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L'inévitable prélude à la visite papale... (30/8/2008)

A chaque voyage apostolique, un portrait religieux du pays visité est dressé, via un sondage... qui nous informe en général que le catholicisme y est mal en point, ce qui ne peut étonner personne.
La France n'échappe pas à la règle.

Cette fois, c'est "France-Soir" qui s'acquitte de la tâche, accompagnant son article d'un diagramme récapitulatif éloquent.
http://www.francesoir.fr/societe/2008/08/30/religion-le-catholicisme-perd-du-terrain.html

Religion - Le catholicisme perd du terrain

Jean-Michel Comte , le samedi 30 août 2008 à 04:00
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La pratique religieuse en France régresse régulièrement, mais continue d’influencer les comportements familiaux des plus pratiquants

La France compte 35 millions de personnes qui se déclarent catholiques et un peu plus de deux millions de musulmans. La pratique du culte ne cesse de baisser, mais les comportements familiaux restent influencés par les traditions religieuses chez les plus pratiquants. Dans une étude récente de l’INED (Institut national d’études démographiques), deux chercheurs soulignent que « le paysage religieux est en pleine évolution en France. Si la religion catholique reste dominante, les personnes se disant catholiques sont de moins en moins pratiquantes et une fraction croissante de la population se déclare sans religion ». Ils sont ainsi cinq millions, soit 11 % des 18-79 ans, à déclarer ainsi n’avoir aucune religion, selon cette étude basée sur des chiffres de 2005. Sans surprise, les jeunes sont moins religieux que leurs grands-parents : 27 % des hommes et 23 % des femmes chez les 18-24 ans se disent athés, contre respectivement 5 % et 3 % chez les 65-79 ans.

Plus pour faire plaisirs aux parents
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Cette désaffection des jeunes est cependant moins marquée pour la religion musulmane. Ainsi, au sein de la population qui affirme avoir une religion (soit d’origine, soit actuelle), chez les jeunes on compte 7 % de musulmans (contre 88 % de catholiques) alors qu’ils ne sont que 2 % chez leurs aïeux (contre 95 % de catholiques). Les chercheurs de l’INED expliquent que « la moindre pratique religieuse des jeunes générations vient du fait que l’adhésion à la religion est de plus en plus individuelle et relève moins d’un conformisme social : elle nécessite donc moins de manifestations extérieures ». En résumé, on se marie moins à l’église pour faire plaisir à ses parents et on ne va plus forcément à la messe de minuit avant le dîner de Noël. Sauf exception notable parmi les plus pratiquants, qui perpétuent ces traditions.

Mariages, enfants : les pratiquants perpétuent les traditions
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Ils sont minoritaires, mais les plus pratiquants parmi les 89 % de Français qui déclarent appartenir à une religion (catholique, musulmane, protestante ou autres) respectent encore, en partie, les traditions. Même s’ils évoluent avec la société.
L’étude de l’INED montre ainsi que 7 % d’entre eux vivent en couple sans se marier, alors que c’est le cas d’environ 20 % des couples les plus éloignés de la religion. Et avant le mariage, ils sont 60 % à vivre ensemble, contre 90 % pour le reste de la population. Même avec l’évolution des mœurs et la contraception, les plus pratiquants ont plus d’enfants que les autres : parmi les femmes nées dans les années 60 et ayant vécu en couple au moins une fois, les plus religieuses ont eu en moyenne 0,6 enfant de plus que les autres. « Les femmes pratiquant une autre religion que le catholicisme, l’islam notamment, ne sont pas seules responsables de cet écart : les catholiques les plus pratiquantes ont eu 0,5 enfant de plus que les autres », soulignent les auteurs de l’étude. Enfin, les couples semblent plus solides parmi les plus pratiquants : seulement 16 % des hommes et 10 % des femmes parmi eux ont déjà connu une deuxième union, contre 33 % des hommes et 40 % des femmes au sein de la population se déclarant sans religion.