Der bayerische Papst (3)

R A T Z I N G E R ,   U N   S I M P L E   " H O M M E   D E   F A M I L L E " 

La famille? Trois frères et soeurs, deux frères depuis la mort de Maria.
Pour le Pape actuel, cela fut réellement sa famille, et le resta.
Le fait que son frère ait un poste à Regensburg le décida à accepter sa mutation depuis Tubingen car cela lui permettait de le rejoindre, comme il le dit, d'ailleurs, dans son livre de mémoires édité en Italie.
Des amis, de vrais amis, Joseph Ratzinger n'en a jamais eus, précise Wilfried Beinert. Mais il a toujours été avant tout "un homme de famille".
Les gens de Regensburg l'ont immédiatement compris quand, au début, ils l'identifiaient comme le frère du maître de chapelle de la cathédrale.
Aujourd'hui, la situation s'est inversée. Georg Ratzinger est devenu le frère du Pape, et il peut à présent, si c'est nécessaire, se réchauffer au rayonnement de son jeune frère.
C'est la fontaine sculptée par Christian Stadler, et qui se trouve dans le jardin de la maison de Joseph Ratzinger à Pentling, qui illustre le mieux la source à laquelle le Pape a puisé force, confiance et énergie pour atteindre ses objectifs. Il s'agit d'une statue de la Vierge Marie qui abrite sous son ample manteau trois humains, qui pourraient être Marie, Georg et Joseph.

On peut aussi admirer cette piété, non pas naïve, mais au contraire mûre, qui n'hésite pas à se montrer protectrice et aimante. La maturité humaine va toujours de pair avec la simplicité. Celui qui est fort ne craint pas de faire resurgir l'enfant en lui, pour y puiser vigueur et force.

Le curé Wohlgüt a bien connu la famiile Ratzinger, car chaque dimanche, à une heure de l'après-midi, on pouvait régler sa montre, les trois Ratzinger venant de la Bergstrasse, que remplissait les bruits de circulation de la voie rapide toute proche, se dirigeaient vers l'église de Ziegestdorf pour y prier tous les trois, tout d'abord dans l'église, puis dehors, dans le cimetière, devant la tombe des parents que Joseph Ratzinger avait fait transférer depuis Traunstein. Pentling n'avait alors pas encore son propre cimetière. Dans cette communauté des vivants et des morts, la famille, chaque dimanche, se retrouvait ensemble à la limite de la plénitude, comme cela ne peut être compris que par des chrétiens.


Depuis 1991, Maria repose aussi dans cette tombe, elle avait soixnte neuf ans à sa mort. C'était une femme très intelligente, très cultivée, s'intéressant à l'art, à la littérature, à la philosophie, elle adorait ses frères, surtout Joseph, dont elle imitait même la coiffure masculine en adoptant sa raie.


En 1951, alors qu'elle travaillait comme secrétaire d'un avocat, elle consacra pendant des mois ses loisirs à taper la thèse de son frère Joseph.
Plus tard, alors qu'elle était devenue secrétaire en chef, elle abandonna une situation bien rémunérée pour déménager à Münster, auprès de Joseph, afin de lui servir de secrétaire et de gouvernante. Elle avait dû promettre à sa mère, sur son lit de mort, de ne pas laisser tomber ses frères, peu capables d'affronter tout seuls les problèmes de la vie courante. A l'époque, Georg, bien entouré et soigné chez les Domspatzen, n'était pas concerné par cette promesse.


Elle a donc renoncé à ses ambitions personnelles pour servir son frère bien-aimé. Elle a caché ses capacités intellectuelles derrière ses casseroles et un tablier, afin que le génie, libéré des tâches matérielles, puisse se consacrer aux questions fondamentales de l'univers. Les femmes catholiques d'aujourd'hui pourraient s'étonner d'un tel comportement. Mais dans les années 60-70, c'était encore un modèle accepté, du moins en Allemagne.
La Vierge Marie, sainte patronne de la soeur de Joseph Ratzinger, n'a-t'elle pas elle aussi trouvé un sens à son existence au service de son fils Jésus?

Les informations recueillies lorsqu'on recherche la vérité sur ce sujet sont très disparates.
Une proche de la famille qui ne veut pas être nommée pour des raisons faciles à comprendre, se souvient avec effroi d'une "petite mère" dépouillée de sa personnalité, en adoration devant son frère, à la traîne du tout-puissant Cardinal.
Par contre, Margarete Richardi, l'épouse du professeur de droit, elle-même femme exemplaire, déléguée du mouvement social des femmes pour le land de Bavière, témoigne de la sagesse et de l'expérience de la soeur de Joseph Ratzinger, qui, bien que sans enfants, a su lui donner des conseils pratiques, et même libéraux, pour l'éducation religieuse de ses enfants. Non, Maria ne se tenait pas du tout dans l'ombre de son frère.


Cette partie du texte m'inspire un petit commentaire, dont j'aimerais qu'il soit perçu dans le registre de l'humour (mais à peine, en fait...).
Ainsi donc, notre Joseph n'était pas parfait? On aurait découvert la faille? Il n'aurait été que ce l'on nomme vulgairement un égoïste? Un simple "macho", comme l'on dit aujourd'hui, qui sacrifiait sans état d'âme le moi profond de sa soeur aux exigences de sa carrière???
Très sincèrement, cela ne serait pas pour me déplaire!! D'autant que beaucoup aujourd'hui encore aimeraient sans doute être à la place de Maria!
Plus sérieusement, ceux qui insinuent cela (c'est ce qui affleure dans la critique implicite du comportement de Maria) sont aussi ceux qui sont incapables d'envisager que l'on puisse faire quelque chose gratuitement, simplement par amour. Elle l'a fait, parce qu'elle le voulait. Et les gens qui ne comprennent pas cela, je les trouve bien à plaindre.


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