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RETOUR SUR LA VISITE À LA MOSQUÉE BLEUE D'ISTANBUL

Une leçon de diplomatie venue d'en-haut

Plus je réfléchis, et plus je me dis qu'avec cette fable de la prière à la Mosquée Bleue d'Istanbul, notre Saint-Père a, d'une certaine façon, roulé tout le monde dans la farine, les turcs, et les medias, et même nous, et cela me plaît.
Je ne lui prête pas de calculs pour autant, loin de là, c'est étranger à son système de pensée...(cela me remet en mémoire une anecdote racontée par un de ses biographes, Christian Feldmann, dans son livre Der Bayerische Papst) mais lui-même a déjà dit que le bon Dieu a de l'humour.
Bien entendu, il n'a pas prié Allah, mais si ça fait plaisir aux musulmans de le croire, pourquoi pas. Il a bien raison d'entretenir l'équivoque, car elle ne peut nuire à personne.


 
 

Au contraire, il a soigneusement évité de prêter le flanc à la moindre critique, il s'est comporté en hôte courtois et délicat - ce qu'il est réellement: il n'ignore pas que la sécurité des chrétiens en terre d'islam est en jeu, et qu'il vaut donc mieux arrondir les angles, car évidemment, il n'est pas seul concerné. Son attitude engage des millions d'êtres humains.
En plus, il est évident que cette visite avait été fignolée au millimètre (comme cela a été rabâché partout), chaque geste, chaque mot revêtant une haute portée symbolique.
Il avait accompagné Jean-Paul II à la visite d'une mosquée lors de son voyage en Terre Sainte, il savait donc exactement ce qu'il fallait faire et ne pas faire. Il savait aussi que Paul VI avait été critiqué lors de sa visite à "Sainte-Sophie", pour y avoir prié. Et pour quel résultat??? D'ailleurs, le contexte a changé...


 
 

D'habitude, il marche avec les mains jointes, et il a toujours un geste de bénédiction prêt, ce geste doux et sans ostentation qui lui est aussi naturel que respirer, mais là, il devait se faire violence pour contenir une attitude familière, c'est pourquoi il tenait ses bras croisés autour de lui dans un geste inhabituel. En regardant le direct sur KTO, j'ai d'abord pensé qu'il ne savait que faire de ses mains, avant de réaliser que c'était un acte réfléchi, comme tout ce qu'il fait ou dit.

Il était vraiment le messager de la paix.


 
Que faut-il admirer chez Benoît XVI? | Le Messager de la paix