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Un journaliste touché par le rayonnement de Benoît XVI, François Vayne (21/9/2008)

« Notre mission est de faire connaître la personne et la pensée de ce pape extraordinaire et parfois incompris », tels sont les propos tenus dans l'avion de retour vers Rome par un journaliste travaillant pour une grande radio laïque.

Le texte entier - superbe - est à lire ici: http://www.lourdes-2008.com/blog/fr/

Extraits

Dans l’avion du pape: notes de voyage
François Vayne, 19 septembre 2008

« La puissance de l’amour est plus forte que le mal qui nous menace»

Benoît XVI à Lourdes, le 14 septembre 2008

Du 13 au 15 septembre 2008, Benoît XVI est venu à Lourdes en pèlerin.
C’est le deuxième pape de l’histoire à accomplir cette démarche de foi près de la grotte de Massabielle. Il a notamment fait le chemin du jubilé, sur les pas de Bernadette, à l’occasion du 150ème anniversaire des apparitions de la Vierge.
Son passage dans les Sanctuaires de Notre-Dame a été marqué par un exceptionnel climat de prière et d’intériorité, particulièrement lors de la procession eucharistique du dimanche 14 septembre, fête de la Sainte-Croix.
Comme lors du dernier pèlerinage de Jean-Paul II, j’ai eu la grâce de voyager avec le Saint-Père, dans son avion, et de le raccompagner à Rome..
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Dans l’avion le conduisant vers Paris le pape a répondu à quelques questions posées par les journalistes qui l’accompagnaient.
Benoît XVI a rappelé qu’étant né un 16 avril, date de la « naissance au ciel » de sainte Bernadette, il est spirituellement lié au message de Lourdes. Il avait d’ailleurs eu l’occasion d’aller en pèlerinage à Massabielle…
« J’ai été à Lourdes pour le Congrès eucharistique en 1981, après l’attentat contre le Saint-Père Jean-Paul II. Et le cardinal Bernardin Gantin était le délégué du Saint-Père. C’est pour moi un très très beau souvenir. Le jour de la fête de sainte Bernadette est en même temps le jour de ma naissance. De ce fait, déjà, je me sens très proche de cette petite sainte, cette petite fille, jeune, pure, humble, avec laquelle a parlé notre Vierge. Rencontrer cette réalité, cette présence de la Vierge dans notre époque, voir les traces de cette petite fille qui était amie de la Vierge et d’autre part rencontrer la Vierge sa mère est pour moi un événement très important. Naturellement nous n’y allons pas pour trouver des miracles. Je vais y trouver l’amour de la Mère qui est la vraie guérison pour toutes les douleurs, et être solidaire avec tous ceux qui souffrent, dans l’amour de la Mère. Cela me semble un signe très important pour notre époque », nous a dit le pape avec un visage rayonnant de douceur et de paix.

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L’après-midi du deuxième jour de sa visite en France, sous une pluie battante, le pape est (...) arrivé à la grotte de Massabielle, but de son voyage en cette année du jubilé des apparitions.
Sa prière intense a rappelé celle de Jean-Paul II en ce même lieu, le 14 août 2004. Benoît XVI avait auparavant effectué les deux premières étapes du chemin jubilaire, au baptistère de l’église paroissiale et à l’ancienne prison désaffectée où logeait la famille de Bernadette lors des apparitions. Le climat de prière et d’intériorité s’est imposé d’emblée dans les Sanctuaires de Lourdes. Le soir, la procession aux flambeaux s’est conclue par un long échange silencieux de regards entre la multitude et Benoît XVI, dans la paix d’une prière profonde et vraie.
« Du balcon de la basilique du Rosaire, près de l’immense couronne dorée de la Vierge, le Saint-Père nous regardait et sans doute nous offrait à Dieu, je n’oublierai jamais ces instants de coeur à coeur mystérieux entre les pèlerins et le représentant du Christ sur la terre », confiait Baudouin, un jeune de 14 ans.

