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CE QUE LES MEDIAS RETIENNENT DU MESSAGE DU PAPE
 

Ce que les medias retiennent du message de Benoît XVI

Pour moi, c'est aussi une forme de sabotage. Et cela me navre au-delà de tout, car il a dit bien autre chose, et presque personne ne le saura, hélas.

Les deux dernières informations en provenance du Vatican que j'ai entendu commenter dans les medias "grand public", c'est-à-dire à la radio -en l'occurrence, France Info, et Europe 1- écoutée, comme la majorité des gens, en voiture (où l'on n'est pas assez attentif pour avoir l'esprit critique aiguisé, mais suffisamment pour mémoriser les nouvelles sans intérêt), procèdent d'une volonté délibérée de brouillage du message papal.
On a le choix entre le scandale à demi étouffé (la "repentance" pour les actes pédophiles de prêtres), ou l'anecdote dérisoire (l'équipe de foot du Vatican)
Les voici (elles ont même été reprises par une grande agence d'informations catholique: Sandro Magister aurait-il vu juste?):


Dépêches de désinformation

1. Le Père Cantalamessa, "prédicateur de la Maison Pontificale", a demandé vendredi au pape Benoît XVI de fixer un jour de jeun et de repentir pour exprimer la solidarité de l'Eglise catholique avec les victimes d'abus sexuels commis par des membres du clergé.
Raniero Cantalamessa a dénoncé les "abominations" commises au sein de l'Eglise "par ses propres prêtres et pasteurs" et a déclaré que l'Eglise "a payé le prix fort pour cela".
"Le moment est venu, après l'urgence, de faire la plus importante des choses: pleurer devant Dieu", a-t-il souligné lors d'une conférence organisée à l'occasion de Noël dans une chapelle du Vatican en présence de Benoît XVI.

Le Vatican n'a souhaité faire aucun commentaire dans l'immédiat sur les propos de Mgr Cantalamessa...
Benoît XVI, qui n'a pas réagi immédiatement, a récemment déclaré que l'Eglise devait retrouver rapidement la confiance de ses fidèles, mise à mal par les affaires d'abus sexuels commis par des prêtres, notamment en Irlande et aux Etats-Unis. (source)

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2. Le Saint-Siège envisagerait de se doter d'une équipe de football capable de rivaliser avec les meilleures formations du championnat transalpin. Pour la constituer, le Vatican pourrait puiser dans son vivier d'étudiants brésiliens

Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat du Vatican, voit déjà le Saint-Siège doté d'une "équipe de football d'élite du niveau de l'Inter, de la Roma et des autres équipes de Série A". Cette équipe pourrait puiser dans un vivier très riche : des centaines d'étudiants brésiliens sont effectivement inscrits dans les universités pontificales à travers le monde.

Lorsqu'il était archevêque de Gênes, Tarcisio Bertone, notoire amateur du ballon rond, avait coutume de commenter les matches du Genoa et de la Sampdoria à l'antenne d'une chaîne de télévision locale.



 

Je regrette de n'avoir pas eu le temps de poster ce message dès ce matin, car, sans m'attribuer un don de pythie, j'avais trouvé la première annonce indécente (je sais que ce n'est pas ainsi que le Saint-Père voit les prétendus actes de pédophilie des prêtres catholiques) , et la seconde, carrément grotesque. C'était bien un canular, en effet...
En voici le démenti, lu à l'instant (source, entre autres:http://www.7sur7.be )
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Les journalistes trompés par l'humour du cardinal Bertone

Le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat du Vatican, est revenu sur son projet de monter une équipe de football du Vatican, en précisant qu'il s'agissait d'une plaisanterie.

"Après une plaisanterie (...) tout le monde a fait des hypothèses sur la création d'une grande équipe de foot au Vatican", a déclaré lundi soir le bras droit du pape. Mais "je ne pense pas que ce soit possible, modérons donc les exagérations sur cette équipe fantomatique", a-t-il ajouté, selon l'agence I-media, spécialisée dans les informations du Vatican.

Le cardinal Bertone, qui partage la passion des Italiens pour le ballon rond, avait évoqué dimanche devant des journalistes l'hypothèse de la création d'une équipe de haut niveau défendant les couleurs du Vatican, "qui puisse être à la hauteur de la Roma, de l'Inter (Milan) et de la Sampdoria (de Gênes)".

