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" LE PROJET D'AUTORISER LA MESSE DE SAINT-PIE V"
 

Vu de l'extérieur c'est-à-dire par quelqu'un qui n'appartient à aucun des deux microcosmes malheureusement "opposés" dans cette affaire, c'est une analyse pleine de bon sens qu'on peut lire sur le site Eucharistie miséricordieuse.
Qu'il me soit permis cependant de faire un petit commentaire personnel. L'auteur de l'article oublie que le Saint-Père n'est pas avant tout un diplomate. C'est l'homme de Dieu, simplement, du moins j'aime à le croire.
Donc, ne confond-il pas (l'auteur) l'intention et l'effet?

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...qu'est-ce qui peut pousser le Saint-Père Benoît XVI à publier un document en faveur d'un retour officiel de l'ancienne forme du rite romain?
Réponse possible parmi d'autres: n'est-ce pas, au-delà de la seule question liturgique qui a toute son importance, le souhait d'affaiblir le mouvement "traditionaliste"?
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C'est très probable, en effet, que c'est ce qui va se produire, et comme quiconque va être dépossédé de quelque chose, certains traditionalistes renâclent.
Mais Benoît XVI n'avait-il pas dit le 20 avril 2005, au lendemain de son élection, lors du discours prononcé en la Chapelle Sixtine devant les cardinaux qu'il voulait s'employer de toutes ses forces à réaliser la pleine et visible unité de l'ensemble des chrétiens? ("C'est donc pleinement conscient, au début de son ministère dans l'Eglise de Rome que Pierre a baigné de son sang, que son Successeur actuel prend comme premier engagement de travailler sans épargner ses forces à la reconstruction de l'unité pleine et visible de tous les fidèles du Christ. Telle est son ambition, tel son devoir pressant. Il est conscient que dans ce but, les manifestations de bons sentiments ne suffisent pas. Des gestes concrets sont nécessaires..").
Cela passe évidemment en premier par le retour au bercail de cette frange turbulente. Et s'ils ne veulent pas prendre la main qui leur est tendue, eh bien, tant pis pour eux...

N'est-ce pas ce à quoi le Saint-Père s'emploie en ce moment?


 

Quant au projet attribué à Benoît XVI d'autoriser à nouveau la messe dite "de S. Pie V"

VERS UNE REFORME DE LA REFORME? COMMENT?

Il y a quelques temps, une information du Vatican a donné à entendre que le pape Benoît XVI aurait préparé un document - un Motu proprio - dans lequel il donnerait des instructions concernant une réhabilitation totale de la forme qu'avait la liturgie romaine avant Vatican II. La nouvelle a été reçue "cinq sur cinq" par ceux qui attendaient une telle directive, comme par ceux qui s'offusquent d'une possibilité de pouvoir célébrer la messe "à l'ancienne".

Naturellement, une telle nouvelle touche tout le petit monde catholico-français... ou franco-catholique. Certains évêques se fâchent tout rouge en disant qu'on ne peut pas instaurer un bi ritualisme dans les diocèses. Mais n'ont-ils pas réalisé qu'il existe depuis 40 ans un multi ritualisme qu'ils ont eux-mêmes laissé se mettre en place? D'autres évêques n'acceptent pas ce qu'ils appellent un "retour en arrière". Mais peuvent-ils ignorer que le problème liturgique qu'ils ont sous les yeux est le résultat d'années de silence épiscopal face aux fantaisies liturgiques généralisées qui leur avaient pourtant été signalées?

On ne récolte que ce qu'on a semé...

Mais il y a encore un autre son de cloche: c'est celui du monde "traditionaliste". Lorsqu'on consulte certains blogs ou certains sites internet, on ne peut qu'être étonné du ton employé par certains "traditionalistes" (le terme n'a ici rien de péjoratif) ayant entendu parler du futur document magistériel. Certains de ces fidèles attachés à la liturgie préconciliaire semblent soudain pris d'une véritable frénésie de revanche; ils se disent que "ça y est: la roue tourne enfin". Et ils croient que l'histoire va leur donner raison.

Mais posons une autre question: qu'est-ce qui peut pousser le Saint-Père Benoît XVI à publier un document en faveur d'un retour officiel de l'ancienne forme du rite romain?
Réponse possible parmi d'autres: n'est-ce pas, au-delà de la seule question liturgique qui a toute son importance, le souhait d'affaiblir le mouvement "traditionaliste"? Car contre qui, contre quoi, pour qui et pour quoi se battrons les "traditionalistes" une fois qu'ils auront obtenu la liturgie à laquelle ils tiennent et qu'ils réclament depuis Vatican II? Contre le Concile lui-même? Ce serait une grave erreur de leur part et ils le savent bien: dans chacun de ses discours, en effet, Benoît XVI se dit attaché d'une façon inconditionnelle à l'oeuvre de Vatican II. Ce qui, soit dit en passant, devrait apaiser les craintes de nos évêques conciliaires ou prétendus tels.

En réalité, il est permis d'imaginer que lorsque les "traditionalistes" auront obtenu la liturgie qu'ils ont toujours souhaitée, ils ne pourront plus aspirer à d'autres revendications. Et n'ayant plus de doléance fédératrice à formuler, leurs mouvements finiront peu à peu par s'étioler.

Pour autant, cela résoudra-t-il la crise liturgique qui, qu'on l'admette ou pas, est bien réelle? Sûrement non, car cette crise est aujourd'hui partagée d'une façon ou d'une autre par tous, qu'on soit "traditionaliste", "conciliaire", ou "prétendu conciliaire".

