Articles et dépêches d'agence


Huit polonais sur dix suivront la rencontre avec le clergé aujourd'hui à la cathédrale (AP)
La croix de 25 mètres de haut diffuse une lumière argentée qui innonde la place centrale Pilsudski où Benoît XVI aura son premier grand bain de foule avec les polonais. L'autel est dressé au même endroit qu'en 1979, lorsque Jean-Paul II invita ses compatriotes à "ne pas avoir peur"...
Il y a une grande attente, pour l'arrivée du pape Ratzinger, et la comparaison avec les voyages triomphaux de son prédecesseur viendra spontanément à l'esprit.
On attend des millions de pélerins, venus de toute la Pologne. Un sondage récent a montré que huit polonais sur dix suivront le voyage du Pontife, tandis qu'un sur dix a l'intention de prendre part personnellement aux célébrations liturgiques présidées par le Pape.
"Nous avons désiré cette visite depuis le premier jour du pontificat de Ratzinger", nous dit Maciej Lopinski, secrétaire de la présidence de la république. Son affection et son lien spirituel avec Wojtyla ont conquis immédiatement le coeur des polonais.
En prévision de l'important évènement, les autorités ont pris des mesures rigides: outre l'interdiction de vendre de l'alcool, ils ont fait enlever les panneaux publicitaires à contenu érotique, le long des rues que traversera le Pape, tandis que la télévision d'Etat a supprimé les spots et programmes jujés trop frivoles ou vulgaires. La décision a déclenché la énième polémique contre le gouvernement ultra-conservateur, mais le maire de Varsovie a abrégé la discussion:
"Quand un invité arrive chez nous, surtout s'il est illustre, nous faisons en sorte d'ôter tout ce qui pourrait le mettre mal à l'aise".
Demain, dans toute la Pologne, les écoles et les entreprises publics seront fermées, et aussi beaucoup d'entreprises privées, pour permettre à qui le désirera de participer aux cérémonies avec le Pape, le matin à Varsovie, et l'après midi au sanctuaire de la Vierge Noire. Benoît XVI s'adressera aux polonais d'abord dans leur langue, puis brièvement en italien, tandis que le reste du discours sera lu en polonais par un de ses délégués.
[Sur les prêtres polonais, la polémique autour de la figure controversée du Père Rydzyk rappelé à l'ordre par le Vatican pour ses outrances verbales contre ses adversaires politiques, mais aussi les scandales du passé, la collaboration de certains prêtres avec les services secrets communistes] ... on attend beaucoup de ce que dira Benoît XVI. C'est son premier voyage international, un évènement médiatique pour lequel sont accrédités 4000 journalistes, le double de ceux qui étaient présents pour le dernier voyage de Karol Wojtyla.
"La majorité des demandes d'accréditation de la part des journalistes concerne la visite à Auschwitz, c'est clair, étant donné qu'il s'agit d'un pape allemand", explique Marcin Przeciszewski, directeur de la KAI (agence catholique d'information)

"Se garder de jugements arrogants"


25 mai, dépêche de l'AFP, lue dans LA CROIX:
(Ces propos sont à méditer par tout ceux qui chez nous sont des adepts frénétiques de la repentance!!!)
Le pape Benoît XVI a demandé à la Pologne de surmonter ses divisions nées de son passé communiste, en s'adressant au clergé polonais rassemblé dans la cathédrale Saint-Jean de Varsovie, au premier jour de son voyage dans le pays natal de Jean Paul II.
Le souverain pontife est ainsi directement intervenu dans un débat très vif en Pologne sur la manière de traiter les anciens agents de la police secrète communiste SB, dont certains appartenaient à l'Eglise.
...
Le chef de l'Eglise catholique a appelé les jeunes générations à se garder de tout "jugement arrogant contre les générations précédentes qui ont vécu en d'autres temps et dans d'autres circonstances".
Il a prôné aux uns "une humble sincérité pour ne pas nier les péchés du passé", et a demandé aux autres de ne pas se livrer à "de faciles accusations en absence de preuves réelles ou en ignorant les faits supposés d'alors".




