L'épisode Auschwitz

"A chaud" dans la presse

A peine l'avion avait-il décollé de l'aéroport de Cracovie qu'un concert de protestations (????) s'élevaient déjà pour villipender le magnifique discours du Saint-Père à Birkenau...
...Mon amie Vallifra a écrit très justement:
Du reste, à quoi pouvait-on s'attendre? A ce qu'il soit loué unanimement par tout le monde? Mais cela vous semble-t'il possible?
Chacun avait son mot à dire...
[...et de citer les différents groupes, tous en opposition, qui ont ou auraient trouvé des raisons de se plaindre...]
... mais je ne me sens pour ma part nullement troublée par les voix qui s'élèvent contre Benoît:
IL est l'or qui ne se tache pas, IL est la montagne, qui, de là-haut regarde les souris alors qu'ells s'essoufflent à le contester, IL est Pierre, qui chemine, et derrière lequel tous les autres peuvent seulement tenter, humblement, de le suivre.

On lira sur le site du Vatican la version française (et la version originale en italien) du discours prononcé par le Saint-Père à Birkenau

La grande honte de la presse française

Sans surprise, le quotidien Libération s'est distingué en publiant un ramassis des pires lieux-communs anti catholiques, qui exploite la fausse polémique montée de toutes pièces autour du discours de Benoît à Birkenau.
C'est tellement excessif que cela pourrait bien se retourner contres les auteurs.
L'invective ne peut tenir lieu d'argumentation, mais je ne peux m'empêcher de citer trois passages particulièrement révoltants:

"Le souverain pontife a attribué la responsabilité des crimes nazis à un «groupe de criminels» ayant «abusé» le peuple allemand et a interprété les crimes de l'Allemagne hitlérienne contre les Juifs comme une «attaque contre le christianisme», se gardant bien d'évoquer le rôle peu reluisant du Vatican durant le IIIe Reich."

"En Allemagne aussi, les intellectuels ont accueilli le discours du pape avec réprobation. L'historien Peter Schöttler s'étonne du fait que le cardinal Ratzinger n'ait même pas fait allusion à sa participation, même forcée, aux jeunesses hitlériennes. «Le pape a tenu un discours d'absolution tout à fait typique des années 50, qui ne reflète pas du tout les débats contemporains», s'insurge Peter Schöttler".

"L'absence de référence à «l'antisémitisme» a aussi choqué. «Des paroles claires auraient été nécessaires, affirme Winkler. Il aurait dû évoquer la haine des Juifs très ancrée dans la tradition de l'Eglise"».."


Pour être complet sur ce sujet, le Monde n'est pas en reste, lui non plus, et les réactions de certains lecteurs sur son forum (mais là, ceux que cela intéresse pourront les trouver sans mon aide) sont propres à donner des frissons.
Le forum catholique signale d'ailleurs à juste titre: "Article fielleux du Monde. ... On trouve les mêmes commentaires dans Il Corriere della Sera....".
Je n'ai même plus envie de consulter le FIGARO, mais un autre liseur du forum catholique signale: "commentaires perfides lus dans le figaro hier. Une phrase toute en sous-entendus vicieux: le pape s'est exprimé durant ce voyage en polonais, italien, latin ET A AUSCHWITZ en allemand la langue des tortionnaires nazis! Du genre il fallait quand même oser… "
Conclusion de cette navrante manipulation médiatique: en France, au moins, l'évènement grandiose du voyage de Benoît en Pologne a été scandaleusement boycotté par les media grand public (essentiellement audiovisuels). Il fallait donc en quelque sorte lui voler son triomphe auprès de la fraction la "mieux" informée (c'est-à-dire celle qui lit).
Et dire que ce sont ces mêmes gens qui prêchent la tolérance à longueur de colonnes!!!!

2 semaines après, la Libre Belgique s'en mêle!!!

