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PEUT-ON DONNER SON AVIS SUR TOUT?
 

Une question qui est souvent posée, ces temps-ci, est "Peut-on rire de tout?". Je laisse mes lecteurs deviner dans quel(s) contexte(s) elle prend place.
A cette question, très typique de l'air du temps, ma réponse est clairement NON, pour des tas de raisons, dont le respect d'autrui n'est pas la dernière, mais dont la principale est l'honnêteté. Selon le bon vieux principe de réciprocité "ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'ils te fassent"...

Il est pourtant une autre question, à l'ère de la "démocratie participative", des blogs, des forums de discussion virtuelle, et j'en passe, qui se pose avec une grande acuité en ce moment: "Peut-on donner son avis sur tout"?
Ma réponse est la même, évidemment.
Il est effarant de voir des gens incultes, torturant la syntaxe et l'orthographe, donc ne maîtrisant aucun des codes de la communication écrite (1er cas de figure), ou --non exclusif-- n'ayant aucune information, aucune connaissance, sur des sujets qui ne les concernent en rien, débiter des lieux communs recopiés aux pires sources, et exprimer péremptoirement des condamnations, des jugements haineux, des anathèmes.

Un exemple totalement emblématique m'est donné aujourd'hui par le site du FIGARO: l'annonce de la publication cette fois imminente du Motu Proprio du Saint-Père sur la libéralisation de la messe selon le rite ancien leur a donné l'idée d'ouvrir une rubrique sur leur forum, assortie d'un sondage:


 



 

Pour voter, et pouvoir s'exprimer, il faut s'inscrire, et, malgré mon indignation et ma répugnance face à certaines réactions lamentables, j'ai renoncé à "descendre dans la fosse aux lions" (cf Mgr Léonard), par lassitude, et dégoût de devoir choisir un "pseudonyme en carton-pâte", afin de pouvoir, sous couvert d'anonymat, déverser mon fiel (sur ce sujet, voir ici un "droit de réponse" de Jean Sévilla, sur le FC).

Je préfère, non pas répondre, mais mettre sous les yeux de mes lecteurs un "florilège" (joli mot inapropprié ici) de ce que j'ai lu. Bien que le vote en faveur de la messe "en latin" soit massif, beaucoup de réactions, parmi les moins hostiles, sont d'une tiédeur désespérante... Bien peu de gens se sont donnés la peine de comprendre l'intention du Saint-Père. Et les réactions hostiles, assez nombreuses, sont un copié-collé de la presse dans la mouvance libertaire la plus haineusement anti-catholique! Soit "Libé puissance Golias", ce qui fait vraiment beaucoup.
Je ne peux que m'étonner de trouver ce qu'on va lire ci-après sur le site d'un journal que des naïfs s'obstinent à considérer comme "à droite". Très vraisemblablement, ceux-là n'y lisent que les cours de la bourse, ou les pages saumon, comme l'a dit Patrice de Plunkett.
Le journal n'a-t'il pas une responsabilité sur le contenu de ce qu'il publie, et le sacro-saint principe de la liberté d'expression autorise-t'il tous les dérapages? Et surtout, la mouvance laïciste n'a-t'elle pas pas suffisamment d'espaces d'expression sur Internet?

Qu'il me soit permis, pour conclure provisoirement sur le sujet, d'opposer un argument aux détracteurs de la mythique "messe en latin". Ils prétendent que personne n'y comprendra rien, étant donné que le latin ne fait plus partie du bagage culturel de 99% des français: ces gens-là devraient jeter un coup d'oeil sur les "bacs" de la Fnac, et autres supermarchés de produits dits culturels. Ou allumer leur télévision, ou leur radio. La médiocre variété anglo-saxonne qui a envahi et submergé notre espace sonore n'a pas suscité beaucoup de protestation, encore moins de résistance, et pourtant, il y a lourd à parier que la plupart des gens qui s'en emplissent les oreilles à longueur de journées n'en comprennent pas le premier mot (qui n'a, c'est vrai, aucun intérêt!!!). Et je ne parle pas de la proportion non négligeable de messages publicitaires désormais délivrés en anglais (think different)!

Lire ici: Le forum du FIGARO

Pour ceux qui, contrairement à moi, auraient des arguments percutants, et envie de descendre dans la fosse aux lions, c'est ici: le site du journal


Juillet 2007