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L'"AFFAIRE" WIELGUS, REVUE DE PRESSE DU 9 JANVIER
 

Essayant d'avoir une vue d'ensemble des réactions des medias français, je poursuis, non sans écoeurement, ce qu'on peut appeler une revue de presse au sens large.
Je suis contrainte de me limiter à la France - de toutes façons, il y a pour le moment, sur la page d'actualités de Google, plus de 360 dépêches relatives à ce sujet!! Il serait sans doute intéressant de voir le point de vue polonais, mais je n'ai pas d'éléments pour la Pologne, que je ne connais pas assez, et de toutes façons, mon propos n'est pas ce qui se passe en Pologne.
Car les réactions sont presque plus intéressantes que l'évènement lui-même, qui aura vite disparu des titres, comme l'affaire de Ratisbonne, et plus récemment la visite à la mosquée: en fait, l'affaire est un révélateur du pouvoir médiatique, et de l'état de la société dans notre pays. Car cet évènement somme toute banal, et qui n'intéresse vraisemblablement pas la grande majorité des français, cristallise la haine anti-catholique qui sévit dans le monde des communications.

C'est aussi un révélateur de la connivence de la grande presse. Qui développe un discours pratiquement unique, et pas seulement en France! (c'est pourquoi je cite une revue de la presse allemande). Il faut aller chercher des revues confidentielles, et des sites internet, pour trouver une autre tonalité, comme on l'a déjà vu avec Patrice de Plunkett. Aujourd'hui, c'est Gérard Leclerc.


Le billet de Gérard Leclerc

L’Église polonaise à l’épreuve
Gérard Leclerc
Liberté Politique.com

La démission de Mgr Stanislas Wielgus, nouvel archevêque de Varsovie et successeur du cardinal Glemp, juste avant la messe de son installation, constitue un événement douloureux pour l'Église de Pologne et indique combien est difficile la période qui succède à la disparition de celui qui fut pour elle un maître incomparable. Jean-Paul II, en effet, disposait de tout le prestige possible auprès de ses compatriotes pour mener à bien la délicate transition du totalitarisme à la liberté. Comment éviter les écueils contraires du relativisme éthique lié d'un côté à la mutation consumériste et de l'autre à un extrémisme politico-religieux prompt aux repliements idéologiques et à la désignation de boucs émissaires ?

Par ailleurs, tous les pays délivrés du communisme ont eu à gérer leur passé proche, en cherchant souvent à éviter l'épuration brutale qui aurait ravivé blessures et rancœurs. L'ancien président tchèque Vaclav Havel ne s'était-il pas lui-même montré d'une extrême prudence à l'égard de ses anciens persécuteurs, sachant que le régime policier qui était tombé en 1989 avait fait de ses concitoyens à la fois "des victimes et des coupables" ?

L'ouverture des archives, de Moscou à Berlin, en passant par Varsovie, a non seulement rappelé que la surveillance policière structurait toute la vie sociale des régimes anciens, mais aussi que la règle d'un tel système supposait la complicité la plus vaste possible d'individus dévolus, contre leur gré, à un rôle d'indicateurs. Que l'Eglise polonaise ait été victime de telles pratiques et que son clergé ait été particulièrement utilisé à de telles fins ne saurait étonner. Ce jeu avait d'ailleurs des subtilités qui pouvaient se retourner contre le régime.

Dans quelle mesure Mgr Wielgus fut-il victime et coupable ? Peu de gens sauraient vraiment le dire, à un moment où l'utilisation du passé permet les règlements de comptes anciens et des coups justifiés par l'anticléricalisme d'un nouveau genre qui sévit à Varsovie, avec l'appui de quelques publicistes parisiens, peu soucieux de se mettre au net avec leur propre passé totalitaire.

La décision prise par l'éphémère successeur du cardinal Glemp, et aussitôt ratifiée par Benoît XVI, est dictée par la sagesse. L'avenir du catholicisme dans la patrie de Stefan Wyszynski et de Karol Wojtyla ne doit pas être grevé par l'apurement indéfini du passé. Il doit largement s'ouvrir à des perspectives créatrices, à des projets missionnaires proportionnés aux enjeux d'un âge qui bouleverse toutes les données. Il faut sortir des pièges où on voudrait enfoncer le christianisme de ce début de millénaire, pour lui permettre, conformément à sa vocation, de féconder un avenir à visage humano-divin.