Le pape a parlé de la lumière qui marqua la rencontre de Marie et Bernadette, lumière qui « brille dans les ténèbres », selon les mots de saint Jean dans son Evangile, et qui, à Lourdes, nous introduit « dans cette extraordinaire proximité entre le ciel et la terre ». « Puisse Lourdes, terre de lumière, demeurer une école pour apprendre à prier le Rosaire, qui introduit le disciple de Jésus, sous les yeux de sa mère, dans un dialogue authentique et cordial avec son maître! », exhorta le pape, priant notamment pour ceux qui connaissent des problèmes familiaux et plus largement pour « ceux qui souffrent à cause du nom du Christ et qui meurent pour lui ».
Parmi les paroles ineffaçables du pèlerin blanc, cette phrase limpide restera probablement dans les coeurs de toutes les personnes qui priaient d’une seule âme sur l’esplanade: « En ce sanctuaire de Lourdes vers lequel les chrétiens du monde entier ont les yeux tournés, nous sommes invités à découvrir la simplicité de notre vocation: il suffit d’aimer »…

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Durant la nuit les milliers de jeunes pèlerins ont pu dormir dans la basilique souterraine, tandis qu’au matin ils rejoignaient la multitude sur la prairie pour participer à la messe du dimanche, grand rendez-vous populaire avec le successeur de Pierre....
La beauté de la liturgie de ce dimanche manifestait la présence du Ressuscité dans l’immense fleuve de vie formé par 200 000 pèlerins en prière.
Un homme, Mgr Guido Marini, cérémoniaire du pape, était discrètement à l’oeuvre derrière ce « miracle » liturgique.
Nous étions arrivés, sans nous y attendre, à la surprise de ce pèlerinage pontifical: le pape s’effaçait totalement au profit de la liturgie qui guérit et sanctifie, véritable atelier divin, et marial, où l’Esprit-Saint vient réparer l’humanité blessée… .

« Tout est venu du Christ, même Marie; tout est venu par Marie, même le Christ », lança le Saint-Père dans une formule fulgurante, l’après-midi du 14 septembre, lors d’un inoubliable moment de communion devant le Saint-Sacrement au cours duquel il a lu l’émouvante prière d’abandon du bienheureux Charles de Foucauld adressée à notre Père.
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Lundi matin la messe sur l’esplanade du Rosaire, dédiée aux malades, offrait à chacun la possibilité de considérer ses croix à la lumière même de la croix glorieuse du Christ… Le pape était allé auparavant prier à l’oratoire de l’hôpital municipal, là-même où Bernadette fit sa première communion, quatrième et dernière étape du chemin jubilaire.

« Je suis saisi, comme les milliers de pèlerins présents, par le climat d’intériorité qui règne ici, autour de Benoît XVI », confiait par exemple Mgr Georges Soubrier, évêque de Nantes, au début de la célébration de l’onction des malades présidée par le pape....
« Le silence dans les sanctuaires, malgré l’immense foule venue au rendez-vous, caractérise ces journées au cours desquelles le pape a voulu nous aider, par son exemple et sa parole, à nous recentrer sur le mystère de la foi », précisait Mgr Soubrier.
Avec les autres évêques de France qui ont rencontré le pape dimanche après-midi, dans l’hémicycle Sainte-Bernadette, l’évêque de Nantes a eu le sentiment que « Benoît XVI est venu conforter la mission de l’Eglise dans notre pays, posant des repères avec délicatesse, et mesurant bien la complexité des enjeux ». Pour encourager les évêques il leur a déclaré, en conclusion de sa rencontre dominicale avec eux: « La puissance de Dieu s’est toujours déployée dans la faiblesse. L’Esprit-Saint a toujours lavé ce qui était souillé, abreuvé ce qui était sec, redressé ce qui était déformé… »
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Dans la foule la joie était manifeste. Arlette, une mère de famille en proie à des difficultés respiratoires, accompagnée de son mari Gaby, notait qu’à son avis tous les pèlerins ont « une autre image du pape que celle trop longtemps présentée ». « Il déborde d’une bouleversante paix intérieure, il est simple, et pédagogue car il sait se mettre à notre portée et laisser toute la place à celui qu’il est chargé d’annoncer ». Avec délicatesse, avant de quitter Lourdes, le pape fera un premier bilan de sa visite en quelques mots adressés au premier ministre François Fillon, dans un salon de l’aéroport: « Les temps sont propices à un retour à Dieu »…

Dans l’avion du retour, où l’ambiance était joyeuse et fraternelle, le porte-parole de Benoît XVI, le père Federico Lombardi, a insisté sur la dimension surnaturelle des quatre journées vécues ensemble en France, donnant à chacun un chapelet et une médaille-souvenir de l’événement, de la part du pape.
« Notre mission est de faire connaître la personne et la pensée de ce pape extraordinaire et parfois incompris », nous fit remarquer avec beaucoup d’honnêteté un confrère journaliste, travaillant pour une grande radio laïque.