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BENOÎT XVI, G.BUSH ET LES JOURNALISTES
 

J'ai commenté hier- entre résignation et indignation- l'article que le chroniqueur du Monde avait consacré au sujet.
La rencontre Benoît-Bush vue par Le Monde
Il m'avait échappé, à la première lecture, que l'article en question est daté du 16 mai 2005 (!!!) et a été remis à jour le 9 juin 2007.

Simultanément, je trouve un article de Jeff Israeli, le chroniqueur du Time Magazine.
La comparaison entre George Bush et Joseph Ratzinger -qu'effectivement RIEN ne justifie- inspire décidément beaucoup la presse.

Je trouve intéressant de reproduire côte à côte les deux introductions (celle de Jeff Israeli est pour le moment en anglais, traduction à venir?)



 
Jeff Israeli   Henri Tincq  
At first glance, President Bush and Pope Benedict XVI offer a portrait in contrast: the swagger of a trust-my-gut Texan and the shyness of a cerebral theologian.




But behind the photo-op set for Saturday's first-ever Bush-Benedict meeting are two men with some key traits in common. Both, of course, wield their words and policy with planetary reach thanks to the unique offices they hold. But there are also some notable parallels in the way they have come to exercise their respective global roles. More than six years into Bush's presidency and two years into Benedict's papacy, it is clear that neither is cut from the traditional cloth of international diplomacy. Beyond what are indeed very different styles and backgrounds and job descriptions are leaders who pride themselves as straight talkers who act according to what they see as simple truths. Indeed, the head of the Roman Catholic Church and the born-again Protestant President acknowledges that their public deeds -- and diplomacy, itself -- are driven by a very palpable and personal religious faith.

Though the agenda leading up to their Vatican meeting -- from Iraq to debt relief to abortion -- features points that both converge and diverge, the 30-plus minutes behind closed doors will above all be a meeting of two men of Christian devotion, says a Catholic Church insider. "The Pope knows he has a real believer in front of him," says the insider. "Bush's faith is seen here as something definitely authentic, even in its errors."
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Comparaison n'est pas raison. Rien ne semble sonner plus faux a priori que le couple formé par George W. Bush et Benoît XVI, le chef de la première puissance politique du monde et celui de sa première force spirituelle. D'un côté, un protestant méthodiste, issu d'une famille patricienne des Etats-Unis qui, avant de conquérir Washington, avait fait carrière dans le Sud fondamentaliste texan, chrétien born-again (né de nouveau, c'est-à-dire converti), consommateur d'alcool repenti, icône d'une droite religieuse américaine en expansion depuis trente ans, teintée de populisme, convaincue que seul le retour à Dieu transformera une société américaine rongée par le sécularisme et la permissivité.

De l'autre, un fils de famille rurale bavaroise, modeste, timide, grand commis d'une Eglise catholique qu'il a servie dès le premier jour, théologien et universitaire plus qu'homme du monde....

Pour George W. Bush, un homme au verbe haut, qui incarne un rêve néomessianiste, la régénération morale de l'Amérique civile serait exemplaire pour le monde entier.
...
Tout semble donc opposer, d'un côté, un George Bush dont la réélection a pris appui sur la puissance de ce courant évangélique héritier des"puritains" du XVII e siècle et des "réveils" protestants, cocktail de conservatisme social et moral, de patriotisme et de ferveur religieuse — - qui croît sur toute la planète américaine (Nord et Sud) — - et, de l'autre côté, Benoît XVI, ce pape allemand, sans divisions, dont on ne connaît pas encore bien les intentions, qui cherche un style différent de celui de Jean Paul II, mais aussi du cardinal Ratzinger qu'il fut à la Curie. Un homme qui cherche surtout dans les Evangiles, la tradition de l'Eglise et la Parole de Dieu — - le "seul guide" , a-t-il dit, le 8 mai, du ministère du pape - — les voies d'une guérison des cœurs et de l'homme.  



 

Difficile de dire qui a donné l'idée à l'autre. Une idée sans doute dans l'air du temps, encore qu'elle ne me saute personnellement pas aux yeux.
Je dois quand même à la vérité de reconnaître que la comparaison s'arrête là, les fonds divergent ensuite de façon assez substabntielle, avec une nette dérive vers la malveillance chez le français...
Car le point commun essentiel que Jeff Isreali voit entre "ces deux hommes que tout sépare", c'est le parler-vrai, l'agir en conformité avec la parole, et surtout la sincérité de la foi:
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Au-delà de styles et de milieux très différents... il y a là des dirigeants qui se font un point d'honneur de parler avec franchise, qui agissent en accord avec ce qu'ils considèrent comme de simples vérités. En fait, le chef de l'Eglise catholique Romaine et le proptestant 'born-again' reconnaissent que leurs actes publics --et même leur diplomatie-- sont dictés par une foi religieuse personnelle très palpable.
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Je laisse au chroniqueur américain lma responsabilité de son analyse, mais il est clair que ce n'est pas celle de Tincq.


Les "catholiques" vus par la télé en France | Juin 2007