Le Figaro

En lisant de temps en temps le Figaro, je me demande comment certains persistent à le considérer comme un organe de droite. Ou alors, la notion de droite s'est complètement déplacée vers la sphère économique. Ce qui est bien le cas.
L'éditorial qui suit, paru dans le journal du 9 janvier est signé Pierre Rousselin, qui est "directeur adjoint de la rédaction en charge de l'international".
"No comment". Sinon la méchanceté feutrée, qui éclate dans la conclusion, dans la sempiternelle comparaison avec Jean-Paul, dont on rappellera qu'il n'a pourtant pas été ménagé de son vivant.
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....voilà que le successeur de Jean-Paul II trébuche à nouveau.
Malgré une analyse pertinente et des intentions légitimes, Benoît XVI semble dépourvu du sens politique affûté de son prédécesseur. Il n'est pas étonnant que la Pologne, qui a tant profité de la clairvoyance de Jean-Paul II, en pâtisse.
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Pierre Rousselin est l'un de ces oracles qui avaient tout prévu:
... il était clair que le cas de Mgr Wielgus allait provoquer un tollé...
...Le scandale était d'autant plus prévisible...

Mais comme disait Pierre Dac, "la prévision est un art difficile, surtout quand elle concerne l'avenir"
Le Figaro 9 janvier


Le Monde

Le Monde ne pouvait pas être en reste, évidemment, et HT y va de son petit crachat personnel
Il y avait d'abord eu un premier article, ne portant pas sa signature. On y lisait cet aveu que je trouve énorme, et qui explique la haine de la presse occidentale (bien réjouie) envers l'Eglise Catholique. Grosso modo, le message est "Ils faisaient la morale aux autres, mais ils ne sont pas plus vertueux que les autres, donc, c'est bien fait pour eux..."!
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"L 'Eglise catholique polonaise tombe de très haut. La calamiteuse affaire Wielgus, du nom du nouvel archevêque de Varsovie nommé par le pape Benoît XVI, avant d'être convaincu de liaison avec la police politique de son pays sous le régime communiste et contraint à la démission, tourne une page de l'histoire d'une Eglise présumée vertueuse, exemplaire, inattaquable sur le chapitre de la résistance au communisme."
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Henri Tincq annonce d'emblée la couleur: La démission de Mgr Stanislaw Wielgus, acceptée dimanche 7 janvier par le pape, est un camouflet pour Benoît XVI.
Puis, (ce n'est pas une quelconque paranoïa de ma part) il compte très réellement les coups (un, deux, trois...) et avec jubilation.
Il faut absolument que le lecteur (sérieux, puisqu'il lit Le Monde) soit convaincu objectivement qu'il s'agit d'une catastrophe (que ce n'est sans doute pas) liée à l'incompétence du Pape
Le Monde du 9 Janvier


Revue de presse allemande

Trouvé sur ce site en français: DW-Word.de
Cette revue de presse allemande illustre bien la "pensée unique" de la presse occidentale, et l'absolue similitude de traitement avec la presse française.
Revue de presse allemande, 9 janvier


Le mot de la fin

Un participant d'un forum catholique, commentant cette actualité, et parallèlement la sortie d'un sondage sur les Catholiques en France (commandé par le très gauchisant Monde des Religions, ce qui est déjà tout un programme, et selon lequel 51% se déclareraient catholiques, et parmi eux, 8% seulement vont à la messe ) a cette lumineuse analyse:
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Bon faut savoir ... ...

D'un côté on nous apprend que la moitié seulement des Français se disent encore (pour combien de temps ?) catholiques et de l'autre on nous donne des "nouvelles" de l'Eglise catholique, ici de Pologne, ce dont la moitié des français se moque.

De deux choses l'une, ou voilà un journal [ Le Monde des Religions] qui cherche à ne pas intéresser ses lecteurs, ou, la « bête » n’étant que blessée, chaque banderille est un jeu plaisant qui achève lentement la mise à mort .

Car qu’est-ce que tout cela veut dire ? A mon avis ridiculiser l’Eglise, d’une part qui perd du terrain : enfin les Lumières triomphent, … avant les ténèbres moyen-orientales, de l’autre claironner que l’Eglise ne fut pas le symbole anti-bolchévique et résistante du peuple polonais. Bref une fois de plus elle est plus « noire » que ce que l’on savait.

En clair : ridiculisez, ridiculisez, il en restera toujours quelque chose, et pour les derniers on organisera, pour la joie du monde (…) une chasse à courre des catholiques
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"Purifier les tensions du passé" | Janvier 2007