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Une nouvelle reprise par plusieurs sites: L’archevêché de Paris cherche à empêcher que le pape donne la communion aux fidèles à genoux lors de son voyage en France (7/7/2008).


L'information, reprise sur le blog d'Yves Daoudal, émane du site Paix Liturgique (lettre n°118).
Si elle s'avère exacte, elle confirmerait l'impression de malaise que j'ai ressentie ces jours derniers à Paris, en me rendant sur les sites de la visite papale (Promenade entre les Invalides et Notre-Dame ), et en constatant la modestie des préparatifs, pour un aussi grand évènement!
Et elle prolonge l'article publié ce matin même dans Libé (voir ici: Le clergé français désobéit au Pape).

Sur "Paix liturgique"

A 75 jours de la visite du Saint Père en France : un écho diplomatique de Rome : L’archevêché de Paris cherche à empêcher que le pape donne la communion aux fidèles à genoux et sur la langue lors de son voyage en France.

Lettre 118 - 7 juillet 2008

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En nous appuyant sur des sources très fiables, nous pouvons dire, sans entrer dans trop de détails, que la préparation de la venue en France du Saint Père, en septembre prochain, donnerait lieu à des négociations relativement difficiles. Ces négociations soit directes, soit, selon l’usage, menées par l’intermédiaire de l’ambassade de France auprès du Saint-Siège, mettent face à face les représentants du Saint-Siège et les autorités ecclésiastiques françaises (le pluriel ne devant pas faire oublier que le cardinal André Vingt-Trois est à la fois archevêque de Paris, où le pape résidera deux jours, et président de la conférence des évêques de France). Il semble même que l’on ait parfois fortement haussé le ton du côté des interlocuteurs romains devant les réserves et les freins opposés par les autorités ecclésiastiques françaises.

Monseigneur Guido Marini, cérémoniaire pontifical, qui s’est rendu à Lourdes et à Paris au milieu du mois de juin a présenté un certain nombre de « désirs » concernant le déroulement des cérémonies ainsi que le mobilier et les objets liturgiques à utiliser lors de la visite du pape (il a notamment écarté l’usage des coupelles ou des corbeilles de communion et a exigé l’utilisation de ciboires de forme traditionnelle). Pour la concélébration sur l’esplanade des Invalides, l’archevêché à prévu que les 300 prêtres qui doivent concélébrer seront revêtus de chasubles, mais il ne tient nullement à réduire ce nombre considérable qui va tirer la cérémonie vers le style des JMJ. Et surtout, Mgr Vingt-Trois ne manifesterait aucun empressement à répondre à la demande de Mgr Guido Marini qui voudrait que le pape puisse distribuer à Paris la communion aux fidèles à genoux et sur la langue.
La question de la participation des prêtres venus de toute la France aux diverses cérémonies n’a pas été évoquée, mais on sait qu’à Paris, l’archevêché voudrait exercer un contrôle rigoureux et éviter autant que possible « l’infiltration » de prêtres traditionalistes, qu’ils soient membres des communautés Ecclesia Dei, ou pire encore de la Fraternité Saint-Pie X, qui espèrent pourtant pouvoir venir en nombre.

L’archevêché de Paris a prévu que Benoît XVI inaugurera le somptueux ensemble du collège des Bernardins (faculté de théologie, centre d’études et de conférences sur le dialogue de la culture avec le christianisme), réalisation nouvelle dont s’enorgueillit le diocèse (et qui jouxte pratiquement l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, où le pape pourrait éventuellement se rendre en quelques pas...). En revanche, il s’oppose fortement à ce que le Saint Père réponde à l’invitation de l’Institut de France (le pape en est membre : le cardinal Joseph Ratzinger avait été reçu à L’Académie des Sciences Morales et Politiques, le 6 novembre 1992, et y avait prononcé un discours sur « La théologie de l’Alliance dans le Nouveau Testament », le 23 janvier 1995). Cette invitation à se rendre au Quai de Conti est fortement soutenue par Jean Foyer, ancien Garde des Sceaux, tenu pour « traditionaliste » par les évêques de France.

Fondamentalement, les instances dirigeantes de l’épiscopat et l’archevêché de Paris craignent que le pape tienne un discours trop « négatif » à propos de l’Église de France, qui pourrait sembler être un écho aux remontrances de ceux que le cardinal Vingt-Trois qualifie de « groupuscules » (les traditionalistes ou assimilés) : dérives de certains théologiens, chute des vocations sacerdotales et religieuses, nécessité de la réorganisation de la carte des diocèses, perte de contact entre l’épiscopat et les prêtres de terrain, surtout les prêtres des nouvelles générations.