Messe à la Place Pilsudski: qui doit-on croire?


La guerre des chiffres semble avoir commencé...
Selon l'agence ASCA, il y avait plus de 800 000 personnes, qui assistaient aujourd'hui à cette messe, malgré la pluie:
La dépêche fait état d'"un moment de prière, mais aussi de fête...Beaucoup de jeunes et d'enfants, et aussi de banderoles... L'affection des polonais pour le Pape s'est de nouveau manifestée à la fin de la messe, quand Benoît XVI est retourné à la sacristie improvisée. Une foule de gens a débordé les cordons de sécurité, pour pouvoir toucher le Pape qui a répondu à son tour en faisant de grands gestes des bras et en serrant des mains, sous l'oeil vigilant et un peu nerveux, des services de sécurité..."
L'agence Reuters fait quant à elle état d'une première estimation à 300 000 personnes, alors qu'un million étaient attendus.
La dépêche est d'ailleurs plutôt malveillante, car elle ajoute: "Les quotidiens fournissent plusieurs points de vue sur la première visite de Benoît XVI en Pologne, signalant qu'hier, il a rassemblé moins de gens que Jean-Paul II, blâmant le Pape qui ne s'étaient pas arrêtés pour visiter certains mémoriaux, comme celui qui rappelle les victimes de l'insurrection du ghetto juif.
...
Les porte-paroles écclésiastiques ont tout de suite critiqué les media pour leurs indications sur une participation moindre des fidèles,
indiquant ainsi que la comparaison avec les visites triomphales de Jean-Paul II est un argument sensible pour l'Eglise"
....
Rien de bien surprenant, dans tout cela: comparaisons déplacées avec Jean-Paul II, hostilité à peine contenue....Mais les media, ce n'est nullement la Vox Populi, et on peut s'étonner qu'une agence de presse cite la couverture médiatique (à laquelle elle contribue évidemment !!!) comme "nouvelle", c'est-à-dire comme fait brut. Il y a là déjà un brouillage -médiatique, justement- à la source.

Sur le site Swissinfo


Triomphe de Benoît XVI à la "fenêtre de Jean Paul II" à Cracovie
26 mai 2006 - 23:21
CRACOVIE - Le pape Benoît XVI est apparu vendredi soir à la fenêtre de l'archevêché de Cracovie d'où Jean Paul II avait coutume de dialoguer avec les jeunes à chacune de ses visites. Une foule enthousiaste l'a triomphalement acclamé.
La "fenêtre papale" ou "fenêtre de Jean Paul II", comme l'appellent les Polonais, était restée fermée depuis le soir de la mort de Karol Wojtyla le 2 avril 2005. "Aujourd'hui, malgré la mort, il est avec nous", a assuré Benoît XVI, dans une brève intervention qui a déclenché d'innombrables vivats.
"Bienvenue à la maison", "Nous t'aimons, nous te remercions", "Benedetto, benvenuto", ont scandé les milliers de fidèles polonais rassemblés devant la fenêtre.
Auparavant, Benoît XVI avait eu droit à un accueil plein de chaleur dans les rues de la ville noire de monde où il est arrivé dans la soirée en provenance de Varsovie, via le sanctuaire marial de Czestochowa.
Cette émouvante apparition de Benoît XVI n'était pas inscrite dans le programme officiel de sa visite à Cracovie, où Karol Wojtyla a passé quarante ans avant d'être élu pape en 1978.
"Je sais que les deux de chaque mois, à l'heure de la mort de mon bien aimé prédécesseur, vous vous rassemblez ici pour le commémorer et prier pour son élévation aux honneurs des autels", a déclaré Benoît XVI, faisant allusion au procès en béatification du pape polonais ouvert l'an dernier.
Au soir du 2 avril 2005, une foule immense rassemblée au bas de cette fenêtre a prié pour le pape mourant et appris son décès peu après. Depuis, les abords de l'archevêché de Cracovie sont devenus un lieu de pélerinage: les fidèles viennent s'y recueillir et allumer une bougie devant un portrait de Jean Paul II exposé en permanence sous la fenêtre.