"Entre déception et indignation", Paul HALTER
Mis en ligne le 13/06/2006, La Libre Belgique- - - - - - - - - - -
[Rescapé d'Auschwitz, Président de la Fondation Auschwitz]
Ces derniers jours, la presse écrite a abondamment commenté la récente visite du nouveau pape Benoît XVI, «fils du peuple allemand», à la terre natale de son prédécesseur, Jean-Paul II et, singulièrement, le discours qu'il tint lors de son passage à Auschwitz-Birkenau.
En dépit des formules et des précautions d'usage, les commentaires de la plupart des observateurs n'ont pas manqué de mettre en évidence le caractère décevant et problématique des propos tenus à cette solennelle occasion par Sa Sainteté.
Et la déception se mue en indignation lorsqu'on sait que Benoît XVI n'est pas seulement celui qui porte désormais le titre du plus haut dignitaire de l'appareil ecclésiastique -gardien du dogme et de la foi catholiques-, mais qu'il est aussi cet homme qui, au titre de cardinal Joseph Ratzinger qu'il fut, a su se faire reconnaître comme un théologien d'envergure, un érudit réputé, voire même comme un philosophe -ce qui n'était pas le cas du très «pastoral» et médiatique «fils du peuple polonais», Karol Wojtyla, son prédécesseur.
Cette stature intellectuelle pleinement justifiée fait que Benoît XVI ne peut plaider l'ignorance: il ne pouvait qu'être parfaitement au courant des termes et des enjeux des grands débats, théologiques et historiographiques, qui secouent, depuis longtemps, les discussions autour de l'histoire du IIIe Reich, de ses crimes et génocides.
Rien donc ne peut justifier et expliquer les affligeantes banalités -«théologiques» et «historiographiques»-, les inadmissibles raccourcis et les maladresses que contenait le discours qu'il a tenu à Auschwitz, si ce n'est, précisément, une volonté politique expresse d'aplatir et de réviser grossièrement l'histoire du IIIe Reich.
Car comment expliquer et comprendre autrement ses quelques propos étonnement chétifs sur le prétendu «silence de Dieu à Auschwitz» et notre incapacité de «déchiffrer les plans mystérieux de Dieu» quand on sait -et qu'il sait lui aussi- les termes, riches et féconds, des grands débats théologiques sur cette même question?
Car comment expliquer et comprendre autrement sa réduction stupéfiante du régime national-socialiste à une «bande de criminels» qui a su abuser du peuple allemand et s'imposer à lui comme de l'extérieur, quand on sait -et qu'il sait lui aussi- l'ampleur des travaux historiques qui ont démontré exactement le contraire, à savoir l'implication directe de secteurs entiers de la société allemande dans l'avènement et la politique du national-socialisme?
Car comment comprendre autrement aussi sa brève et dogmatique assimilation à l'idéologie national-socialiste de tout projet qui fait du «règne de l'homme» son but, quand on sait qu'il a été infiniment plus subtil et ouvert sur cette même question -au sujet de la sécularisation et de l'autonomie de l'homme- lorsqu'il débattait, au titre encore de cardinal Ratzinger, avec le philosophe Habermas?
Si les propos de Benoît XVI à Auschwitz-Birkenau avaient de quoi décevoir même les observateurs les mieux avertis, ceux en revanche du théologien érudit qu'était Joseph Ratzinger ont, en raison de leurs objectifs idéologiques, de quoi surprendre et susciter l'indignation car ils atteignent et affectent la rectitude intellectuelle même, tout autant de la fonction que de la personne.
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Les soulignements typographiques sont de moi : je ne peux pas manifester autrement ma propre indignation devant tant de mauvaise foi. C'est un véritable déferlement de haine!!! Et celui qui en est l'auteur sait parfaitement qu'on ne PEUT pas lui répondre.

Jeanne Smits, dans Présent, lui apporte pourtant en contradiction des arguments forts et courageux.

Et, dans le même journal, Jean Madiran nous dit "Benoît XVI a vraiment parlé en pape à Auschwitz, c'est-à-dire avec la plus haute amplitude de vue...".
Là, tout est dit: non, le Pape n'est pas un "animateur" spirituel planétaire, mais, tout simplement, le chef des catholiques...