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LA RENCONTRE BENOÎT-BUSH VUE PAR LE MONDE
 

Henri Tincq n'aime ni Georg Bush, ni Benoît XVI (que je ne mets évidemment pas sur le même plan, contrairement à lui, qui ne doit pas ignorer que c'est injurieux pour le second!). C'est son droit, mais cela ne l'autorise pas à écrire n'importe quoi.

Son papier contient les petites méchancetés habituelles, ce qui est plutôt bon signe: l'apparente humilité de Josef Ratzinger,... la victoire annoncée du cardinal Ratzinger,... la consternation qui a suivi l'élection du cardinal Ratzinger ..., et surtout le rejet de toute conciliation avec la philosophie des Lumières, l'exégèse critique des textes sacrés et les sciences humaines les plus dérangeantes pour la foi chrétienne. (toutes choses fausses, bien sûr, et Benoît XVI l'a encore prouvé dans son Jésus de Nazareth)

La comparaison entre les néo-conservateurs et le prétendu "courant" du catholicisme (une conception "intégraliste" de la religion - sinon "intégriste", ce mot galvaudé) qu'incarnerait Benoît XVI (comme si l'Eglise ne devait pas être UNE!!) est devenu un véritable lieu-commun, et le chroniqueur du Monde s'y accroche... comme un ivrogne à sa bouteille.

Je note la subtile malveillance qui consiste à insinuer répétitivement (et à feindre de démentir) que le conclave aurait pu subir une influence... devinons laquelle.
Cette figure de réthorique se nomme prétérition, mot "savant" rencontré dans une lecture, qu' Henri Tincq -qui ne doit pas l'ignorer- me donne l'occasion d'inaugurer ici! : "Si aucun doute n'existe quant à l'indépendance du choix des cardinaux lors du conclave des 18 au 19 avril...", et un peu plus loin "Il n'y a pas eu de pression américaine sur le récent conclave romain...". Après tout, on est tenté de lui dire "Qu'en savez-vous? Vous n'y étiez pas!"

L'insinuation se fait plus précise, et même carrément calomnieuse, avec cette grave accusation: ... au prix d'un "arrangement" comme celui qui, selon des historiens et des journalistes, aurait été autrefois passé entre Ronald Reagan et Jean Paul II .






Benoît XVI, George Bush et les néoconservateurs

LE MONDE | 16.05.05 |

Comparaison n'est pas raison. Rien ne semble sonner plus faux a priori que le couple formé par George W. Bush et Benoît XVI, le chef de la première puissance politique du monde et celui de sa première force spirituelle.
....
La suite ici: Georg Bush - Benoît XVI


La caution de Georg Weigel

On peut se demander ce que Georg Weigel vient faire dans cette galère.
Henri Tincq le cite à deux reprises, pour donner du poids à l'idée que le pontificat actuel n'accepte aucun compromis au plan moral, et propose une conception intégraliste --pour ne pas dire intégriste-- de la religion!
Il est manifestement obsédé par cet unique aspect.
Le procédé est limite-malhonnête, car contrairement à Tincq, Georg Weigel aime et comprend notre Pape.
Je renvoie à la conclusion du papier qu'il a écrit pour les 80 ans du Saint-Père dans le hors-série de L'Avvenire:
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Q: Vous avez intitulé votre livre sur le Pape Ratzinger "le choix de Dieu" : quel est le sens de cette expression ?
R: "Avec le choix de Dieu j'entends la conviction, réaffirmée par Jean Paul II dans l'encyclique Universi Dominici Gregis, que l'Esprit Saint est l'authentique protagoniste du Conclave.
En nous donnant ce Pape en cet instant de l'histoire, Dieu nous dit quelque chose : nous pouvons le comprendre dà partir des principaux discours et des documents du Pape Benoît. Dieu nous dit qu'une vie sans amour est humainement vide, que foi et raison doivent trouver un nouveau dialogue, que les catholiques devraient aider les musulmans à assimiler ce qu'il y a de bon il y a dans l'idéologie des lumières sans tomber dans le piège d'une rationalité amputée et dans le choc du post-modernisme. Comme son grand prédécesseur, Benoît XVI nous rappelle que, choisir Dieu, c'est choisir la vérité sur nous-mêmes, que le monde a été créé dans l'amour, que nous sommes destinés à l'amour, à un amour éternel qui est le seul à pouvoir satisfaire les replis les plus profonds du coeur humain.
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On conviendra - sauf à dire que je n'ai rien compris à ce que j'ai lu- que c'est bien différent de la prose du chroniqueur religieux du MONDE: plusieurs passages de l'article cité ci-dessus développent des idées à l'exact opposé.



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