Sur le site de La libre Belgique


La reconquête de l'Europe commence à Varsovie
CHRISTIAN LAPORTE
Mis en ligne le 27/05/2006
A Varsovie, le Pape a indiqué sa volonté de contrer le relativisme en Europe.
Dans une de ses présentations de la visite du Pape en Pologne, l'excellent vaticaniste John Allen Jr, du «National Catholic Reporter» parlait du coup d'envoi d'une sorte de «tour d'Europe de (re)conquête de la foi» qui, après le pays de Karol Wojtyla, passerait aussi par l'Espagne au mois de juillet prochain.
L'image n'est point déplacée à en juger par ce qu'a dit Benoît XVI vendredi matin aux 300 000 fidèles venus l'écouter sur la place Pilsudski à Varsovie. Et montre bien l'intention du Pape de ne pas abandonner son propre continent où la crise de la foi et des vocations reste plus que préoccupante. D'autant plus qu'elle a aussi atteint de plein fouet des nations traditionnellement très catholiques où le fossé se creuse avec des gouvernements de plus en plus indépendants de l'Eglise et qui font adopter des législations morales et éthiques qui déplaisent à celle-ci.
...
La mémoire f... très vite le camp: dans plusieurs dépêches d'agence mais aussi sur les ondes de Radio Vatican, l'on rappelait, vendredi, que Jean-Paul II y avait lancé lors de sa première visite en 1979, un «N'ayez pas peur» qui fut le début de la fin de la soumission polonaise au communisme.
«Faux» précise l'abbé Armand Pirard, informateur religieux de la RTBF qui était présent sur place, «en fait, le Pape avait déclenché une vague interminable d'applaudissements et de chants de louanges - quelque 8 min 39 secondes... - en disant simplement qu'on ne peut exclure le christianisme d'aucune partie de la terre»...
Rien de tel, vendredi mais Benoît XVI a quand même tenu à rendre grâce à tous les bouleversements politiques et sociaux positifs qui s'étaient produits sous le pontificat précédent. Mais cela n'a pas empêché la Pologne de s'enfoncer dans une sécularisation presque sans limites. C'est pourquoi le Pape a invité les chrétiens polonais à retourner aux sources et à cultiver «ce riche héritage de foi qui a été transmis par les générations précédentes» : «Restez fidèles à votre foi, transmettez-la à vos enfants, soyez les témoins de la grâce que vous avez vécue de manière si forte à travers le Saint-Esprit au cours de votre histoire», a ajouté le Pape qui a indirectement attaqué le «Da Vinci Code» en disant qu'«il ne fallait pas céder à la tentation du relativisme et de l'interprétation subjective et sélective des Ecritures sacrées».
Mais la portée du propos était plus générale. C'est ce qui a amené Benoît XVI à s'élever contre «ceux qui tentent de donner l'impression que tout est relatif: même les vérités de la foi dépendraient de la situation historique et de l'évaluation humaine».
© La Libre Belgique 2006

Sur le site de RTL belge

'Benoît XVI a conquis les Polonais'
le 27-5-2006 10:26
Benoît XVI poursuit son pèlerinage en Pologne, son voyage sentimental sur les traces de Jean Paul II.
Benoît XVI a "brisé la glace" et "conquis nos cœurs", titre la presse polonaise, après les deux premiers jours de visite du pape allemand.
Il sera aujourd'hui à Wadowice, ville natale de son prédécesseur. Le souverain pontife doit y rencontrer ses habitants visitera la maison natale où Karol Wojtyla est né 18 mai 1920 et où il a vécu jusqu'à l'âge de 18 ans avant de déménager à Cracovie.
Le pape se rendra ensuite au sanctuaire de Kalwaria Zebrzydowska, à une quarantaine de kilomètres au sud de Cracovie, où le petit Karol Wojtyla avait l'habitude de venir avec son père. Au début de l'après-midi, il se rendra au sanctuaire préféré du pape polonais, celui de Lagiewniki en banlieue de Cracovie.
Le sanctuaire a été largement promu par Jean Paul II qui a canonisé en 1997 l'une des ses religieuses, Faustina Kowalska (1905-1938), fondatrice du culte de la Miséricorde divine. Dans la soirée, Benoît XVI va encore renouer avec une tradition instaurée par son prédécesseur. Il tiendra à partir de 18h45 une rencontre avec la jeunesse, sur la vaste esplanade de Blonia à Cracovie qui fut le lieu privilégié de rencontres de Jean Paul II avec des foules de fidèles. C'est sur cette même esplanade que Benoît XVI célèbrera demain sa deuxième et dernière grand-messe en Pologne.

