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Le Camp de réfugiés de Aida se prépare à accueillir le Pape
Source: Site du Patriarcat latin de Jérusalem
La population du camp de Aida, au nord de Bethléem, s'élève à 5000 personnes environ , dont 14 familles chrétiennes. Ce camp est un exemple de solidarité et de coexistence fraternelle entre musulmans et chrétiens. Le Saint-Père accorde une grande importance à la visite qu'il fera à Aida lors de son pèlerinage en Terre Sainte. Il désire en faire un signe fort en faveur de la promotion de la paix, de la dignité et de la solidarité dans et entre les peuples, pour le bien de toute la région. Hind Shraydeh, du Patriarcat latin, s'est rendue à Aida et nous livre ses impressions sur l'atmosphère qui y règne à moins de trois semaines de la venue de Benoît XVI.
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L'arrivée au camp
Lorsque l'on pénètre dans le camp de réfugiés de Aida, situé au nord de Bethléem, on est saisi par la rude ambiance qui s'en dégage. Dans les ruelles, le doux parfum du thym et du pain chaud fait naître des émotions intenses. Les maisons du camp, construites en terre et alignées à la manière de dominos, donnent l'impression que l'on se trouve dans un village familial. Les enfants qui jouent dans les ruelles sont habités d'un grand rêve, symbolisé par l'immense "clé du retour", qu'il est impossible de ne pas voir : pesant 10 tonnes et mesurant 10 mètres de haut, elle est la matérialisation symbolique du rêve de retour.
La population du camp s'élève à 5000 personnes, dont 14 familles chrétiennes, ce qui dit quelque chose de la qualité de la coexistence islamo-chrétienne ici. Lorsque l'on se promène aux abords du camp, l'on ne peut qu'être surpris du haut niveau d'éducation de ses habitants, ne serait-ce qu'en admirant la qualité des fresques murales représentant les villages palestiniens évacués. Les portraits et les slogans manifestent également la conscience aiguë qu'ont les Palestiniens d'avoir "droit au retour". A la manière d'un diaporama, ces œuvres picturales attirent le visiteur à l'intérieur, jusqu'au centre de Aida. Lorsqu'il l'atteint, il a l'impression d'habiter lui aussi le camp, et par extension les 59 autres camps de réfugiés palestiniens, en Palestine et dans les pays arabes voisins.
La cour de l'école de l'Unicef est l'unique terrain de sport dont disposent les enfants de Aida. En déambulant dans la rue, l'attention est attirée par leurs appels et leurs cris, et au moment où le match s'engage, on a bien envie d'être de la partie!
Les habitants du camp ne se sont pas enfermés dans leur isolement. Malgré les souvenirs traumatisants et l'exil forcé, leur volonté de vivre leur procure chaque jour une énergie renouvelée. Ils avancent péniblement, s'appuyant sur Dieu pour soulager la peine de toutes ces années passées loin de leurs villages d'origine.
Le comité de préparation pour la visite du Pape
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Les préparatifs pour la venue du Pape ont commencé aussitôt après l'annonce officielle de sa visite au camp de Aida. Le Délégué apostolique, Mgr Antonio Franco, a décrit la visite du Pape dans la région comme "un pèlerinage, et non comme un geste politique", même s'il a aussi pour but "d'encourager la paix, la compréhension mutuelle et la collaboration pour le bien de cette terre."
Les nombreuses réunions de préparation manifestent l'intérêt croissant de la population palestinienne pour la visite du Pape à Aida. Les habitants du camp, ses responsables et ses institutions avancent bien dans la préparation de la visite de Sa Sainteté, qui aura lieu le 13 mai et ne durera qu'une heure. Le but principal de ceux qui organisent cette visite est de dire qu'il faut en finir avec l'injustice de l'émigration forcée.
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a exprimé son soutien et son attente : "L'Autorité et le peuple palestinien accueillent cette importante visite de Sa Sainteté et espèrent qu'elle marquera de bienveillance, d'amour et de paix la Terre de la Paix."
