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AFFAIRE WIELGUS: BENOÎT XVI TRAHI?
 

Dans son blog, www.chiesa.espressonline.it/, Sandro Magister fait une analyse détaillée, très bien informée, et très crédible, de l'affaire Wielgus.
J'ai essayé de résumer son long article, qui apporte pour moi un éclairage nouveau: Benoît aurait été -au minimum- désinformé par son entourage, et peut-être même trahi.
Il a en tout cas des raisons d'être déçu, et c'est peut-être ce qu'il a voulu nous dire hier lors de son audience générale: "Il ne faut pas se hâter d'imposer les mains, afin de ne pas te faire le complice des péchés d'autrui".

L'épisode illustre une fois de plus, l'extrême perversité du régime communiste, dont l'action néfaste, le poison moral, continuent à se propager des années après sa disparition.


Cette thèse va malheureusement servir les cathophobes primaires pour alimenter leur haine (qui n'est pas étrangère à ses déclarations répétées encore aujourd'hui sur le PACS et la famille). La presse française, qui a peut-être eu accès à l'information, loin de la commenter dans l'esprit modéré et sérieux de Sandro Magister, titre en boucle sur "la nouvelle gaffe du Pape" (lu encore à l'instant sur Marianne, qu'un souci d'auto-censure me fait éviter de qualifier...).
Une fois encore, de quoi se mêlent ces gens, s'adressant à des lecteurs qui s'en fichent éperdument!
C'est peut-être une "gaffe", mais pas du Pape. Et l'affubler du qualificatif "nouvelle", c'est insinuer qu'il y en a eu d'autres, ce qui est faux!
Deux mensonges en deux mots, c'est beaucoup!!


L'analyse de Sandro Magister

L'article commence par ces mots:
"Il était le nouvel archevêque de Varsovie et Benoît XVI l’avait appuyé presque jusqu’au dernier moment, mais il a fini par lui donner l’ordre de démissionner. Beaucoup sont ceux qui ont déçu le pape, y compris au Vatican".

Puis, rappelant le discours prononcé par le Saint-Père devant le clergé polonais lors de son voyage apostolique, il constate que le Pape n'a été écouté sur aucun point, alors qu'il leur avait expressément demandé:
– “humble sincérité” dans l’admission des erreurs du passé;
– magnanimité dans le jugement sur les fautes commise “en d’autres temps et dans d’autres circonstances”;
– fierté pour tout le bien accompli ces années-là en résistant au totalitarisme qui “générait l’hypocrisie”.
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L'ennemi extérieur (le "monstre" médiatique) a certes sa part de responsabilité, mais selon Sandro Magister (qu'on ne sera pas étonné de voir défendre ses pairs) on peut difficilement lui imputer en totalité la catastrophe.
Il fait donc une revue des forces négatives en présence, et il semble bien que toutes les conditions étaient réunies pour un clash majeur.
Il apparaît que l'Eglise polonaise était devenue ce que l'on nomme communément un "pannier de crabes" ("les inimitiés au sein de l’Église ont aussi tourné au jeu de massacre..."), où les restes nauséabonds du communisme fermentaient dans une ambiance empoisonnée: il y avait notamment une"guerre" larvée entre les "intransigeants" et les "libéraux" au sommet de l'Eglise, "à coup de documents de l'ex-police secrète".

Le responsable de l'édition en polonais de l'Osservatore Romano, relayé par le quotidien de gauche La Repubblica, mais aussi par l'Avvenire, qui aurait l'oreille de Mgr Bertone, a dit: "Je ne sais pas qui, mais quelqu’un a désinformé Papa Joseph Ratzinger. C’est sérieux et quelqu’un devra payer, en Pologne ou au Vatican".
Selon Sandro Magister: "Cela montre qu’au sommet de l’Église, la déception et l’irritation sont fortes pour la façon dont l’affaire s’est conclue"
Ce qui est apparu comme une série d'hésitations et de revirements de la Papauté elle-même s'expliquerait donc par une information erronée volontairement transmise au Saint-Père pour le tromper. Et s'il s'est finalement décidé à l'acte d'autorité personnelle ayant abouti à la démission de Wielgus, c’est parce que des faits très sérieux l’ont convaincu.

Sandro Magister revient sur les circonstances du choix de Mgr Wielgus. Il semble qu'il y avait plusieurs prétendants au poste, et que, "dans l'impossibilité de choisir, l’impasse favorisa l’émergence d’un candidat de rechange, Wielgus, ...docte spécialiste de la philosophe médiévale et, en même temps, un habitué de la station radio populiste, Radio Maryja".
Détail troublant, il avait passé en 1978 plusieurs mois à l’université de Munich, la ville allemande dont Ratzinger était à l’époque l’archevêque, et s'il avait correctement rempli son contrat avec la police politique, il aurait dû, à sa rentrée en Pologne, remettre à la police une fiche d’information sur le futur pape. Aucun papier ne prouve qu'il l'a fait, ce qui n'empêche pas les rumeurs de courrir en Pologne.
Il semblerait que la nonciature vaticane n'avait pas vraiment fait d'enquête, au moment de l'annonce officielle de la nomination, le 6 décembre - c'est-à-dire qu'elle ne voulait rien savoir - puisque ce n'est que le 2 janvier que l’Institut de la Mémoire Nationale a été sollicité. Ce laps de temps a suffit pour permettre au Pape, en toute bonne foi, évidemment, de lui renouveler "sa pleine confiance, après avoir examiné toutes les circonstances de sa vie" dans un communiqué officiel du 21 décembre,.

La conclusion de tout cela est celle que l'on connaît, avec la démission dramatique du 7 février.
Le 6, jour de l'Epiphanie, il avait pourtant persisté, dans le communiqué lu dans toutes les Eglises de Pologne, à soutenir "qu’il avait précédemment tout avoué au pape".

Et Sandro Magister de conclure:
Ce jour-là, avant la tombée de la nuit, l’ordre arriva: démission.
Au Vatican, les documents des services secrets étaient finalement arrivés, traduits en allemand. Interpellés un à un, les évêques polonais se sont prononcés majoritairement contre le nouvel archevêque.
Mais le pape avait été surtout déçu par le message que Wielgus avait fait lire ce matin-là dans les églises.
Benoît XVI n’avait jamais entendu préalablement ce qu’il y avait dans le message de l’homme dans lequel il avait placé tant de confiance, pour la Pologne catholique des grands Wyszynski et Wojtyla.

Article ici: www.chiesa.espressonline.it/,


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