Après la polémique créée par la conférence de Ratisbonne, un des arguments le plus souvent repris par les adversaires du Pape était, en substance "L'Eglise ferait bien de balayer devant sa porte" (et de gloser sur l'étrange pudeur du "pontife pontifiant" à propos des croisades, de l'inquisition, des "silences" de Pie XII, etc...)

Or, l'Eglise catholique ne se ferme nullement les yeux devant ses "fautes". Elle en a parlé, et continue à le faire, dans un esprit de "purification de la mémoire", mais sans masochisme.
En 2000, une commission théologique internationale réunie par le Pape Jean-Paul II et présidée par Joseph Ratzinger publie un document de 72 pages, intitulé "Mémoire et réconciliation: l'Eglise et les fautes du passé". On en trouvera une présentation ici: http://www.chretiens-et-juifs.org/
Le cardinal Ratzinger en personne nous explique longuement ( "Faire route avec Dieu", édition Parole et Silence, page 257 et suivantes) l'esprit dans lequel la commission a travaillé, et a rédigé le document de synthèse évoqué ci-dessus. C'est une réponse aux attaques de ceux qui débitent des lieux communs (jusqu'aux prétendus philosophes, cf BHL...) sans avoir la moindre connaissance des faits auxquels ils font allusion.

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"Depuis le siècle des Lumières, certaines réalités regrettables de l'histoire ont été grossies en de véritables mythes : les croisades, l'Inquisition, la chasse aux sorcières sont, bien au-delà des faits historiques, devenues des épouvantails mythiques qui ne justifient pas seulement le non à l'Église, mais qui l'exigent.
On condamne déjà, comme concession faite à l'inhumanité, toute tentative de considérer l'histoire d'une manière un peu plus nuancée, de distinguer plus nettement les différentes responsabilités, de considérer la complexité des phénomènes et les efforts divers des différents responsables.
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Aujourd'hui nous nous trouvons dans une situation nouvelle où l'Église peut revenir, avec une liberté plus grande, à la confession des péchés et où elle peut ainsi inviter les autres à la confession et donc à une réconciliation profonde."
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Présentation de "Mémoire et réconciliation" par J. Ratzinger

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