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Le Figaro du 17 juin (18/6/2008)
Voir ici: http://www.lefigaro.fr/


Alain Barluet
17/06/2008


L'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, présente mercredi à la presse la venue du Pape en France en septembre prochain.
La mobilisation générale est décrétée. À trois mois de la visite de Benoît XVI à Paris et à Lourdes, du 12 au 15 septembre prochain, l'Église de France ne ménage pour ses efforts pour achever les préparatifs.

Pas question de traîner les pieds, comme ce fut le cas avant le premier des huit voyages de Jean-Paul II en France, en 1980. «Cette visite est une opportunité pour les Français de découvrir les facettes méconnues du Pape», souligne-t-on à la Conférence des évêques de France. Pour Benoît XVI, dont la personnalité et la popularité ne peuvent se comparer à celles de son prédécesseur, «ce sera un test», souligne-t-on en coulisses de cet événement très attendu. Les églises de la capitale ont commencé à se parer de bannières blanc et jaune, les couleurs de la papauté. Aujourd'hui, l'archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois, présentera les grandes thématiques de la visite qui conduira le Saint-Père dans la capitale, les 12 et 13 septembre puis à Lourdes du 13 septembre, en fin d'après-midi, au 15 septembre. Temps forts : un trajet en «papamobile» sur les quais de Seine, la célébration des vêpres à Notre-Dame, un discours au monde de la culture au collège des Bernardins et, le lendemain, une messe sur l'esplanade des Invalides. À Lourdes, Benoît XVI ira sur les traces de Jean-Paul II qui y a effectué le dernier voyage de son pontificat, en août 2004. L'étape coïncide cette année avec le 150e anniversaire des apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous, entre février et juillet 1858. Lors de sa visite au sanctuaire marial, le Pape effectuera plusieurs étapes du chemin du jubilé, s'adressera aux pèlerins, rencontrera les évêques de France et donnera l'onction des malades.

Le Pape connaît bien la France
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Comme pour tous les déplacements du Pape, celui-ci fait l'objet de préparatifs longs et minutieux. Le Saint-Siège a déjà dépêché deux visites préparatoires, en mars et en juin. Hier, le cérémoniaire, chargé de régler les aspects liturgiques, est arrivé à Paris de même qu'une équipe pour superviser la sécurité. «Nous ne sommes pas dans l'urgence», commente un officiel. «Mais cette visite étant une première, on ne peut pas dire à l'avance si l'alchimie se fera», ajoute-t-on.

Grand admirateur du théologien Henri de Lubac, Benoît XVI connaît bien la France et maîtrise parfaitement le français, atout indéniable. L'ex-cardinal Ratzinger avait représenté le Pape lors des cérémonies du 60e anniversaire du Débarquement en Normandie. Membre de l'Académie des sciences morales et politiques, il s'est aussi exprimé Quai Conti.

Événement ecclésial, la visite du Pape comportera aussi une partie étatique. Il s'entretiendra avec Nicolas Sarkozy qui, le 20 décembre dernier, l'a invité officiellement. Les deux personnalités se connaissent, autre gage de succès. Surtout, le discours prononcé en décembre par le chef de l'État à Saint-Jean-de-Latran, s'il a suscité la controverse en France, a en revanche été fort bien perçu au Vatican. Nicolas Sarkozy y développait l'idée d'une «laïcité positive» en soulignant que tous les porteurs de spiritualité doivent être entendus pour aider à résoudre les problèmes qui se posent au pays.