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Le n° d'octobre du mensuel de Chrétiens Solidarité (26/10/2008)

Le numéro d'octobre du mensuel "Reconquête" consacre un très bon dossier à la visite du pape en France, sous ce titre magnifique qui est celui de l'éditorial de Bernard Antony: "Le Pape dont l'Eglise et le monde avaient besoin".

A découvrir sur leur site: http://www.reconquete.fr/

Je me permets de reproduire une partie du bel éditorial:
Bernard Antony commence par répondre (en anticipant sur leurs critiques) à ces catholiques adultes qui croient bon de dénigrer le magistère pontifical au prétexte qu'ils réfléchiraient plus que d'autres (vraiment?)

Et il me plaît de retrouver dans ces lignes un peu de ce que j'avais moi-même écrit il y a deux ans ici:
"Avec douceur et fermeté, il a besoin d'un peu de temps pour réorienter, redécouvrir, approfondir, et réparer ce qui doit l'être.
Laissons-le donc aller à son rythme..."


Nous connaissons notre religion catholique. Nous savons qu'elle implique le plus grand respect de la fonction, de la personne aussi, du successeur de Pierre et de ce qu'il exprime. Mais cela ne signifie nullement une obligation d'inconditionnalité. Le pape n'engage en effet que très rarement son infaillibilité en matière de dogme et de morale.
Et Benoît XVI prend même soin de bien préciser, lorsqu'il écrit un livre comme son magnifique Jésus de Nazareth: « Ce livre n'est en aucune manière un acte du magistère, mais uniquement l'expression de ma quête personnelle de la face du Seigneur » (cf. Ps 26,8)
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Sans céder, croyons-nous, à quelque forme de niaise jubilation optimiste et sans prendre nos désirs pour la réalité, nous pensons que Benoît XVI accomplit avec une douce et admirable fermeté une oeuvre de grande reconstruction.
Faute de trouver une meilleure expression, nous dirons qu'il réordonne l'Église, qu'il en rééquilibre les fidèles dans l'harmonie de la foi, de la raison et de la liberté.
Bien sûr, il fait rayonner un message de charité et d'espérance, mais justement, il rappelle aux évêques que la charité s'ordonne à la conversion à la Vérité du Christ et que c'est là l'objectif des dialogues oecuméniques et interreligieux.
Ce qui aurait dû aller sans dire mais qu'il était temps qu'un pape redise.
Il exalte la nécessité de l'harmonie de la foi et de la raison. La foi n'est pas un sentimentalisme, un vague fidéisme.
La raison n'est pas le dessèchement rationaliste, scientiste, l'orgueil d'un positivisme aujourd'hui bien désuet.
Homme d'une immense culture, Benoît XVI s'efforce de faire comprendre que l'intelligence, et donc la raison, est le magnifique don que Dieu a fait à l'homme. Mais, refusant de reconnaître son origine en son Créateur, la raison orgueilleuse simultanément se gonfle et s'étiole et ouvre l'espace à toutes les déraisons.
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Bernard Antony