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VOEUX À LA CURIE (3)
 

Comme annoncé, l'analyse de Sandro Magister ( Quatre voyages en un (Sandro Magister) ) , qui propose en plus la traduction en français du discours du Pape.
Article complet ici



Bilan de quatre voyages et d’un an de pontificat

C’est la synthèse que Benoît XVI en personne lit à la curie romaine dans le traditionnel discours d’avant Noël. Au centre de tout, la question sur Dieu, à qui tout se rapporte: le conflit de civilisation, l’islam, la shoah, la chute des naissances, le mariage gai, le célibat du clergé…

par Sandro Magister

ROMA, le 27 décembre 2006 – Dans le discours qu’il a adressé à la curie romaine dans l’imminence de Noël, Benoît XVI a parlé de ce qui a été l’élément unificateur des quatre voyages qu’il a fait en dehors de l’Italie en 2006: en Pologne, en Espagne, en Allemagne, en Turquie.
La "corrélation entre le thème de ‘Dieu’ et le thème de la ‘paix’" a été l’élément unificateur et déterminant, a-t-il dit.
Parce que si cette corrélation manque et "si la raison demeure fermée face à la question sur Dieu, cela finira par conduire à l’affrontement entre les cultures” et religions, affrontement qui "pèse de manière menaçante" sur tout la planète.

Benoît XVI a montré que la réponse à la question capitale de Dieu a des répercussions sur une série de questions reliées entre elles.

En Pologne, a-t-il dit, la volonté de l’homme "bannir Dieu lui-même de l'histoire" a son terrible monument à Auschwitz et Birkenau. Mais même dans son apparente absence, Dieu "ne cesse d'être et de demeurer avec nous", comme l’arc-en-ciel qui suit le déluge.

En Espagne est apparue la grande question au regard de l’Europe “qui en apparence ne désire plus avoir d'enfants”. La réponse du pape est que l’homme d’aujourd’hui est incertain "de l’homme même". Et cela explique la débâcle de la famille, la dérive vers des couples de fait, la suppression des différences entre les sexes: une "dépréciation de l'aspect corporel" de façon que l’homme finit par s’autodétruire. L’Église a le devoir d’élever la voix en défense de cet homme en danger.

En Allemagne, la prédication de Dieu est aujourd’hui d’autant plus nécessaire, a dit le pape, parce que dans certaines régions du pays le plus grand nombre n’est pas baptisé et la foi semble être chose du passé. Parlant de Dieu, Benoît XVI a lié le rôle du prêtre comme "homme de Dieu": célibataire non pour des raisons pragmatiques, mais justement parce que "pris par la passion pour Dieu". Et là encore à la question de Dieu, il a mis en rapport le dialogue entre foi et raison, qu’il avait approfondi dans la leçon de l’université de Ratisbonne.

En Turquie, Benoît XVI a voulu se montrer solidaire avec ces fidèles d’Allah, qui "précisément sur la base de leur conviction religieuse de musulmans, s'engagent contre la violence et pour l'harmonie entre foi et religion, entre religion et liberté". Parce qu’aujourd’hui, c’est exactement cela la tâche de l’islam, c’est-à-dire élaborer une juste synthèse entre la foi et "les vraies conquêtes de l’illuminisme" que les chrétiens ont atteintes dans des siècles de "recherche pénible" et "jamais définitive".

Une ligne de dialogue, cette dernière, qui est beaucoup plus efficace que mille accolades cérémonielles, comme indiqué par la "lettre ouverte" que 38 intellectuels et leaders musulmans de différentes nations ont adressée au pape en octobre dernier, y compris le grand mufti d’Istanbul.





Le Saint-Siège et l'Islam | Un Noël bavarois pour Benoît