Un comité d'organisation et de préparation de la visite a été monté, avec l'accord du président Abbas. Parmi ses membres, on trouve M. Ziyad Al Bandak, président du gouvernement local ; le Père Majdi Syriani, prêtre du Patriarcat latin, nommé par le Vatican et l'Eglise locale ; des représentants du camp de Aida, parmi lesquels le Dr. Issa Qaraqe', député au Parlement palestinien ; enfin des acteurs impliqués dans les institutions locales tels que le Centre Social pour la Jeunesse, le Centre des Réfugiés, le Centre Ruwad et le bureau du Fatah.
Le Père Majdi Syriani est le lien entre le Patriarcat latin de Jérusalem et l'Autorité palestinienne.
Pour lui, le simple fait que le Pape - qui représente un milliard de chrétiens - entre dans Aida, sera comme une lumière dans la nuit des habitants du camp. Le P. Syriani espère également que cette visite sera l'occasion de révéler aux yeux et au cœur du monde les souffrances des réfugiés et suscitera la volonté d'y mettre fin en faisant justice aux Palestiniens. Les médias du monde entier qui accompagneront Sa Sainteté aideront à montrer les souffrances et la vie réelle des réfugiés.
Le P. Syriani estime que la visite du Pape en Palestine et en Israël est un événement historique. Pour les habitants d'Aida, elle représente une occasion unique d'exprimer leurs souffrances avec leurs propres mots, sans interférence. Cette visite témoigne également du soutien du Vatican à la cause palestinienne dans ses diverses dimensions. Le P. Syriani ajoute qu'en décidant de rendre cette visite hautement symbolique au camp de Aida, le Pape reconnaît les droits du peuple palestinien, et particulièrement le droit des réfugiés au retour tel qu'il est mentionné dans la Résolution 194 des Nations Unies, adoptée le 11 décembre 1948.
Le P. Syriani souligne que le Pape passera par le centre du camp de Aida, c'est-à-dire juste sous le Mur de séparation. Il explique que Sa Sainteté, qui est allemand, connaît bien les souffrances des Palestiniens et sait ce qu'est un mur de séparation ; le mur de Berlin n'a-t-il pas divisé en deux le peuple et la terre d'Allemagne pendant plus de 30 ans? Sa visite donnera ainsi aux habitants du camp de Aida un espoir, l'espoir que l'obscurité dans laquelle ils sont plongés prendra fin un jour, l'espoir que le mur s'effondrera lorsque la paix s'étendra enfin sur cette terre grâce à des négociations qui préserveront les droits des Palestiniens.
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Les préparatifs pour la visite
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M. Qaraqe' commente le programme de la visite, soulignant que toutes les activités prévues ont été approuvées par les personnes concernées.
Les enfants du camp accueilleront d'abord Sa Sainteté des deux côtés des rues, criant des souhaits de bienvenue à teneur sociale et patriotique. Pour recevoir Sa Sainteté, la route et les rues seront ornées de grands posters et de larges bannières, et pavoisées des drapeaux de l'Autorité palestinienne et du Vatican.
La cérémonie commencera à côté du mur de séparation, sur un podium construit par les habitants du camp. Les médias seront présents pour couvrir l'événement. En tout, le programme durera une heure. Les gens pourront regarder une galerie photo sur la Nakba et parcourir les différentes phases de l'histoire des réfugiés. Le président Mahmoud Abbas ouvrira la cérémonie par un discours, suivi par celui du Pape Benoît XVI. Quelques représentants du camp de Aida prendront également la parole, et deux programmes artistiques clôtureront l'événement.
Les habitants du camp offriront à Sa Sainteté deux cadeaux : le premier est un pendentif orné d'une clé, symbolisant à la fois la mission de "gardien des clés" confiée par le Christ à saint Pierre et à ses successeurs, et la "clé du retour" des réfugiés palestiniens ; le second est une carte de Palestine, gravée sur une pierre de la mer de Galilée.
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