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RÉACTIONS DU 1ER OCTOBRE

L'affaire Redeker

Il s'agit de ce professeur de philosophie qui, ayant publié dans le Figaro du 19 septembre (surprenant, si l'on songe que, depuis le début de cette affaire, on a pu constater que ce journal ne se rangeait nullement derrière le saint-Père, et même lui témoignait une certaine hostilité, par la voix de son chroniqueur religieux Hervé Yannou) une tribune libre où, se posant prétendument comme défenseur du pape, il s'en prenait violemment à l'Islam, a été l'objet de menaces de mort et vit maintanant caché, sous la protection de la police.

Etant moi-même tombée brièvement dans le panneau -pour avoir lu trop superficiellement le "brûlot" provoquant de Robert Redeker- je n'en apprécie que plus le billet d'Yves Daoudal.
Ce prétendu "brûlot", je l'avais sauvegardé sur mon disque, et en le relisant plus attentivement hier, je me suis convaincue que je n'avais pas envie de me joindre à son comité de soutien.

C'est vrai qu'on y lisait ceci:
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"L'islam essaie d'imposer à l'Europe ses règles : ouverture des piscines à certaines heures exclusivement aux femmes, interdiction de caricaturer cette religion, exigence d'un traitement diététique particulier des enfants musulmans dans les cantines, combat pour le port du voile à l'école, accusation d'islamophobie contre les esprits libres.
Comment expliquer l'interdiction du string à Paris-Plages, cet été ? Étrange fut l'argument avancé : risque de «troubles à l'ordre public». Cela signifiait-il que des bandes de jeunes frustrés risquaient de devenir violents à l'affichage de la beauté ? Ou bien craignait-on des manifestations islamistes, via des brigades de la vertu, aux abords de Paris-Plages ? "
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(réponse d'Y. Daoudal: "Franchement, si le problème de l’islam est l’interdiction du string à Paris Plage, nous ne sommes certainement pas sur la même longueur d’onde")
...
et encore ceci, qu'il a répété vendredi sur Europe 1 au micro de Jean-Pierre Ellkabach (un rebelle qui s'exprime au micro d'Ellkabach, ce serait une première!!!):

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"De fait, l'Église catholique n'est pas exempte de reproches. Son histoire est jonchée de pages noires, sur lesquelles elle a fait repentance. L'Inquisition, la chasse aux sorcières, l'exécution des philosophes Bruno et Vanini, ces mal-pensants épicuriens, celle, en plein XVIIIe siècle, du chevalier de La Barre pour impiété, ne plaident pas en sa faveur."
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(Il semble que pour avoir le droit de critiquer l'islam, il faille critiquer TOUTES les religions -en fait, une seule!- et donc y aller de son petit crachat contre la religion catholique)

J'ai donc réalisé à temps qu'il faisait partie de ces mauvais "avocats" du pape qui ont pris sa défense pour l'unique (et mauvaise) raison que j'ai déjà évoquée à plusieurs reprises dans ces pages. En fait, ces gens ne se mobilisent que pour une seule cause, qui sert à masquer la vacuité de leur pensée, et qui risque de devenir pour cette raison une coquille vide: la liberté d'expression!! Ils n'ont que ce mot à la bouche, c'est leur nouvelle divinité! Mais qu'est-ce que la liberté d'expression, quand on n'a rien à dire?
En général, cette défense s'accompagne d'une fausse ou inexacte citation de Voltaire, qui n'en était pas lui-même à une contradiction près.
Parmi ces faux bons-apôtres, il y a eu les journaux habituels, Marianne, le Nouvel Observateur, et même par épisodes Le Monde, sans parler de l'inévitable BHL.
Yves Daoudal a suffisamment étudié le cv de ce faux rebelle ayant ses entrées dans les grands medias, pour découvrir que nous n'appartenons pas à la même chapelle.

Voir ici: yvesdaoudal.hautetfort.com/...affaire-redeker


Le Pape va-t'il autoriser partout...

... la messe d'avant le Concile?

C'est la question qui ne cesse d'être posée depuis un an!
La rumeur récurrente s'en répand de nouveau ces jours-ci. Les sites catholiques amis s'en font encore l'écho -et l'écho est insistant (voir ici, le salon beige).
Sans faire de paranoïa excessive, il est évident que des officines spécialisées dans la désinformation pourraient distiller sciemment de fausses nouvelles pour susciter l'attente, puis la déception, et finalement la zizanie.
Laissons le Saint-Père aller à son rythme.
Lui seul sait ce qu'il faut faire, et s'il va lentement, il a ses raisons.

Il s'est d'ailleurs exprimé de façon très claire sur la question, voir ici Latin et ici Liturgie

Patrice de Plunkett, dans son blog, pose ces deux questions cruciales:
1. Pourquoi les "sociologues" et "chroniqueurs" prennent-ils ainsi parti ?
2. Que penser de cette rumeur ?

