Depuis peu de jours (en fait depuis le 7 juillet), certains sites versent dans le dithyrambe.
Il y a assaut de "merci Saint-Père", "Saint-Père, je vous aime", et même (lu sous la plume de Jean Madiran, dans "Présent", que j'aime bien, en général, mais... ) "la merveilleuse bienveillance du pape Benoît XVI se respire à chacune de ses phrases".

Je suis la première à me réjouir de ce débordement d'enthousiasme.
Mais je soupçonne - et déplore - que cette avalanche d'éloges et de déclarations d'amour n'est en grande partie que de circonstance.

Si on défend le Saint-Père, on doit le défendre tout le temps, et pas uniquement lorsqu'il nous fait "plaisir".
Il me revient en mémoire, sur les mêmes sites, des messages peu amènes, et même hostiles: dans l'attente impatiente de la promulgation du fameux "motu proprio" (quitte à semer la zizanie et à différer la décision), en réaction à un discours prononcé devant l'ambassadeur de France près le Saint-Siège (rappel) , après la rencontre avec le premier ministre turc (et la prétendue caution apportée à l'entrée de la Turquie dans l'UE) puis la "prière" à la mosquée bleue, ou même la déclaration sur les limbes.

Ces mêmes gens qui encensent aujourd'hui le Saint-Père ne se gênent pas pour critiquer ses décisions lorsqu'elles ne vont pas dans le sens qu'ils souhaitent.
Ils justifient leur attitude en disant (implicitement, ou explicitement) "Le Pape n'est pas infaillible sur tous les sujets, et nous ne sommes pas des bénit-oui-oui". En gros, "il n'est infaillible que lorsque nous sommes d'accord avec lui!!"
Certes, et grand bien leur fasse. Telles sont les retombées inévitables de "l'esprit des lumières".
Mais le Pape est sage et inspiré. Son unique souci est notre bien. J'ai la faiblesse de croire qu'il sait mieux que moi, et que tous les donneurs de leçons, ce qui est bon, ce qui est bien, ce qu'il faut faire.