(14/10/2008)
http://francecatholique.info/3032-La-visite-du-Pape-en-France.html
Gérard Leclerc a écrit une synthèse du voyage du pape en France.
Elle est sans surprise, venant de lui. C'est-à-dire une des meilleures que j'ai lue.
Il est rempli d'admiration, de reconnaissance et surtout d'affection (mais lui, je m'en souviens, avait exprimé ces sentiments dès les premières heures du Pontificat) pour "ce" Pape qu'il "croyait bien connaître... pratiquant sa pensée depuis fort longtemps".
Et pourtant, il admet qu'il a été surpris; développant ici la même idée que le directeur de la revue Magnificat dans l'éditorial de son hors-série, il écrit en effet:
"... il semble que le fait d’avoir endossé la responsabilité suprême dans l’Église lui ait apporté comme une autre dimension grâce à laquelle toutes ses qualités ont été comme perfectionnées, dans un processus d’achèvement de lui-même. Tous ceux qui l’ont vu et écouté, ont été frappés par son extrême douceur, qui n’exclue pas l’autorité au sens vrai du terme. Même lorsqu’il énonce des principes durs à intégrer, il le fait de telle façon, très intérieure, qu’on a le sentiment d’être plus en présence d’un grand spirituel que d’un chef. Cela était notamment sensible lors de sa rencontre avec la Conférence épiscopale. Sur le fond, Benoît XVI n’a fait aucune concession, et à certains égards, on aurait pu le trouver sévère. Mais la façon dont il a énoncé les exigences évangéliques le mettait toujours du côté des Béatitudes".
Gérard Leclerc constate que "Les Français connaissent donc désormais ce Pape. Il sera difficile de reprendre les vieux clichés qui lui avaient été collés comme défenseur intransigeant de la doctrine - ce qu’il est certes, mais sans la dureté qu’on lui prêtait. On saura désormais que c’est d’abord un homme intérieur, au sens où saint Paul l’entend, qui peut parler avec autorité, parce que cette autorité lui vient d’un Autre. Surtout, le message qu’il a la charge d’annoncer, il le rayonne en sa personne. Il est évident que tous les auditoires qui l’ont rencontré ont été également marqués par cette personnalité qui est aussi hors du commun que pouvait l’être celle de Jean-Paul II".
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Il y a beaucoup de passages forts, notamment le compte rendu de la Conférence des Bernardins (il fait partie des rares personnes qui ont accepté d'en faire un commentaire à chaud, comme Rémy Brague, ce n'était pas un exercice facile, et il écrit "Dès ma première lecture, je fus littéralement saisi par la beauté littéraire des propos du Pape, de l’extrême concentration de sens qu’il comportait ainsi que de la richesse des conséquences qu’on pouvait en tirer"), et la constatation (évidente, pour qui était sur place) de la jeunesse des catholiques en France!
Sans parler de l'hommage au "génie homélitique de Benoît XVI" qui a l'art de s'exprimer et de se faire comprendre par les auditoires les plus variés.
L'article en entier est à lire sur le site de France catholique, http://francecatholique.info/ , ou, en archive sur ce site, ici: francecatholique.pdf [249 KB]
Nota bene
Gérard Leclerc évoque dans un autre article un débat qu'il a accepté d'avoir sur France Culture avec Caroline Fourest co-auteur avec une nommée Fiametta Venner, d'un pamphlet, aussi faible par son contenu que tendancieux par ses idées, mais disposant d'une place privilégiée dans les gondoles de toutes les grandes surfaces culturelles, intitulé "Les nouveaux soldats du pape" ('j'en ai un peu parlé, http://beatriceweb.eu/BenoitEnFrance/).
Cette femme a été invitée partout dans les medias à l'occasion de la visite du pape, parfois sans réelle contradiction face à elle. Une démarche qui en dit long leur hostilité! Pour présenter une personnalité que l'on veut démolire, on donne la parole à ses plus féroces détracteurs!
J'admire Gérard Leclerc, qui mérite sans doute notre gratitude, car c'était crâne de sa part, mais je ne le comprends pas. Son attitude illustre les limites de la participation à ce genre de débat (et même les limites du débat tout court!) où les dés sont pipés d'emblée, et où un gentil de bonne foi (comme lui), sera forcément laminé par un méchant, agressif et d'hyper mauvaise foi, accumulant contre-vérités et attaques non argumentées, mais qui se fiche de dire le vrai et ne compte que les coups donnés.
Même après coup, il est prisonnier de son honnêteté (car bien sûr, il avoue ne pas être en mesure de contrer point par point des accusations souvent grossières dans le court laps de temps dont il a disposé pour préparer l'émission: un avocat à qui on donnerait 48 heures pour préparer un lourd procès d'assises...) et de son esprit chevaleresque, en s'interdisant toute invective, et en créditant même son adversaire de fair-play - ce qui est évidemment totalement irréaliste. Dès lors qu'il part du principe que son interlocuteur est bon, mais défend simplement l'autre face d'une question binaire, il n'est plus en mesure d'opposer des arguments convaincants. Il est battu!
Et le fait que Caroline Fourest soit une jeune femme plutôt jolie est une circonstance aggravante pour ses contradicteurs.
Ceux qui l'ont invitée savaient certainement tout cela.
N'est-ce pas cela que le professeur Ratzinger, du temps qu'il enseignait à Tubingen, appelait "le visage hideux du mensonge"? Ce qui l'a conduit à quitter la place, car il n'y avait rien à faire, malheureusement
Lire ici: http://francecatholique.info/3134-Caroline-Fourest.html