Sur le site d'informations '20 minutes'

Benoît XVI prie pour la béatification de Jean Paul II dans sa ville natale
Lors d'une visite sentimentale dans la ville natale de Jean Paul II, le pape Benoît XVI a comblé samedi des milliers de fidèles polonais en priant pour la béatification de son prédécesseur, que beaucoup considèrent déjà comme un saint.L'événement
Environ 25.000 croyants se sont pressés dans le coeur de la petite ville de Wadowice, près de la maison où Jean Paul II est né le 18 mai 1920, une bâtisse d'un étage, dont les fenêtres donnent sur la basilique Notre-Dame.
"Qui veut comprendre un poète doit visiter la terre de sa naissance", a dit le pape à la foule, en reprenant une citation du grand poète allemand Goethe.
"J'ai voulu m'arrêter ici, dans les lieux où sa foi est née et a mûri, pour prier avec vous afin qu'il soit rapidement élevé à la gloire des autels", leur a-t-il dit.
Le procès en béatification de Jean Paul II s'est ouvert à peine quelques semaines après sa mort à l'initiative de son successeur, sans attendre les cinq ans habituellement requis par le droit canon.
C'est la deuxième fois en deux jours que Benoît XVI prie pour la béatification du pape polonais, première étape avant d'accéder au statut de saint de l'Eglise.
Mais rien ne semble montrer qu'il est disposé à court-circuiter la procédure, qui peut durer des mois voire des années, en décidant une proclamation de béatification anticipée.
Les catholiques polonais avaient espéré il y a plusieurs mois que le pape viendrait en Pologne avec une bonne nouvelle. Mais ils semblent en avoir pris leur parti. Les fidèles se sont abstenus de crier le célèbre "Santo Subito" (Saint tout de suite) qui avait retenti lors des obsèques de Jean Paul II.
Le pape, qui était déjà venu à titre privé en 1988 à Wadowice, à une cinquantaine de kilomètres de Cracovie, a visité l'appartement de deux pièces où Karol Wojtyla a habité de sa naissance jusqu'à l'âge de 18 ans.
Le pape s'est arrêté devant des photos de la famille, devant l'acte de baptême en latin du petit Wojtyla. Il a pu aussi voir ses skis pour ses randonnées dans la montagne toute proche.
Après un début de voyage assez terne à Varsovie, où les foules n'avaient pas atteint les chiffres escomptés par les responsables de l'Eglise, le pape a pu constater dans le sud une ferveur qui rappelait les grands moments de Jean Paul II.
"C'était la journée où les Polonais se sont mis à aimer Benoît XVI", a commenté le quotidien Dziennik. "Il a conquis nos coeur", lui a fait écho, en gros caractères, le quotidien populaire Fakt.
Vendredi soir à Cracovie, il a en particulier été triomphalement acclamé par des milliers de personnes rassemblées devant l'archevêché, lorsqu'il est apparu à la fenêtre d'où Jean Paul II avait coutume de dialoguer avec les jeunes à chacune de ses visites.
"Nous t'aimons, nous te remercions", "Benedetto, benvenuto", ne cessait de scander une foule compacte, majoritairement composée de jeunes.
A la faveur de ce voyage de quatre jours qui s'achèvera dimanche dans l'ancien camp d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau, les catholiques polonais ont commencé à adopter Benoît XVI, pourtant venu d'un pays qui a causé la mort de six millions de leurs compatriotes pendant la Seconde guerre mondiale.
Après Wadowice, Benoît XVI s'est rendu au sanctuaire de Kalwaria Zebrzydowska, à une quarantaine de kilomètres au sud de Cracovie, où le petit Karol Wojtyla avait l'habitude de venir avec son père.
Au début de l'après-midi, il devait visiter le sanctuaire préféré du pape polonais, celui de Lagiewniki en banlieue de Cracovie.
La sanctuaire a été largement promu par Jean Paul II qui a canonisé en 1997 l'une des ses religieuses, Faustina Kowalska (1905-1938), fondatrice du culte de la Miséricorde divine.
Dans la soirée, Benoît XVI devait tenir une rencontre avec la jeunesse, sur la vaste esplanade de Blonia à Cracovie qui fut le lieu privilégié de rencontres de Jean Paul II avec des foules de fidèles.
© 2006 AFP

