Ces paroles de Benoît XVI dans l'avion de retour, servent de fil conducteur au bel éditorial de "Famille chrétienne" (21/5/2009)
-------------



J'aime particulièrement l'idée que Benoît XVI pourrait avoir, non pas jugé [les gens], mais révélé à eux-mêmes et à leur désir de paix... une paix supérieure et enracinée en Dieu.
On en revient au fameux "le pape, combien de divisions?", dont la réponse est dans le "charisme" de Pierre, et dans la force de la prière.



Autre belle idée: la fameuse prière à Nazareth, devenue pour certains le slogan - douteux - du pélerinage (Shalom salam peace ).
Il me semble que MJ Guillaume a trouvé là la juste, et belle interprétation:
(...) l’artisan de paix, c’est le chrétien, pris en sandwich entre des ennemis qui se croient irréductibles, mais qu’il peut aider à trouver, dans un chemin de réconciliation, la joie véritable.
On est très loin de "L'Assise bis" que certains voulaient voir.



Benoît XVI en Terre sainte : l'éditorial de Marie-Joëlle Guillaume
Famille Chrétienne
23/05/2009
--------------
« J’ai senti un grand désir de paix. » Dans l’avion qui le ramène à Rome, cette phrase de Benoît XVI n’est pas banale : elle donne peut-être la clé de la vraie fécondité du voyage, celle qui peut changer le monde parce qu’elle change les cœurs.

Ce qui frappe, à l’issue de ce pèlerinage de Benoît XVI sur la terre de Jésus, c’est le déplacement de perspective qui s’est opéré peu à peu. Les attentes religieuses et politiques des parties en conflit touchaient d’abord à la personnalité de Benoît XVI.

De part et d’autre, on s’apprêtait à le juger, lui, voire à l’utiliser au profit de son camp.
Or – Shimon Peres et Mahmoud Abbas en ont témoigné chacun à sa manière –, c’est du côté de ses interlocuteurs qu’il y a eu des gens pour se sentir non pas jugés, mais révélés à eux-mêmes et à leur désir de paix. Non point la paix comme le monde la donne, imparfaite voire revancharde, mais une paix supérieure, fruit de la justice, de l’amour, de la reconnaissance de l’autre, enracinée en Dieu.

Benoît XVI a clairement mis le dialogue interreligieux en tête de tous les dialogues.

Son geste de Nazareth, où, prenant la main d’un rabbin puis d’un Druze, il les a tenues levées dans les siennes pendant la prière de supplication au Seigneur pour la paix, ce geste est comme un condensé des messages de ce voyage : pas de « choc des civilisations », mais une écoute réciproque ; pas de paix sans tension commune vers le « Dieu miséricordieux » ; et l’artisan de paix, c’est le chrétien, pris en sandwich entre des ennemis qui se croient irréductibles, mais qu’il peut aider à trouver, dans un chemin de réconciliation, la joie véritable.

L’encouragement aux chrétiens de Terre sainte est un des grands signes de ce voyage.

À toutes les communautés en présence, le pape a porté un message de délivrance quant aux fatalités de soixante ans de conflit : appel à la « reconnaissance universelle d’Israël » et à la création d’un État palestinien, affirmation que la spirale de la violence peut être brisée…

Il a surtout désigné la présence des chrétiens comme « fondamentale pour la Terre sainte » et leur a demandé d’être, « sur cette terre que [le Christ] a sanctifiée par sa présence », les artisans de la réconciliation entre les fils d’Abraham. Ce faisant, Benoît XVI n’a pas seulement rendu force et sens à leur courage ; il a rendu la Terre sainte à l’eschatologie de l’amour.

À la suite du Christ, il nous précède en Galilée





Le bilan, par la partie adverse Benoît XVI, aux sources de la foi