Les médias de la Péninsule s'étaient aussitôt saisis du sujet, et le porte-parole de l'union européenne de football (UEFA), William Gaillard, interrogé lundi à Bruxelles, n'avait pas exclu l'hypothèse: "pourquoi pas, nous avons déjà San Marin, le Liechtenstein et Andorre", avait-il déclaré.
Le démenti du cardinal Bertone a été fait lundi soir sur un terrain de sport de Rome, à l'occasion d'un match de foot opposant l'équipe des gardes suisses à celle des employés des Musées du Vatican et de la Typographie vaticane.


 

L'ensemble des medias, y compris parmi les sites catholiques les plus lus -et c'est ennuyeux- a repris cette information lamentable, sans la soumettre à l'examen critique, en la commentant à l'envi.
Preuve qu'ILS n'en ont jamais assez, et sont prêts à tout avaler. Les auteurs de canulars et autres 'manip' peuvent s'en donner à coeur joie, ils auraient tort de s'en priver...
Et les exhortations du Saint-Père, dénonçant passionément les disfonctionnements moraux de notre société, continueront à tomber dans le désert, auprès de ceux-là même qui devraient les répercuter.

Lu sur le Forum Catholique , cette ânerie, qu'on aimerait voir ailleurs.
"ça n'est pas une blague du tout.c'est la vérité (AFP, voila.fr etc) "

Evidemment, si c'est la presse qui le dit!!!!


Accattoli, pour l'honneur de la profession

Lu à linstant: le blog de Luigi Accattoli revient avec humour sur l'épisode, et épingle ses confrères, dont il se démarque régulièrement très nettement (sans doute parce que son âge et sa stature le lui permettent...). En particulier, il note qu'après avoir diffusé et amplifié une fausse nouvelle, ils n'apportent aucun démenti. Ici, évidemment, c'est anodin en apparence, mais combien de fois en ont-ils usé de même pour des faits autrement plus graves?

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Quand "La Vaticane" bat "La Juve"

Dimanche nous est arrivée par une agence une blague du cardinal Bertone, en déplacement à Alassio (ndt: une station balnéaire proche de San Remo): "Je n'exclus pas que le Vatican puisse avoir, demain, une équipe à la hauteur de Rome et de la Juve".
Je me trouve alors au travail, et je préviens le rédacteur en chef: "c'est une blague, une plaisanterie, il l'avait déjà faite en août dernier, j'avais alors appelé son secrétaire qui m'avait dit que c'étaient des mots pour rire".
Il me fait confiance, et nous ne publions rien, mais les autres mettent la nouvelle en première page, depuis La Repubblica jusqu'au Giornale.
Lundi, on me somme de m'expliquer: "Tu es toujours à "dégonfler" les nouvelles, tu serais le seul à avoir compris, et les autres, rien?". Il faut donc retrouver Bertone, qu'il démente, ou en dise plus. Je ne parviens pas à le joindre, ni même à obtenir le nom de la secrétaire qui répond au téléphone pour lui.
Mais dans la soirée, le cardinal apparaît en public, à l'oratoire Saint-Pierre, pour remettre son prix au vainqueur du tournoi triangulaire "Garde Suisse- Musées du Vatican- Fabrique de Saint-Pierre", c'est-à-dire les équipes dépendant des trois institutions vaticanes, qui fêtent en ce moment leurs 500 ans.
Je réussis à lui parler: "je plaisantais, comment ont-ils pu croire que j'étais sérieux, je l'ai dit pour rire, c'était évident, j'ai autre chose à faire".
Je suis alors avec mes collègues de Radio Vatican et de APCOM (ndt: agence de presse italienne). La nouvelle fait son chemin. Mais nous, nous n'en parlons pas, car, nous dit le rédacteur en chef, "cela n'a pas de sens de démentir une nouvelle que nous n'avons pas publiée". A La Repubblica, et au Giornale, ils n'en parlent pas non plus. Mieux, ils n'enregistrent même pas le démenti, et ils continuent à faire des hypothèses sur le choix du futur entaîneur de la Vaticane, et de son stade d'élection.
Ainsi vont les medias, cardinal Bertone
!


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