Une curiosité: le Site Gazet Beskid

... qui se présente comme "Le premier magazine francophone consacré à la Pologne"
http://www.beskid.com/wmview.phpb?ArtID=3005
27 Mai 2006 - 02:40
Benoît XVI en Pologne: accueil sans précédent
La Pologne, fébrile, attendait impatiemment ce successeur de Pierre, qui a pris le lourd relais de Jean Paul II, le Pape polonais.
Benoît XVI est arrivé à l’aéroport de Varsovie ce jeudi 25 mai 2006, pour un marathon de 4 jours, sur les traces de Jean Paul II.
Il a été accueilli par le Président de la Pologne Lech Kaczynski, accompagné de son épouse.
Il s’est rendu directement de l’aéroport à l’Archi cathédrale, passant devant le monument à la mémoire du ghetto de Varsovie, où il a salué la communauté juive, puis devant le monument des Morts et Assassinés à l’Est de l’Europe et celui des Héros de l’Insurrection de Varsovie. Le Pape a rencontré les représentants du clergé polonais, puis, après un court repos, il s’est rendu au Palais Présidentiel.
Ce vendredi 26 mai, le Pape a célébré une messe sur la Place Pilsudski de Varsovie devant 270.000 fidèles et en compagnie de 120 cardinaux et évêques de la Pologne et des autres pays.
Le Pape s’est adressé aux fidèles en langue polonaise puis la messe a été célébrée en latin.
Après la messe, Benoît XVI s’est dirigé vers la foule des fidèles pour saluer la foule et serrer les bras qui se tendaient vers lui.
Dans l’après-midi, le Pape s’est rendu à Czestochowa, à Jasna Gora où il a célébré la cérémonie de mai devant environ 300.000 fidèles.
Au début de la soirée il s’est rendu, en avion à Cracovie, en survolant le sanctuaire de Notre Dame de Piekary Slaskie, où l’avion papal a fait deux tours au dessus de la colline de Kalwaria.
L’accueil qu’a réservé la ville de Cracovie à Benoît XVI n’avait rien à envier à celui qui était donné à l’enfant du pays.
Une foule s’est rassemblée devant le Palais des Archevêques de Cracovie pour accueillir le Pape pour son premier voyage en Pologne. Benoît XVI, de la célèbre fenêtre du Palais, a remercié la foule pour son accueil, provoquant une liesse pleine d’enthousiasme.
Voilà que la Pologne, qui a perdu il y a un peu plus d’un an « son Pape », réserve un accueil sans précédent au successeur de Jean-Paul II, faisant ainsi taire ceux qui prétendaient que la ferveur catholique du peuple polonais était directement liée à la présence d’un Polonais sur le trône de Pierre.