Voilà pourquoi il est également permis d'imaginer que le document que Benoît XVI a prévu de publier en faveur des "traditionalistes" dépassera la seule question de la liturgie dite "tridentine", afin de permettre in fine une évolution dans le bon sens. Ce document ne pourra de toute évidence que converger avec l'exhortation post-synodale dont on attend aussi la publication et qui abordera la question fondamentale de l'Eucharistie en allant plus loin que la seule question du choix des rites.
...

Texte complet ici


Pressions sur le Pape

Toujours à propos de ce motu proprio, les pressions qui doivent s'exercer sur le Pape sont certainement énormes. Cela fait un an qu'il en est question, et peu de gens ont souligné qu'il est assez rare qu'une loi n'ayant pas encore été promulguée (pour faire une comparaison profane) fasse la une des medias un an à l'avance, d'autant plus que les mêmes medias témoignent en général d'une grande tiédeur envers l'actualité du Vatican, dont ils se moquent éperdument, sinon pour exhumer de prétendus scandales ou de fausses polémiques.
Là, il y a une réelle frénésie, chaque jour qui passe en donne la preuve: voir Un motu proprio annoncé , Dictature des sondages.
Et cette frénésie ne peut avoir qu'une seule raison: empêcher la décision d'être prise, ou au moins la retarder au maximum, en brandissant au besoin la menace d'un schisme imaginaire.

D'ailleurs, qui, en France, est derrière cette vilennie?
Inutile de chercher, voilà un article stupéfiant paru dans LE MONDE du 20 octobre: il donne la parole à un prétendu collectif de jeunes prêtres qui utilisent un mode d'expression plus adapté au militantisme syndical qu'au sacerdoce!!! Ces jeunes gens révoltés n'ont pas entendu les messages répétés du Saint-Père qui leur a demandé à plusieurs reprises d'être avant tous des annonceurs de l'Evangile.
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Extrait du discours au clergé polonais:
Les fidèles n'attendent qu'une chose des prêtres: qu'ils soient des spécialistes de la promotion de la rencontre de l'homme avec Dieu. On ne demande pas au prêtre d'être expert en économie, en construction ou en politique. On attend de lui qu'il soit expert dans la vie spirituelle. ...Face aux tentations du relativisme ou du permissivisme, il n'est pas du tout nécessaire que le prêtre connaisse tous les courants de pensée actuels et changeants; ce que les fidèles attendent de lui est qu'il soit le témoin de la sagesse éternelle, contenue dans la parole révélée. ...

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Ceux-là se comportent comme des cégétistes en délicatesse avec leurs dirigeants. Le Saint-Père leur parle de la sagesse éternelle, et eux répondent liturgie d'un autre âge!!!
Quant au Père Arnaud Alibert, dont on recueille les propos, on mesurera l'esprit de charité et de tolérance qui l'anime aux mots qu'il emploie (désunir, unité pas facile, du mal à supporter, acquis de Vatican II - décidémént, la revendication syndicale n'est pas loin, il parle des acquis du concile comme les habitués de la lutte syndicale parle des acquis sociaux!!!)

Et le Monde, selon les bonnes vieilles méthodes de l'agit-prop, donne le maximum d'ampleur à une rumeur isolée, pour faire croire qu'il s'agit d'un vaste mouvement (ce qui ne peut pas être, malheureusement, vu le faible effectif réellement concerné des deux côtés)
Décidément, les "loups" ne sont jamais très loin...


Une "pétition" relayée par LE MONDE

Fronde de jeunes prêtres contre le retour de la messe en latin
LE MONDE | 20.10.06 | 16h16 • Mis à jour le 20.10.06 | 16h16

Xavier Ternisien
Une trentaine de jeunes prêtres de 17 diocèses et plusieurs religieux, qui se présentent comme "nés depuis Vatican II", ont adressé, le 18 octobre, aux évêques français et au nonce apostolique, représentant du Saint-Siège en France, une lettre en forme de pétition - qui circule par courrier électronique - dans laquelle ils s'inquiètent de l'imminente publication par le pape Benoît XVI d'un motu proprio ("décret") libéralisant l'usage de la messe en latin selon le rite tridentin, dit "de saint Pie V" (Le Monde du 13 octobre).


"Nous affirmons notre attachement au rituel de Paul VI, dit ce texte. Depuis notre baptême, il nous accompagne dans notre progression de foi et sert notre quête de Dieu. (...) Nous nous sommes engagés dans le ministère presbytéral il y a encore peu de temps. (...) Prendre le risque de rompre cet équilibre par la décision symbolique de proposer un retour à l'ancien rite est de nature à nous déstabiliser et à menacer l'unité du groupe de jeunes prêtres aux sensibilités déjà bien diverses."

Les signataires, dont la moyenne d'âge est de 35 ans, disent attendre du pape "des signes d'encouragement à nous insérer dans le monde tel qu'il est pour y porter le témoignage d'une vie authentiquement chrétienne, plus qu'à nous replonger dans une vie liturgique d'un autre âge".

Pour le Père Arnaud Alibert, du diocèse de Montpellier, l'un des initiateurs de l'appel, "aujourd'hui, les jeunes prêtres forment un groupe disparate, avec des options différentes. Ce n'est déjà pas facile de faire l'unité entre nous. Si, en plus, le pape accorde la possibilité radicale de revenir à un rite ancien, nous allons nous désunir davantage.
J'aurais du mal à supporter qu'un confrère célèbre en rite ancien et refuse de concélébrer (célébrer la messe en commun) avec moi, ce qui est un acquis de Vatican II ! L'ancien rite en soi n'est pas mauvais, mais on ne l'a jamais connu, il ne fait pas partie de notre histoire."

Dans un entretien à La Vie du 19 octobre, Mgr Claude Dagens, évêque d'Angoulême, affirme que "si jamais on voulait, de manière autoritaire, imposer un bi-ritualisme, on serait dans une situation grave et préoccupante".


 

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