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L'ISLAM ET NOUS
 

Dans le n° 401 du Libre Journal de la France Courtoise, je trouve un article signé par l'Abbé François-Marie Paul, intitulé "L'islam peut-il être bon pour nous?", que je reproduis ici car je le trouve remarquable.
En dehors de mon avis personnel sur la question, sans intérêt ici, je trouve qu'il expose très sereinement ce qui pourrait bien être la position du Saint-Père sur l'épineux problème du rapport avec l'Islam. Ceci expliquerait ses gestes et ses propos, notamment après la crise de Ratisbonne et lors du voyage en Turquie, qui avaient été mal perçus par beaucoup, surtout dans l'aile la plus conservatrice de la planète catholique, parce qu'ils n'avaient pas été compris, c'est-à-dire pas évalués dans la perpective du front commun de la "loi Naturelle" contre le matérialisme athée.


L'islam peut-il être bon pour nous?

Par l'abbé François-Marie Paul
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Il est pratiquement de règle, dans les milieux chrétiens de droite, de voir dans l'Islam l'ennemi absolu du christianisme et des valeurs ancestrales françaises.
Ainsi a-t-on pu assister dans une récente émission de télévision, au duel très attendu entre Tarick Ramadan et Philippe de Villiers.
Selon les dires même de l'animateur vedette, cela promettait de chauffer.
Et il a eu raison. Le débat a révélé une agressivité exacerbée entre deux hommes que rien ne semblait pouvoir rapprocher.
Pourtant, et c'est bien là le paradoxe, il y a plus de points communs entre les deux duellistes, qu'entre monsieur de Villiers et l'animateur qui menait le débat. Il aurait suffi de peu de chose pour que la bombe médiatique préméditée se retourne contre l'artificier de circonstance. En effet, parmi les trois protagonistes de la soirée était présent un journaliste connu pour ses idées gauchistes soixante-huitardes, un musulman intelligent et convaincu, un homme politique connaissant et pratiquant le catholicisme romain traditionnel. Si la perspective de la soirée avait été de débattre sur les causes de la décadence de notre société et de ses prétendues valeurs, il est certain que les deux bretteurs auraient sans aucun doute pu retourner la charge contre l'organisateur du débat.
Si nous voulons connaître la cause profonde de cette dégénérescence actuelle de nos moeurs, il faut la chercher dans le matérialisme athée, et dans les idées de propagande issues de Mai 68.
Nos compatriotes ont, en grande majorité, adopté comme philosophie ce matérialisme et comme praxis ces funestes idées de liberté sans limites.
L'Islam peut être vu comme le fléau de Dieu. Il n'est pas pour autant un fléau destructeur des valeurs que partagent les chrétiens. A tout prendre, il est plutôt le régénérateur de la loi naturelle.
Si les chrétiens ont à souffrir de lui, ils doivent s'en prendre à leur propre infidélité à la morale chrétienne, qui jusqu'aux années 50 nourrissait notre pays. Ainsi l'Islam est la seule force à l'heure actuelle qui puisse imposer de nouveau la loi naturelle. Si nous voulons un jour pouvoir évangéliser la France, il nous faut imposer de nouveau les valeurs de la loi naturelle. L'expérience missionnaire de l'Eglise montre qu'il est infiniment plus facile d'annoncer le vrai Dieu à des païens qu'à des athées repus de biens matériels.
Ainsi l'Islam a-t-il peut-être providentiellement une triple mission
• Punir les délinquants de la loi naturelle en chassant les conséquences pratiques de leur idéologie.
• Imposer partout où cela est possible en tant que religion naturelle, des valeurs familiales et morales.
• Préparer les coeurs à entendre un jour la véritable prédication chrétienne de Notre Seigneur qui nous libère et nous sauve.

Voilà le seul vrai lieu du dialogue inter-religieux. Non pas l'actuelle tentative de subversion syncrétique, mais la lutte commune contre le matérialisme athée et les chimères d'étudiants révoltés devenus aujourd'hui milliardaires.
Au risque de choquer, je pose (sans y répondre d'ailleurs) la question suivante : n'a-t-on pas intérêt aujourd'hui à l'entrée de la Turquie en Europe si ce changement de population et donc de mentalités a pour conséquence directe le rétablissement de l'ordre moral ?
Le débat est ouvert.


Réactions

Comme on pouvait s'y attendre, l'article a suscité de nombreuses réactions, souvent de rejet, publiées dans le LJ n°403. C'est à qui crie le plus fort à la charia, à l'apostasie, à la "dimmithude".
L'Abbé y répond de belle façon...


La réponse de l'Abbé

[..]
L'Eglise catholique, qui a vocation à être éducatrice des peuples, se trouve empêchée dans son action, par une partie de son personnel, imprégné des fausses idées du temps, qui veut voir dans la communion et le dialogue, la finalité de sa mission, attitude qui conduit au relativisme et au syncrétisme. Nous ne sommes donc pas en état de nous lancer dans une croisade contre l'Islam.
Quant à la perspective de la dimmithude et de la charia, ne la vivons-nous pas déjà ? La soumission au politiquement et au moralement correct, la persécution des chrétiens n'en faisons-nous pas l'expérience chaque jour, elle n'est pas sanglante certes mais, elle est là. Cette oppression a aussi sa charia, qui humilie, marginalise et ne donne jamais, à part pour s'en moquer, la parole aux chrétiens. Alors, notre premier combat ne doit-il pas être de lutter aujourd'hui, contre ce courant que rien ne semble pouvoir arrêter de la culture de mort ? Peut-être que l'authentique interprétation du concile Vatican II, concernant le dialogue inter-religieux, se trouve dans cette perspective, de faire front commun avec des juifs et des musulmans de bonne volonté, contre cette culture du tout contre nature ?


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