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Le journal a ouvert une page spéciale (3/9/2008)


A lire ici: http://www.la-croix.com/dossiers2/sommaire.jsp?docId=2347862

Voyons donc.

D'abord, le titre assez peu révérencieux d'un des articles: à quoi sert le Pape? Il me semble que "qu'est-ce que la mission du Pape", par exemple, aurait été mieux venu... Tel quel, ce titre me fait penser à ces talk-show récurrents à la télé, où le "à quoi sert..." introduit en général une personnalité ou une institution que l'on cherche à discréditer. Il est d'ailleurs incroyable de la part d'un journal catholique qui devrait pouvoir expliquer avec plus de conviction que le Pape est le successeur de Pierre, et que sa mission lui a été confié par le Christ....

Ensuite, un lien sur la page d'accueil annonce "quelques livres sur le Pape et la papauté". Un coup d'oeil nous renseigne: il y en a vraiment très peu, et aucun sur Benoît XVI. Rappelons quand même aux auteurs du dossier que c'est ce pape-là qui vient en France, et que les mêmes ne cessent de déplorer en apparence son déficit d'image. La sempiternelle question revient donc: à qui la faute? Le choix n'est certes pas immense, mais une excellente biographie vient d'être publiée en France, celle de George Weigel, dont j'ai parlé par ailleurs. A moins que le point de vue de George Weigel ne s'oppose trop à celui de la Croix?

Enfin, l'article de fond de l'envoyée spéciale du journal à Rome s'intitule La finesse de l'intellectuel succède au charisme du pasteur, et reprend, une fois de plus (une fois de trop?), la comparaison entre Benoît XVI et son prédécesseur.
C'est gentil de convenir que Benoît XVI est un intellectuel "fin", cela nous le savons déjà depuis le début, mais cette opposition entre les deux papes est stérile. Elle s'appuie en partie sur des faits inexacts, des clichés, et même des caricatures : "le « Herr Professor » qui chausse ses lunettes et lit avec application un texte complexe" n'est pas si éloigné du panzercardinal ; en réalité, Benoît XVI improvise très souvent, même en italien, il vient de le faire encore aujourd'hui, 3 septembre, tout au long de sa catéchèse sur "le chemin de Damas". La comparaison/opposition n'est donc pas exempte de malice - pour rester modéré.
Le dernier paragraphe intitulé "Un air d'autrefois" (en anglais: le look vintage, dont il a déjà été question ici) semble regretter que "son goût pour une liturgie classique et soignée – à ses yeux, une manière de respect pour Celui que l’on célèbre – donne aux messes pontificales un air d’autrefois : vêtements liturgiques richement décorés et empesés, trônes, vaisselles et chandeliers repris des pontificats du XIXe siècle… Autant d’éléments qui semblent rompre avec la simplicité de célébration prônée par l’Église depuis Vatican II."

Bref, aussi élogieux qu'il soit envers le saint-Père, par certains côtés, ce n'est pas cet article qui comblera le déficit d'image que nous évoquions plus haut. Au contraire.

Article en entier ici:

La finesse de l’intellectuel a succédé au charisme du pasteur
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2347963&rubId=786