et un médaillon en or de son pontificat. Le président a mis ses lunettes pour voir de plus près, et remarqué : c'est beau, merci beaucoup.
Après, Bush et plusieurs de ses proches collaborateurs ont rencontré le cardinal Bertone et d'autres fonctionnaires de politique étrangère de Vatican.
La préoccupation du Vatican à propos de l'Irak a été soulignée d'une autre manière pendant la visite de Bush. Car après la rencontre du président et du pape, le Vatican a rendu public un rapport du préfet nouvellement nommé au Rassemblement pour les Eglises orientales, l'archevêque Leonardo Sandri, qui a dit que beaucoup de catholiques de rite Oriental souffraient en Irak, au Liban et ailleurs en raison de la guerre, de la violence ou de la crainte d'un futur incertain.
"Je pense également à ceux qui doivent laisser leur patrie et tout ce qu'ils possèdent", a dit l'archevêque Sandri.
Beaucoup de prêtres catholiques irakiens ont été contraints à l'exode à la suite de l'invasion de l'Irak menée par les Etats-Unis en 2003.

La dernière fois que Bush est venu pour une audience papale, en 2004, le Pape Jean Paul II lui a dit son souci profond pour la situation en Irak et a rappelé au président la position claire du Vatican contre la guerre. Pendant son premier mandat, Bush a rencontré trois fois le pape Jean Paul, deux fois au Vatican et une fois à Castelgandolfo.

Avant de rencontrer le pape Benoît, Bush a indiqué aux journalistes qu'il serait dans une situation d'écoute. Il a dit qu'une audience papale était toujours une expérience émouvante.
« Parfois je ne suis pas assez poétique pour décrire comment c'est, d'être en présence du Saint-Père a dit Bush.
Dans les commentaires aux journalistes après sa rencontre avec le pape, Bush a indiqué que le pape était « profondément intéressé » par la situation des chrétiens en Irak et qu'il craignait qu'ils n' « aient été maltraités par la majorité musulmane. »
Le pape « s'inquiétait que cette société qui évoluait ne tolère plus la religion chrétienne, » a dit Bush lors d'une conférence de presse commune avec le premier ministre Romani Prodi au palais de Chigi, le siège du gouvernement de l'Italie.
« Je l'ai assuré (le pape) que je travaillais dur pour assurer que les Irakiens respecteraient « cette constitution moderne votée par le peuple, et qui honore des gens venus de différents secteurs et de différentes opinions. »

Bush a dit également que le pape avait parlé de l'immigration.
« Il observe de très prés le débat sur l'immigration en Amérique et je lui ai dit que j'étais quelqu'un qui soutient avec force une réforme complète de l'immigration; que, d'une part, nous imposerons notre loi et, d'autre part, nous devons traiter des personnes avec dignité, » dit Bush.

Lors d'une réunion séparée juste après que Bush ait rencontré le pape Benoît, les dirigeants de la Communauté de Sant'Egidio de Rome ont fait part au président de leur souci pour les chrétiens d'Irak. Le président de la communauté laïque chrétienne, Marco Impagliazzo, a dit aux journalistes qu'ils ont informé Bush de la souffrance des chrétiens en Irak, qui risquaient de former une enclave dans le nord du pays. Bush n'a fait aucun commentaire, a dit Impagliazzo aux journalistes.
Selon le chef de Sant'Egidio, Bush a dit que le pape désirait que les Etats-Unis « jouent un rôle moteur contre la souffrance » dans le monde et Bush a répondu « nous le ferons. »