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UNE NOTE D'ESPOIR DANS L'EGLISE DE FRANCE

Le fait religieux est de retour

Il semble bien que "l'effet Benoît XVI" se confirme, y compris en France.
Déjà, en octobre 2006, la revue "Le choc du mois" publiait un remarquable dossier sur le thème "Comment peut-on être catho", avec ce sous-titre: "jusqu'où ira Benoît XVI?" . A ce moment, le point de départ de cette réflexion était le retour au bercail (?) des "tradis", avec la création de l'institut du Bon Pasteur.
L'éditorial commençait par ces mots "Le fait religieux est de retour...".
"L'élection de Benoît XVI a eu un effet libérateur sur tous ceux qui, au sein de l'Eglise, attendaient un signe pour réaffirmer leur foi. Leur vérité. Partir en conquête. En reconquête plutôt de ceux qui s'étaient détournés de l'Eglise, tâche déjà immense avant de pouvoir aller conquérir d'autres âmes"..

Ce dossier mérite d'être relu.
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Les évêques aussi

Ce qu'il y a de nouveau, aujourd'hui, c'est que cet "effet" commence à se faire sentir jusque parmi les évêques...

Même si beaucoup de catholiques conservateurs persistent à voir dans leur attitude l'eau tiède du conformisme ambiant et critiquent leur conception "tagada planplan" de la liturgie (cf le site très intéressant Pro Liturgia ), il semble quand même que les choses commencent à bouger, au sein de l'épiscopat français, et qu'une timide mais réelle embellie soit en train de se dessiner.

Qu'on se souvienne de leur prise de position au moment du téléthon: ils ont 'osé' s'interroger sur la validité morale d'une recherche qui effectue le tri sélectif des embryons, et ont ramé à contre courant du choeur médiatique, ce qui leur a valu quelques quolibets mais je ne pense pas que leur attitude ait fait fuir le moindre catholique. Il y a eu encore les déclarations de Mgr Cattenoz sur l'enseignement catholique, puis, tout récemment, sa lettre ouverte aux candidats à l'élection présidentielle, où il 'ose' les interpeller sur leur programme en regard du respect de la vie, et du mariage. ( Un évêque français comme on les aime ).
Puis encore, plus frileusement, un communiqué de la CEF intitulé Rappel de quelques convictions à la veille des élections ( La parole des évêques de France ), où ils ont eux aussi 'osé' proclamer leur "oui à la famille fondée sur le mariage d’un homme et d’une femme, ouverte à la procréation, oui au droit qu’a l’enfant d’avoir un père et une mère", et écrire ces propos encore impensables il y a deux ans: "...Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a pas aussi des limites à cette capacité d’accueil dans notre pays. Il est normal qu’un gouvernement définisse une politique de l’immigration". En considérant l'habitude qu'ils ont d'user de la litote, et la nécessité où ils s'y trouvent probablement, on peut considérer que c'est d'une audace inouïe...

Dernier épisode, relevé ce matin dans le journal LA CROIX:


Moins d'angélisme face à l'Islam

Les évêques de France envisagent un dialogue "moins naïf" avec l'islam

Sur tous les sujets, notamment le dialogue avec les musulmans, la liberté des échanges a caractérisé la 44e Assemblée plénière des évêques de France à Lourdes
....
[..] sujet de taille abordé par la Conférence : les rapports entre catholiques et musulmans, thème exploré par le groupe de travail «Catholiques et musulmans dans la France d’aujourd’hui», que dirige Mgr Michel Dubost, évêque d’Évry.

Mgr Georges Pontier, vice-président de la Conférence épiscopale, se sent très concerné par ce dossier en tant qu’archevêque de Marseille. Il a bien sûr apporté sa contribution au travail à peine engagé, dont on ne sait pas encore quelles formes il prendra, mais qui s’avère d’ores et déjà fort riche. Mgr Pontier estime ainsi que le temps est venu d’aborder la question du dialogue avec les musulmans « de manière moins naïve ». Il semble que la conscience commune des évêques de France se trouve dans la même perspective.

L’archevêque de Marseille rapporte par exemple que, dans son diocèse, certains catéchumènes issus du monde musulman sont obligés de se cacher de leur famille, et d’autres ne sont pas respectés par leur propre communauté à cause de leur foi.
[..]
Il s’interroge en outre sur le phénomène très généralisé des paraboles de télévision tournées vers les pays d’origine, «qui font que la tête des gens se maintient là-bas, tandis que leurs pieds sont ici». Aussi, le dialogue avec les musulmans ne se déroule-t-il plus à deux, mais à trois partenaires : «Nous avec eux ici, mais aussi avec eux là-bas.» D’où une espèce de «schizophrénie » et une situation très complexe dont il faut impérativement tenir compte.
[..]


 

Comment ne pas voir dans cette prise de conscience un effet de la nouvelle forme de dialogue que le Saint-Père souhaite impulser vis-à-vis des musulmans, dans le respect mutuel, certes, mais aussi dans la fermeté et la réciprocité?
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Evidemment, ces "bonnes nouvelles" ne nous autorisent pas à céder à notre tour à l'angélisme, sur une simple impression: dans notre société laïcisée, et surtout corsetée par les nouveaux codes moraux du politiquement correct, la tâche de remonter la pente est immense, car "le relativisme philosophique est profondément ancré au cœur même des catholiques ! Ce fléau pervertit la pensée chrétienne pour la réduire à une opinion comme une autre". C'est ce que je lis à l'instant dans le blog de Patrice de Plunkett: plunkett.hautetfort.com/...foi-et-societe-malaise-chez-les-catholiques-francais
Lui aussi dit vrai.

Les bonnes nouvelles sont donc une lueur d'espoir. C'est déjà beaucoup.


La parole des évêques de France