Un des enjeux du voyage. Lu dans le quotidien "L'Alsace" (2/5/2009)





Terre sainte: Retenir les chrétiens
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Les préparatifs s’accélèrent en vue de la visite du pape en Terre sainte, prévue du 11 au 15 mai, où les difficultés conduisent au dépérissement des communautés chrétiennes.



Même si l’entourage de Benoit XVI s’efforce de préserver l’aspect pèlerinage de sa prochaine visite en terre sainte, il n’en reste pas moins qu’elle aura assurément des retombées politiques. Israéliens et Palestiniens en sont conscients. Par conséquent, dans chaque camp, les préparatifs s’accélèrent en vue de donner à l’événement tout son éclat, pour tenter aussi, expliquait un dominicain français, « de tirer la couverture à soi, de détourner l’événement à son profit »
Force est de constater que ces préparatifs se déroulent dans une atmosphère fébrile.
Les médias y sont pour beaucoup. Des centaines d’envoyés spéciaux, certains déjà à pied d’œuvre, vont en effet rendre compte du voyage du pape en Israël et dans les territoires palestiniens.
Alors, Israël met les petits plats dans les grands. Avant même l’arrivée du pape, la poste israélienne a émis un timbre en son honneur. Les différents ministères ont été priés par le chef du gouvernement, Benjamin Netanyahou, de prélever une somme de leur budget afin de couvrir les dépenses occasionnées par la visite pontificale.
Quant aux mesures de sécurité, elles s’annoncent déjà exceptionnelles, draconiennes. C’est ainsi que le Shin Beit (service de sécurité intérieur) estime que la "papamobile" n’offre pas les garanties de sécurité nécessaires dans une ville comme Nazareth. Le Shin Beit préférerait voir le pape se déplacer dans une voiture blindée classique, « mieux à même de résister le cas échéant à un attentat ».

Les chrétiens se raréfient

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Nazareth, où sera célébrée jeudi 14 mai une messe pontificale, rassemble aujourd’hui une population à 70 % musulmane. Mais le maire y est communiste. Cela n’a pas empêché la municipalité d’attribuer cinq millions de dollars aux organisateurs de la visite dans la ville de l’Annonciation.
À Nazareth, chaque parole du pape sera examinée à la loupe, passée au crible. Les éléments islamistes de Galilée y sont particulièrement actifs.
À Bethléem (en territoire palestinien), où une messe pontificale aura été célébrée la veille, les chrétiens ne constitueraient plus que 25 % de la population. Ils étaient 50 % en 1967. Beaucoup d’entre eux, pris entre le marteau et l’enclume, ont trouvé refuge sous d’autres cieux, notamment en Amérique du Nord et du Sud.
La situation est la même à Jérusalem : le quartier chrétien de la vieille ville est déserté. Il ne resterait à Jérusalem que 10 000 chrétiens, sur une population totale de 700 000 habitants.
Un des principaux sujets de préoccupation de l’Église locale est précisément de retenir ses ouailles, de les dissuader de partir sur les chemins de l’exil. Une tâche ardue ! Le patriarcat latin de Jérusalem espère néanmoins que Benoit XVI saura convaincre les chrétiens de rester en Terre sainte, malgré les difficultés qu’ils affrontent au quotidien. En particulier les jeunes, qui vont étudier aux États-Unis, au Canada, dans les pays européens, sans esprit de retour. Le patriarcat latin se fera le porte-parole de ces communautés chrétiennes, qui s’étiolent au fil des ans.

Accord Vatican-Israël en gestation
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En prévision de la venue du pape, la commission de travail sur l’accord fondamental Saint-Siège/État d’Israël s’est réunie avant-hier au ministère israélien des Affaires étrangères, à Jérusalem. Les deux parties planchent depuis des années sur un accord susceptible d’exonérer d’impôts et de taxes municipales les institutions catholiques en Israël.
Une prochaine réunion se tiendra le 10 décembre au Vatican, avec l’espoir de mettre un point final aux tractations, mettre la dernière main à ce projet de convention entre le Saint-Siège et l’État d’Israël.

Correspondance de Jérusalem Serge Rabinovici





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