L'AVVENIRE

http://www.avvenireonline.it/NR/exeres/BD9B72C1-84D2-45AB-9D30-90456CD7F2FF.htm
Accueil enthousiaste
Cracovie, une histoire qui continue
Luigi Geninazzi , l'AVVENIRE, 28 mai 2006
Cela aura été le jour de l'affection irrésistible pour le Pape Ratzinger, qui, avec son sourire timide et la force de ses propos a conquis le coeur des polonais, orphelins de Karol Wojtyla, mais sereins et confiants dans l'étreinte paternelle de son successeur.
L'enthousiasme et l'émotion qui ont entouré Benoît XVI ont été en grandissant tout au long de son pélerinage sur les traces de Jean-Paul II.
Un voyage, qui, comme l'a souligné le Souverain Pontife, n'était pas seulement un itinéraire sentimental, mais un chemin d'approfondissement de la foi.
Le pape allemand a choisi Goethe pour éclairer les raisons qui l'ont poussé sur les routes de Pologne: "Qui veut comprendre un poète doit se rendre dans son pays".
De même, il a dit à Wadiwice, village natal de Jen-Paul II "il était nécessaire de venir ici pour comprendre la vie et le mystère de Jean-Paul II". Et il s'est joint au désir, diffus et spontané, de voir le Pape polonais "santo subito!, non pas, certes, pour accélérer un procès (en béatification) qui semble avancer de façon expéditive grâce à lui, mais pour témoigner l'affection respectueuse qui le lie à son prédécesseur.
Une affection rendue par les polonais, à commencer par les plus jeunes. Ils sont arrivée par dizaines de milliers des quatre coins du pays, remplissant les rues et les places de Cracovie, chantant et priant sous "la fenêtre du Pape", à la résidence archiépiscopale, se serrant autour de la blanche silhouette du Saint-Père dans l'esplanade verte du parc de Blonia.
C'est une histoire qui se poursuit, un fil rouge qui relie les petits-neveux de "l'oncle Karol" aux jeunes des JMJ de Cologne, les jeunes décidés et courageux des années 80 qui célébraient Solidarnosc à ceux, plus incertains et titubants de ce début de millénaire. Non, ce n'était pas forcément prévisible qu'ils se retrouvent au même endroit, pour le même rendez-vous, mais avec un Pape allemand. Ils savaient très bien qu'il n'y aurait pas le même échange de plaisanteries joyeuses que le Pape Wojtyla improvisait jusque tard dans la nuit, en un dialogue qui semblait ne jamais devoir finir. Ils ont confié aux cris «Be-ne-detto, Be-ne-detto» et en allemand «Wir lieben dich», leur bruyante et festive bienvenue au Pape que certains avaient décrit comme un maître érudit et plutôt rébarbatif.
A l'inverse, ils ont trouvé un visage d'enfant presque octogénaire, qui annonce la foi des simples, et explique "comment construire une maison dont on peut être fier, et qui ne va pas s'écrouler", la maison de la vie, dont chaque jeune, même le plus rebelle et anarchiste, rêve pour son avenir.
Jean-Paul II avait entrepris son dernier voyage dans sa patrie il y a quatre ans, sous le signe de la miséricorde divine. Benoît XVI va dans ses pas, en rappelant que "Dieu est amour", un amour exigeant qui se fonde sur la vérité de l'homme et de l'histoire. Aujourd'hui, il affronte la dernière étape de cette visite, en se rendant à Auschwitz, et il le fera seul, franchissant le portail le plus tristement célèbre du monde, sur lequel apparaît une inscription dans sa langue.
Un lourd fardeau, que l'Histoire a placé sur les épaules du Pape allemand.


