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LA CROIX COMMENTE L'AG DU 6 DÉCEMBRE
 

Je suis convaincue que le Saint-Père a choisi avec un soin extrême les mots qu'il a employés pour relater sa visite à la Mosquée. L'expérience de la malveillance médiatique lui interdit jusqu'à la plus mince ambiguïté. Et la traduction avancée par Isabelle de Gaulmyn n'est pas exacte.
Pour moi, ce n'est pas pareil dans ce contexte, de dire "le Dieu unique" ou "l'unique Seigneur". Dans le premier cas, on pourrait peut-être, en étant de mauvaise foi, parler de syncrétisme (certains se sont d'ailleurs hâtés de le faire...). Mais pas dans le second. (voir plus loin l'article de Présent, qui partage mon point de vue, tout en restant légèrement "en retrait").


Benoît XVI:"Je me suis tourné vers le Dieu unique"

Benoît XVI : « Je me suis tourné vers le Dieu unique »
Isabelle DE GAULMYN, à Rome
06/12/2006 20:45
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Le pape est revenu, mercredi 6 décembre, sur son récent voyage en Turquie, notamment sur le temps de recueillement qu'il a eu à la Mosquée bleue d'Istamboul

«Un geste non prévu au départ, mais qui s’est révélé extrêmement riche en signification » : Benoît XVI est revenu, mercredi 6 décembre, lors de l’audience générale, sur le voyage qu’il vient d’effectuer en Turquie, du 28 novembre au 1er décembre, et notamment son geste à la Mosquée bleue, qui a surpris le monde entier : « Me tenant quelques minutes recueilli dans ce lieu de prière, je me suis tourné vers le Dieu unique, père miséricordieux de l’humanité entière », a-t-il expliqué mercredi, donnant ensuite le sens de ce qu’on peut appeler une prière intérieure : « Que toutes ses créatures puissent se reconnaître en lui, et donner le témoignage d’une vraie fraternité. »

C’est en ces termes que le pape a expliqué le moment de silence qu’il a partagé avec le mufti d’Istamboul, jeudi 30 novembre au soir dans la mosquée, en direction de La Mecque : une image qui a fait le tour du monde. Déjà, dimanche, Benoît XVI avait qualifié ce voyage d’« inoubliable ». Mercredi, il a reparcouru toutes les étapes d’un séjour qui, a-t-il lui-même reconnu, s’annonçait pourtant au départ « difficile ».

Se référant à la « vision que le concile Vatican II présente de l’Église », le pape a expliqué que les voyages apostoliques contribuaient aussi à réaliser la mission de l’Église, qui s’articule selon des « cercles concentriques » : les catholiques, « premier cercle » ; les autres chrétiens, « cercle intermédiaire » ; enfin, les croyants des autres religions et le reste de l’humanité, soit « le cercle le plus extérieur ».

Un pays "emblématique" du grand défi mondial d'aujourd'hui

C’est d’abord vers ce cercle le plus éloigné que Benoît XVI est revenu, sans doute pour signifier que c’est peut-être là que son message fut le plus important. Concernant ses discussions avec les autorités turques, il a répété le thème déjà exploré la semaine dernière à Ankara : celui « d’un pays à large majorité musulmane, mais cependant régulé par une Constitution qui affirme la laïcité de l’État ».

Cela en fait, selon lui, un pays emblématique du grand défi qui se joue aujourd’hui au niveau mondial : « D’une part, il est nécessaire de redécouvrir la réalité de Dieu et l’importance publique de la foi religieuse, et, de l’autre, d’assurer que l’expression d’une telle foi soit libre, dénuée de dérives fondamentalistes, capable de rejeter fermement toute forme de violence. » Dans ce cadre seulement, « musulmans et chrétiens doivent collaborer ensemble sur des thèmes comme la justice et la paix », a-t-il répété.

Le « premier cercle », le plus intime, est formé par les catholiques de Turquie, que le pape est allé rencontrer à Éphèse et à Istamboul. L’évêque de Rome a rappelé encore, mercredi, le souvenir du P. Andrea Santoro, prêtre Fidei donum de son diocèse, assassiné en Turquie.

Enfin, pour le « cercle intermédiaire », la rencontre des orthodoxes qui était l’objectif initial de son voyage, le pape a noté qu’après Paul VI et Jean-Paul II, il a renouvelé un geste de grande valeur symbolique pour « confirmer l’effort réciproque de poursuivre sur le chemin vers le rétablissement de la pleine communion entre catholiques et orthodoxes ».

Que la déclaration commune aux deux Églises ait été signée après la Divine Liturgie est un signe, a encore expliqué Benoît XVI : « À la base de l’œcuménisme, il y a la prière et l’invocation de l’Esprit Saint. »


Dans "Présent"

Lu dans Présent, cette relation (que je trouve quand même un peu frileuse, ou si l'on veut, en retrait: "Quoi que l’on pense de la démarche de Benoît XVI d’entrer dans ce lieu....") de la visite à la mosquée bleue. Jeanne Smits a remarqué, comme moi, le choix des mots
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Benoît XVI à la mosquée…

Incompréhension, consternation, exploitation médiatique
… Le fait de savoir si, oui ou non, Benoît XVI a « prié » à la Mosquée bleue lors de sa visite à Istanbul agite les esprits et pour les gros médias, la chose est acquise dans le sens le plus « interreligieux » qui soit. Benoît XVI a agi selon « l’esprit d’Assise », dit-on aussi bien chez les partisans de celui-ci que parmi ses détracteurs.
Que s’est-il vraiment passé à la Mosquée bleue ? Eh bien, Benoît XVI lui-même a voulu clarifier les choses lors de l’audience générale de mercredi dans la Salle Paul VI, où il évoquait son voyage en Turquie.
« Dans la sphère du dialogue interreligieux, la divine Providence m’a donné l’occasion, presque à la fin de mon voyage, d’accomplir un geste qui n’était pas prévu initialement, et qui s’est révélé très significatif : la visite à la célèbre Mosquée bleue d’Istanbul. M’arrêtant pour quelques minutes de recueillement dans ce lieu de prière, je me suis retourné vers l’unique Seigneur du ciel et de la terre, le Père miséricordieux de l’humanité tout entière. Puissent tous les croyants se reconnaître ses créatures et donner témoignage de la véritable fraternité ! »
Quoi que l’on pense de la démarche de Benoît XVI d’entrer dans ce lieu, il faut lire avec autant d’exactitude que possible son explication. Les médias l’avaient vu « tourné vers la Mecque ». Réponse : Benoît XVI s’était tourné vers « l’unique Seigneur ». Le terme employé n’est pas celui de l’islam, Benoît XVI n’a pas dit « Dieu », ce Dieu unique que les musulmans disent adorer.
Il n’a pas non plus parlé de « Dieu miséricordieux », mais du « Père », notion absente de l’islam. Notion contradictoire même dans la mesure où pour nous chrétiens, évoquer Dieu le Père, c’est déjà faire référence au mystère de la Trinité. Objet de scandale pour les musulmans…



 

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Le Saint-Père s'explique sur son voyage | Le récit de Famiglia Cristiana