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MISE AU POINT PERSONNELLE
 

Mise au point
(17 juin 2007)
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J'ai parlé (trop) souvent dans ces pages de ce qu'il est convenu d'appeler l'affaire du motu proprio. Il s'agit bien d'une affaire, en effet, dans la mesure où elle a cristallisé les crispations, tant des côté des "pro" que des "anti". De quoi rendre totalement misanthropes ceux qui ne l'étaient pas déjà. Pour moi, les réactions mesquines, des uns et des autres, fut un révélateur.
L'épisode m'a intéressée uniquement à travers la personne du Saint-Père, qui a certainement été trés contrarié par les résistances et les critiques.
Il ne fait là que ce qu'il avait annoncé au lendemain de son élection: faire de la marche vers la pleine et visible unité de tout le peuple chrétien une des priorités de son pontificat.

Pour le fond, les querelles de chapelles --ici au sens littéral-- me paraissent de plus en plus dérisoires.
Dernier épisode pour moi, sur ce site: j'ai traduit un article en italien d'un site que j'avais découvert dès le lendemain de l'élection, et que je fréquente régulièrement depuis lors (le site de Gian-Luca Barile, Petrus).
Aprés l'annonce purement factuelle de la parution prochaine du fameux texte, l'article, comme on peut le voir ici ( Motu proprio: avant les vacances du Pape ), comporte une seconde partie qui explique, dans une optique de 'vulgarisation' bien venue, le déroulement de la "messe en latin" à ceux que je qualifiais explicitement de "béotiens" (il y avait même une video). Que tous ces 'spécialistes' s'imaginent devoir répondre, au cours d'un repas amical à cette question que leur poseraient des gens bienveillants mais non informés "C'est quoi au juste, cette messe?". Il me semble que l'article est une réponse acceptable!
Surprise, je retrouve des extraits de cet article (mon nom est cité quelque part, sans mon accord, mais pas mon site ...) sur des sites que je qualifierai charitablement de 'catholiques proches de la tradition'. Sur l'un d'eux, il est assorti de commentaires de lecteurs, dont celui-là:
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Malheureusement [la seconde partie de l'article] laisse croire que la différence entre la messe actuelle dite de Paul VI et la messe traditionnelle dite de St Pie V porte sur le latin, l'orientation du prêtre, la communion, l'agenouillement ... etc. Ce qui est faux quand on lit les livres officiels des deux rites. Officiellement la messe 'moderne' peut etre dite en latin, dans le bon sens, avec la communion normale etc etc. Même si cela est rare dans la pratique.
Le motu proprio ne traite pas de la messe 'en latin' mais de l'ancien Missel : ce n'est pas pareil et
il devient lassant de voir la confusion répétée au dela de la satiété même sur des 'blogs d'informations catholiques' !

Ce commentaire est suivi d'une réponse du responsable du site:

.... merci de cette mise au point. Vous l'avez dit, cette confusion ne vient pas de nous et de surcroît, nous l'avons déjà réfutée ailleurs ...
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Le lecteur cité est peut-être lassé, mais pas plus que ceux qui sont témoins jour après jour de l'insupportable fatuité de ces gardiens autoproclamés de l'orthodoxie liturgique. Que les pharisiens d'aujourd'hui (cf définition dans le petit Robert: "ceux qui vivent dans la stricte observance de la loi") le veuillent ou non, l'aspect visible, auprès du catholique lambda, c'est bien le latin, et l'ambiance de la célébration. Le VOM, le NOM, tout leur jargon ésotérique, lui sont totalement étrangers, il n'a pas plus que moi lu les livres officiels des deux rites, et, pour parler familièrement, il s'en fiche.
Ces 'spécialistes' ont totalement perdu de vue le contact avec la réalité, cette " foi des simples" que le Saint-Père entend défendre, ici comme toujours.
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Je conclus en citant John Allen, auquel je renvoie pour la sagesse de ses analyses:
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Si seulement nous pouvions convaincre les activistes des deux bords d'en découdre en latin, nous laissant ainsi délicieusement à l'écart, nous aurions au moins gagné quelque chose.




La rencontre Benoît-Bush vue par Le Monde