Pologne: sur les traces de Jean-Paul II

Et une vue d'ensemble agréable à lire, c'est-à-dire sans interprétation, du voyage, sur le site déjà évoqué dans ces pages (une curiosité: le Site Gazet Beskid, qui se présente comme "Le premier magazine francophone consacré à la Pologne" ):
La visite de Benoît XVI s’est transformée en un véritable pèlerinage sur les traces de Jean Paul II, ce dernier semblant accompagner chacun des pas de son successeur, être présent dans chaque mot, chaque phrase prononcée, présent dans l’esprit de chacun des participants et ils étaient des millions à suivre le souverain pontife dans ce pèlerinage.
Wadowice – la ville où tout a commencé, c’est là-bas que s’est rendu le Pape, accompagné de Monseigneur Dziwisz, secrétaire et confident de Jean Paul II durant tout son pontificat.
Cette visite de la ville natale de Karol Wojtyla s’est déroulée sous le signe de l’émotion. Benoit XVI a visité la maison qui a vu naître Jean Paul II, l’église locale, l’endroit même où a été baptisé le jeune Karol.
La visite s’est poursuivi dans la journée à Kalwaria Zebrzydowska, un autre lieu cher à Jean Paul II et, le soir, la rencontre avec les jeunes à Blonie, à Cracovie même.
Environ un demi-million de jeunes ont répondu à l’appel.
Le Pape, qui tout au long de sa visite s’exprimait en langue polonaise, s’est déclaré ému par l’accueil chaleureux que lui a réservé le peuple polonais. Il a adressé aux jeunes un message de foi, il a été longuement acclamé par les jeunes qui lui ont chanté un chaleureux « Sto Lat ».
De retour à son lieu de résidence, Benoit XVI n’a pas manqué le rendez-vous avec les Cracoviens, par la désormais célèbre fenêtre du Palais de l’Archevêché de Cracovie.
Dimanche 28 mai, dernier jour du voyage papale, l’apothéose aussi.
Le matin, c’est le moment de la messe solennelle à Blonie à Cracovie.
Le secteur, ouvert aux fidèles dès 4 heures du matin, contenait, dès 8 heures, 800.000 fidèles, ils sont arrivés encore plus nombreux, environ 1 million, pour acclamer ce Pape qui se devait de remplacer dans leurs cœurs Karol Wojtyla.
1.900 prêtres ont célébré la messe avec le Pape, parmi eux 20 cardinaux, 28 archevêques et 120 évêques, de 16 pays différents.
« Je suis venu ici, à Cracovie, parce que mon cœur me l’a demandé, a déclaré Benoît XVI, en pèlerinage sur les traces de celui qui m’a précédé. Je voulais respirer l’air de Sa Patrie. Je voulais voir la terre sur laquelle il est né, qui l’a vu grandir jusqu’à la prise de son service de Dieu. Mais je voulais surtout rencontrer des gens vivants : Ses compatriotes, goûter à votre foi, celle dans laquelle il a baigné et ce pour avoir la confirmation qu’elle perdure en vous. Je voulais serrer la main de chacun d’entre vous, vous regarder droit dans les yeux. Je salue la Pologne entière. »
Voilà comment Benoît XVI s’est adressé au peuple polonais et il a été entendu.
Et puis vient la dernière étape du voyage, la visite du camp d’extermination Auschwitz-Birkenau, le temple de la mémoire de tous ceux qui ont succombé à la fureur de la guerre, la fureur nazie.
Moment très attendu par des différentes communautés ayant particulièrement souffert de la folie meurtrière nazie, plus particulièrement la communauté judaïque, étant donné la nationalité du souverain pontife.
C’un un Pape solitaire, recueilli, qui a franchi le célèbre portail portant l’inscription funeste « Arbeit Macht Frei » peu après 17 heures ce dimanche 28 mai 2006.
Il s’est recueilli par la suite devant le Mur des Morts et a rencontré 32 anciens prisonniers du camp, qu’il a salués un par un. Il a visité, dans le Bloc numéro 11, le bloc de la mort, la cellule dans laquelle est mort le Père Maximilien Kolbe, un religieux polonais, béatifié, qui a offert sa vie pour en sauver une autre, celle d’un père de famille.
Il s’est rendu ensuite au camp de Birkenau et s’est recueilli devant le monument aux Morts.
Cette visite d’Auschwitz, haute en symboles, a été la dernière étape du voyage du souverain pontife dans la Patrie de son prédécesseur.
Le Pape s’est envolé dans la soirée, de l’aéroport de Cracovie-Balice, après une cérémonie qui a, encore une fois, rassemblé des milliers de Polonais.