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Une nouvelle analyse pour aider à dégager les richesses du discours des Bernardins (3/10/2008)




Une amie avec laquelle j'en parlais me disait qu'en ce moment elle avait pour "livre" de chevet le discours du Saint-Père prononcé à Paris devant le "monde de la culture", et qu'elle en découvrait à chaque lecture davantage la richesse.
Nul doute que le Vicaire du Christ, avec une grande responsabilité, est venu en tant que tel apporter un message d'une intensité dramatique aux hommes d'aujourd'hui, c'est-à-dire à ce qu'il avait une fois qualifié de "troisième cercle", et en particulier à ce monde de la culture, à qui, avec ses paroles douces et mesurées, il a précisément rappelé ce qu'est la vraie culture.

D'abord, il était impossible de dire avec plus de délicatesse, mais aussi plus de fermeté, que nos racines (je parle de l'Europe) sont chrétiennes. D'emblée, Benoît XVI dit J’aimerais vous parler ce soir des origines de la théologie occidentale et des racines de la culture européenne.


Ensuite, sans jamais citer l'islam (le pouvait-il? le précédent de Ratisbonne, voulu par lui, le lui interdisait définitivement sous une forme plus explicite!), il le désigne au moins de façon subliminale, en opposant deux lectures des textes sacrés.

Selon sa nature, [la Bible] exclut tout ce qu’on appelle aujourd’hui « fondamentalisme ». La Parole de Dieu, en effet, n’est jamais simplement présente dans la seule littéralité du texte. Pour l’atteindre, il faut un dépassement et un processus de compréhension qui se laisse guider par le mouvement intérieur de l’ensemble des textes et, à partir de là, doit devenir également un processus vital. Ce n’est que dans l’unité dynamique de leur ensemble que les nombreux livres ne forment qu’un Livre. La Parole de Dieu et Son action dans le monde se révèlent dans la parole et dans l’histoire humaines.


La teneur du message est bien résumée dans sa conclusion, où il définit clairement son propre rôle:
Dieu n’est pas absent de la culture de l’homme moderne car ce dernier le cherche et la question de Dieu le hante… Mais il ne doit pas se tromper de dieu et la responsabilité des disciples du Christ est de lui annoncer le vrai.

Pour nous aider dans notre démarche d'approfondissement, voici une analyse remarquable et claire issue du site Libertés Politique.
Elle s'intitule modestement "Pour recevoir l’esprit des Bernardins, une analyse", et elle est signée de Bruno Couillaud, docteur en philosophie, qui enseigne à la Faculté libre de philosophie comparée.
http://www.libertepolitique.com/...Bernardins-une-analyse.html

Tout serait à citer...

L'analyse de B. Couillaud, extraits



Il faut dépasser sa surprise, lire et méditer le discours de Benoît XVI au collège des Bernardins. Voici quelques éléments pour s’y mettre ou s’y remettre

Le titre. « Des origines de la théologie occidentale et des racines de la culture européenne » : ces racines et ces origines, ce sont les mêmes ! Les relier, c’est comprendre ce qu’est la vraie culture et remettre d’aplomb ce qui est faussé dans une culture quand elle oublie ses « origines » et ses « racines ». Nombres de fausses conceptions ou de voies de traverse ne seront pas nommées directement par le pape mais c’est tout comme… on le découvre entre les lignes.
....

Le style et la pédagogie. Ce discours, cette leçon devrait-on dire, est rédigé dans une langue inspirée, chrétienne, où toutes les réalités décrites, réalités humaines de la culture et de la civilisation, le sont dans une lumière théocentrique. Seule une lecture attentive peut en faire saisir pleinement la saveur, car derrière les mots et les expressions, on découvre une vision du monde qui n’est pas seulement celle du pape, intellectuel reconnu tel par tous, même par les non-croyants, mais celle du vicaire du Christ dans sa mission d’enseignement. Cette mission, rappelons-le, est une œuvre de miséricorde, donc de la miséricorde de Dieu pour notre temps !

Le plan. Il reprend la devise des moines d’Occident : ora et labora.
...

Le moine cherche Dieu d’abord dans sa Parole ; c’est la source de la culture des lettres, des arts, de la philosophie et de la théologie, dont l’enseignement, dans la lumière de la Parole, a construit la civilisation européenne.

Mais comment interpréter justement la Parole ? L’accueil du Christ dans sa Parole commande aussi une interprétation. Une lecture simplement humaine, dans les textes qui la contiennent, risque de la réduire à une collection d’écrits.
... l’exemple des moines est à nouveau une leçon qui permet d’éviter [l'écueil du] fondamentalisme, qui prend le texte comme une parole humaine fixée (un livre), en oubliant qu’elle communique la vie de Dieu aux hommes qui la découvrent et ne cessent de l’approfondir, dans une unité toujours dépassée .......
Conclusion:
Dieu n’est pas absent de la culture de l’homme moderne car ce dernier le cherche et la question de Dieu le hante… Mais il ne doit pas se tromper de dieu et la responsabilité des disciples du Christ est de lui annoncer le vrai.

Dernière phrase du pape :

« Ce qui a fondé la culture de l’Europe, la recherche de Dieu et la disponibilité à L’écouter, demeure aujourd’hui encore le fondement de toute culture véritable. »

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Lire l'article en entier sur le site de Liberté Politique ou ici, en archive: pourrecevoirlespritdesbernardins.pdf [29 KB]