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RÉAFFIRMER L'IDENTITÉ CATHOLIQUE
 

Juste avant de clore provisoirement ce site, je tombe sur la dernière livraison de John Allen.
Il annonce la parution prochaine d'un livre sur les grandes tendances du catholicisme aujourd'hui, auquel il travaille en ce moment.
Et il inscrit clairement les deux derniers actes pontificaux (motu proprio et document de la CDF sur la spécificité de l'Eglise Catholique) dans un contexte bien précis: la réaffirmation de l'identité catholique.
J'ai traduit le début de l'article (n'ayant pas eu le temps de faire plus).
C'est intéressant, car finalement cette idée est reprise par Flores d'Acais ( Flores d'Arcais contre le Pape ) qui nous dit que "Ratzinger pense que l'Europe a une chance de se sauver si elle renoue avec son identité chrétienne", par Robert Moynihan ( La vraie Eglise du Christ est la Catholique ) qui parle "d'une série continue de décisions et d'initiatives, commençant par le motu proprio du 7 juillet 2007 sur la liturgie, et destinées à accroître le sens de l'identité catholique face aux nombreux défis posés par le monde moderne", par George Weigel (L'Agence Reuters sur le MP ) qui " considère que l'identité catholique est une question de vie ou de mort pour l'Eglise", et par beaucoup d'autres commentaires issus de ceux-là.
Il commence donc très clairement à se dessiner un thème majeur, pour ce pontificat, qui est la marque Ratzinger-Benoît XVI, et parallèlement, un consensus à ce sujet, de la part des "spécialistes"; autant dire que ceux qui ont décidé de ne voir que "la main tendue aux intégristes" et le "retour en arrière" (cf Le Monde) sont aveuglés par leur idéologie, et/ou désireux d'assister à l'effondrement de l'Eglise.
Et depuis la publication du motu proprio, plus personne ne peut dire: qu'attend ce Pape pour agir?

Texte original en anglais ici: Struggle to reassert traditional Catholic identity scores two wins
Mon début de traduction


 

La lutte pour réaffirmer l'identité catholique compte deux victoires
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Dans les quarante et quelques années qui se sont écoulées depuis la fin du Concile Vatican II (1962-65), deux écoles de pensée se sont affrontées dans le catholicisme, sur la façon d'interpréter les intentions du Concile.
A défaut de termes mieux adaptés, ce que nous pourrions appeler l'école du "changement" voit Vatican II comme une innovation significative dans la vie catholique, déclenchant une nouvelle période de réforme dans la liturgie, la doctrine, et la pratique pastorale. L'école de la "continuité" souligne au contraire une continuité en douceur entre Vatican II et les précédents Conciles.

Début juillet, l'école de la "continuité" a marqué deux points décisifs.
Le 7 Juillet, le pape Benoît XVI a publié le motu-proprio longtemps attendu, permettant la libéralisation de la messe d'avant Vatican II, insistant sur le fait que le Concile n'a jamais eu l'intention de supprimer le rite précédent. Le 10 Juillet, la Congrégation pour la doctrine de la foi a publié une interprétation du rapport célèbre de Vatican II suivant lequel l'église du Christ "subsiste dans" l'église catholique, plutôt que simplement "est" l'église catholique. Les partisans de l'oecumenisme avaient longtemps pris ceci comme l'expression qu'aucune église existante, y compris le catholicisme, ne peut prétendre être la vraie église, mais la Congrégation a rejeté cette interprétation. Au lieu de cela, selon la Congrégation, l'expression tend à prouver que tous les éléments institués par le Christ se retrouvent dans l'église catholique.

En plus des catholiques préoccupés par la résurrection de la messe Tridentine, beaucoup de juifs ont été offensés par le fait qu'une prière pour la conversion des juifs n'a pas été supprimée de la liturgie du vendredi saint. Dans le même temps où beaucoup de protestants ont trouvé blessante la déclaration sur l'église "vraie", le métropolitain de Smolensk et Kaliningrad, Kirill, qui dirige le département pour les relations avec les autres Eglises de l'église orthodoxe russe, lui a fait bon accueil : "pour qu'un dialogue théologique honnête ait lieu, on doit avoir une vue claire de la position de l'autre côté", a-t'il dit.
Kirill a indiqué qu'il préfère cette tonalité à la "prétendue diplomatie de l'église."
La question logique que beaucoup de journalistes et de catholiques ordinaires se posent est, "pourquoi maintenant?" Qu'est-ce qui incite le Vatican à rouvrir des débats aussi sensibles ?
Ma réponse est que ces mouvements ne peuvent pas être envisagés isolément. Ils font partie de ce que j'ai identifié comme l'une des dix "méga-trends" (tendances majeures) dans le catholicisme d'aujourd'hui, à savoir l'affirmation répétée d'un sens fort de l'identité catholique traditionnelle.
À la lumière des événements de cette semaine, cela m'a semblé le moment opportun pour vous faire partager un morceau choisi du chapitre de mon livre à venir, "Grandes tendances -mega-trends- dans le catholicisme", consacré à l'identité catholique. J'espère qu'il fournit un certain contexte pour comprendre ce qui est en train de se produire.

à suivre...


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