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LE PROJET DE NICOLAS SARKOZY
 

A la veille du second tour, Nicolas Sarkozy répondait aux questions de deux journalistes du Pélerin.
Je reproduis une partie de ses propos, pour poser les choses noir sur blanc, sans polémique, ce qui n'empêche pas de comparer avec ce que le Saint-Père demande aux reponsables politiques catholiques.
On ne juge pas un homme sur ce qu'il n'a pas encore fait, et j'espère sincèrement que Nicolas Sarkozy, au minimum... ralentira la chute.

Sur les "unions" homosexuelles, en particulier, il semble que sa conception soit proche du DICO italien. Aussi "soft" que cela puisse paraître à nos yeux français, on sait ce que le Vatican en pense.
Article en entier ici


 

Nicolas Sarkozy : «Si je suis élu, je ferai tout ce que j'ai dit»
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"Après toutes les caricatures, les procès d'intention et même les injures dont j'ai fait l'objet au cours de la campagne, il n'y a rien d'étonnant à ce que beaucoup de Français aient encore une vision déformée de mon projet. Je me suis engagé à faire campagne dignement ; ce que je demande à présent, c'est qu'on juge mon projet sur des critères objectifs. ....Ce que je veux, c'est rassembler notre pays, sans idéologie, sans dogmatisme, mais autour de valeurs fortes : le travail, le mérite, l'autorité, le respect".

Au cours de cette campagne, vous avez fait de multiples références à l'Eglise, ses grandes figures et à votre foi. Mais, on a parfois du mal à discerner comment ces valeurs se traduisent dans votre projet politique...

Il y a deux choses bien différentes. Il y a mes convictions personnelles. Elles peuvent influer sur ma manière de faire de la politique, sur le respect que j'ai tenu jusqu'au bout à manifester à mes adversaires, sur l'importance que j'accorde à telle ou telle question, je pense par exemple au handicap, aux personnes âgées, au mal de vivre et au suicide des jeunes, qui est une vraie question dont on n'a pas l'habitude d'entendre parler les responsables politiques. Et puis il y a un projet politique. Mes convictions personnelles n'ont pas à influer directement sur ce projet. La France est un pays laïque. Mais quand on est candidat à la présidence de la République française, on doit profondément s'imprégner de ce pays, chercher à le comprendre.

J'ai parlé du christianisme, de l'Eglise, de ses grandes figures, parce que c'est important pour les Françaises et pour les Français. L'héritage judéo-chrétien est majeur dans notre identité. La question spirituelle est beaucoup plus importante qu'on ne le croit pour la majorité de nos concitoyens. Qu'ils soient chrétiens, croyants d'une autre religion, incroyants, Jean-Paul II a marqué tous nos compatriotes. C'est une grande figure du XXème siècle. C'est ce que je crois et c'est ce que j'ai voulu dire.

Dans son document «Qu'as-tu fait de ton frère ?», l'Eglise catholique rappelle les valeurs qui sont les siennes et notamment l'importance de l'accueil de l'étranger. Est-ce compatible avec la politique d'immigration que vous prônez?

L'Eglise catholique est dans son rôle lorsqu'elle rappelle les exigences de protection des faibles et des persécutés. J'ai toujours dit que les religions devaient participer aux débats de société. Elles apportent leur éclairage. C'est important. Mais je veux aussi dire que dans la tradition théologique de l'Eglise, il a toujours été reconnu et affirmé le devoir des Etats de veiller à leurs équilibres sociaux. Alors je veux être clair : la France ne peut pas accueillir plus d'étrangers que ce que lui permettent ses capacités d'accueil. Je suis pour une politique d'immigration responsable, où la France reste un pays ouvert, protecteur des plus faibles, accueillante des persécutés, mais qui a le courage de mettre des limites aux flux migratoires parce que c'est son devoir. Et à l'égard de ceux que nous ne pouvons accueillir, je veux une grande politique de co-développement. Car c'est évidemment le développement (des pays du sud, NDLR) qui est la solution à l'immigration.

Pour les catholiques, la légalisation de l'euthanasie, du mariage et de l'adoption par les homosexuels, ce n'est pas négociable. Prenez-vous l'engagement d'y rester fermement opposé?