Comme très souvent, il apporte aussi les bonnes réponses:

1. Les censeurs médiatiques feignent de craindre un "retour de la messe en latin". En fait ils s'en contrefichent : la messe postconciliaire ne leur plaît pas plus que celle d'avant le concile ; pour eux, l'intégrisme consiste à croire au Credo. Leurs arguments ne sont pas religieux, mais politico-culturels ...
2. Si vraiment Benoît XVI a pris cette décision, c'est qu'il l'estime utile "pour le bien du Corps entier". S'il ne l'a pas prise, c'est qu'il y a d'autre priorités dans ce domaine..

Voir ici: benoit-xvi-va-autoriser-partout-la-messe-d-avant-le-concile






 

Complément sur la question, non dénué d'humour, lui non plus, lu sur le site Proliturgia
VATICAN II COMPRIS A LA LUMIERE DE LA TRADITION


Selon certaines informations que l'on retrouve sur des sites internet, Benoît XVI aurait signé un document autorisant tout prêtre, où qu'il soit, à célébrer la messe selon les livres liturgiques en usage avant Vatican II. Cet ancienne forme du rite romain (habituellement appelée "de S. Pie V") serait qualifiée d' "extraordinaire", la forme "ordinaire" du rite romain étant celle qui a été définie par le missel promulgué en 2000 par le pape Jean-Paul II. Ce document devrait - toujours si l'on en croit les internautes "bien informés" - être publié en novembre !

Bien entendu, certains journalistes et autres "spécialistes" des questions religieuses vont nous expliquer que le retour à la messe en latin est une erreur de Benoît XVI, une de plus après le fameux discours de Ratisbonne! C'est vrai: qu'est-ce qu'il connaît en religion, ce pape, à côté des savants journalistes?

Il faut alors s'interroger: qu'est-ce qui pousse certains "chroniqueurs" à critiquer les décisions du Souverain Pontife?
Leur amour de la foi catholique? Hum, il est permis d'en douter. Si ces gens-là étaient pratiquants, ça se saurait.
Leurs connaissances dans le domaine de la liturgie? Sûrement pas: s'ils étaient spécialistes de la question, ils sauraient que le dernier Concile - celui dont ils se réclament pour fustiger le retour à une liturgie latine - a clairement énoncé que le latin devait être conservé (cf. art. 26). Et ils sauraient aussi que cet article n'a jamais été respecté par l'épiscopat français.

En fait, les contempteurs de Benoît XVI se moquent de la messe en latin - quelle que soit sa forme - comme de leur première chemise. Ce qu'ils reprochent aux fidèles qui aiment la liturgie latine, c'est d'aimer les chants et les prières qui énoncent la foi de l'Eglise avec une beauté inégalée. Selon ces journalistes, le simple fait de se mettre à genoux devant l'Hostie, de vouloir de la dignité, de chanter le Credo est déjà un péché mortel qui traduit une étroitesse d'esprit interdisant toute adaptation au monde moderne. Vous savez, ce monde si chatoyant de la modernité (Paris-plage, la Gay-Pride, la Techno-Parade...) qui rend les gens si heureux en les amusant et en les "faisant s'éclater"?

Et puis, la rumeur concernant la liberté de célébrer l'Eucharistie selon un rite romain "extraordinaire" est-elle fondée? Si oui, c'est que le pape, après avoir bien étudié la question liturgique, a estimé utile de la donner, pour le bien de l'Eglise. Bien sûr, la coexistence de deux formes d'un même rite n'ira pas sans difficultés: il y aura des questions de calendriers, de fêtes, d'ordres mineurs et majeurs (le lectorat, l'acolytat et le diaconat existent dans la liturgie actuelle, mais la liturgie ancienne a, en plus, l'exorciste, le portier et le sous-diacre).

Aux esprit suspicieux et chagrins, il convient de rappeler que lors de son discours à la Curie Romaine Benoît XVI a clairement annoncé qu'il entendait faire appliquer Vatican II. Mais pour appliquer ce Concile comme il se doit, il convient de l'étudier à l'aide d'une grille de lecture adaptée. Cette grille de lecture s'appelle la "Tradition". Il n'y a que la Tradition qui puisse donner à Vatican II son vrai sens.

Or il semblerait qu'on ait oublié de donner cette grille de lecture à certains de ceux qui, à la tête de nos paroisses, se réclament sans cesse de Vatican II.

Faisons donc confiance plus au pape Benoît XVI qu'aux journalistes pour lire, comprendre et appliquer le Concile d'une façon vraiment catholique, c'est-à-dire d'une manière qui ne trahisse pas la foi reçue des Apôtres.


 

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