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"RELIGION ET IDENTITÉ"
 

Je reviens sur le sondage commandé par le Monde des Religions, dont l'ensemble des medias s'est fait assez abondamment l'écho -sans doute parce qu'il va dans le sens attendu par eux", et selon lequel 51% (seulement!) des français seraient catholiques.
La dépêche de L'AFP, citée par le forum catholique, nous fait comprendre les raisons de l'hypermédiatisation du sondage, le titre à lui seul sonne comme un cri de triomphe:


La France n'est plus qu'à moitié catholique

AFP
La France, autrefois qualifiée de
"fille ainée de l'Eglise", n'est plus qu'à moitié catholique, selon un récent sondage (CSA), et de surcroît ceux qui se disent catholiques sont en général assez peu pratiquants.

Il n'y que
51% des Français à se déclarer catholiques, alors qu'ils étaient 80% jusqu'au début des années 90 et 69% en 2000, relève Le Monde des Religions dans un dossier sur les catholiques. Ceux qui affirment être catholiques le sont le plus souvent par tradition familiale et souhaitent que leurs enfants suivent le même chemin.

Interrogé lundi, l'épiscopat n'a pas souhaité réagir immédiatement à ce sondage et compte en faire l'analyse avant tout commentaire.

Le catholicisme est arrivé en France au IIème siècle, rappellent les historiens. Il reste un élément culturel dominant en dépit de la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat qui en a fait un pays laïque, dans lequel la religion relève de la sphère privée.

"Dans ses institutions, mais aussi dans ses mentalités, la France n'est plus un pays catholique", écrit dans son éditorial le directeur de la rédaction Frédéric Lenoir. "C'est un pays laïque dans lequel le catholiscisme reste, et restera sans doute encore longtemps, la religion la plus importante".


Les "racines chrétiennes" de la France

Personne ne peut certes contester ces chiffres inquiètants, hélas. Quelques réponses sont quand même surprenantes, voir ici.
On y apprend en particulier que seul un catholique sur deux croit en Dieu, et aussi que 58 % seulement de ceux qui se disent catholiques croient à la résurrection du Christ – certitude pourtant fondatrice du christianisme –, 39 % à la virginité de Marie, et 37 % en la Trinité.

La note d'espoir apparaît cependant avec l'affirmation que la transmission aux générations suivantes semble importante, et surtout que 88 % des Français qui se disent catholiques affirment connaître par cœur et en entier le Notre Père et 81 % le Je vous salue Marie.

Dominique Quinio, directrice de la rédaction de la CROIX, s'indigne (discrètement) de la comparaison faite avec les chiffres des enquêtes précédentes, alors que la question posée n'est plus la même, et elle n'est pas très loin de dénoncer, en termes feutrés, comme il se doit, la manipulation.

Lisant par hasard au même moment l'éditorial de Dominique Venner dans sa remarquable NRH ("NOUVELLE REVUE DE L'HISTOIRE") j'ai trouvé qu'il proposait une réponse acceptable à ce constat de satisfaction fait un organe de presse (Le Monde des Religions) , peu lu, mais, malgré son titre, leader du "laïcisme" dénoncé par Benoît XVI: la réponse identitaire, que le sondage ne contredit d'ailleurs pas. Le risque (?) pour certains, serait peut-être que cette réponse se transforme en repli communautaire. Sinon, elle n'est rien d'autre que ce que notre Saint-Père appelle la reconnaissance des racines chrétiennes de l'Europe.


 

> Commentaires du sondage dans La Croix
> La NRH et l'"identité européenne"


"Infographie" (La Croix)




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