J'ai dit les choses très clairement: je ne remettrai pas en cause l'institution du mariage et je considère que l'adoption et la filiation doivent rester fondées sur la différence sexuelle. Cependant je ne peux pas rester sourd aux évolutions de la société et nier l'existence d'un amour homosexuel. C'est pourquoi je propose une union civile qui répondra à la demande de reconnaissance sociale et de protection des couples homosexuels, sans ouvrir droit à l'adoption et à la filiation. Pour tenir compte des situations existantes, je souhaite par ailleurs qu'un statut de beau-parent puisse s'appliquer aussi bien aux familles homoparentales qu'aux familles recomposées afin de protéger juridiquement les liens affectifs indiscutables qui s'établissent entre un enfant et l'adulte qui l'élève depuis des années. A mon sens, ce sont là des propositions équilibrées et raisonnables.

S'agissant de la fin de vie, c'est un sujet douloureux pour les milliers de famille qui accompagnent un proche dont la souffrance est extrême. Personne ne peut rester insensible face à une telle détresse. La loi du 22 avril 2005, dite loi Léonetti, a donné aux médecins le cadre juridique nécessaire pour éviter un acharnement thérapeutique déraisonnable. Elle a permis de mettre en lumière l'importance des soins palliatifs. Je souhaite en priorité développer les soins palliatifs. Il faut les généraliser, y former le personnel médical et ensuite évaluer la situation. Pour le reste, cela ne relève pas à mon sens de la loi. Mais il faut rester humble devant la souffrance.
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La voix d'un évêque français

Il n'est pas sans intérêt de lire en même temps l'entretien entre Mgr Barbarin, et l'hebdomadaire 'Famille Chrétienne', disponible dans son intégralité sur le site du Diocèse de Lyon.
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Pouvez-vous précisez dans quels cas se présente l’objection de conscience ?
Dans tout ce qui touche à la vie. Tu ne tueras pas, c’est un commandement biblique.
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Deuxièmement, tu ne commettras pas l’adultère. Il s’agit de respecter l’amour dans la vie des hommes, le mariage comme l’alliance d’un homme et d’une femme. Tout cela nous vient de la Bible. L’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, etc. Il en fut ainsi dans toutes les civilisations. Jamais, nulle part, le droit n’a reconnu le mariage entre deux personnes du même sexe. Il s’agit d’institutions et d’interdits qui sont fondateurs. Notre civilisation perd la tête lorsqu’elle met en cause ces remparts.

En voulant rester pur, ne prend-t-on pas le risque de se couper de la vie politique ?
Dans La Cité de Dieu, saint Augustin explique que la chute de l’Empire romain a été un véritable cataclysme. Rome était, en effet, la capitale du monde, et le point de départ du développement et de l’organisation de l’Eglise catholique. L’Empire romain a disparu, alors qu’il se croyait éternel, Roma aeterna ! Saint Augustin nous a appris à distinguer les deux cités : celle de Dieu et celle des hommes. Si la société occidentale vient à s’effondrer, je ne m’en réjouirai pas certes, mais je ne vais pas perdre pour autant mon espérance.
Le 6 mai prochain n’est pas le seul et dernier moment pour agir. En 1974, au moment de la législation sur l’avortement, on pouvait déjà dire la même chose. Les deux candidats étaient en faveur de cette loi dont les conséquences sont de plus en plus douloureuses pour l’ensemble du corps social. Mais la majorité des chrétiens avaient quand même voté.

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Qu’attendez-vous au fond des candidats ?
Qu’ils soient des « artisans de paix » ! Parmi les huit Béatitudes, c’est celle qui leur est destinée. Dans la vie sociale, les violences et les agressions sont nombreuses ; pour notre pays, comme pour la planète entière, la paix est un bien suprême.
J’attends donc d’un responsable politique qu’il sache résister aux pressions dont il est l’objet et désamorcer les violences. Un candidat peut se laisser profondément influencer par les lobbies. Peut-être le rôle de l’Eglise est-il d’aider à voir loin, à considérer toujours le bien commun d’abord, à indiquer les conséquences éventuelles d’une loi qui se prépare.
A propos du Pacs, le cardinal Billé avait dit : « C’est une loi inutile et dangereuse. » Il avait vu juste et parlé avec courage, très clairement.





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