Un homme politique français décidément à contre-courant (14/5/2009)

Cet article est issu de son blog: http://www.christianvanneste.fr/?p=2464
Le titre devient peut-être moins vrai, maintenant que la fin du voyage est proche.
Benoît XVI a déjoué tous les pièges.
Et il ne faut pas oublier la force de la prière.



Benoit XVI, mission impossible…
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Si le Christ revenait et marchait à nouveau sur l’eau, les médias diraient : “il y a un truc“, “pas étonnant, c’est sur la mer Morte” en se trompant d’endroit, ou s’interrogeraient sur le degré de collaboration avec l’occupant romain dans la guérison du fils du centurion, ou dans le célèbre “rendez à César” en oubliant bien sûr le reste de la phrase…

La mission du Saint-Père en Terre-Sainte relève donc de l’exploit, car elle est impossible. Voilà un Pape allemand auquel on reproche son inscription d’office et non suivie d’effets dans les Jeunesses hitlériennes, reproche valable pour tous les allemands de sa génération et formulé évidemment par les bonnes consciences hostiles à la peine collective, et favorable à l’amnistie des délits commis par des mineurs. Mais il s’agit du Pape et d’un Pape allemand ! Voilà le chef de l’Église catholique critiqué hier soir dans C dans l’Air pour avoir parlé de la religion catholique comme “religion vraie”, c’est-à-dire de ce point de vue supérieure aux autres. Il est évident, chers téléspectateurs, qu’il aurait dû proclamer l’égalité de la Foi catholique avec toutes les autres croyances, et pourquoi pas avec les croyances spirituelles athées… Le relativisme est une pensée dont le centre est partout et la circonférence nulle part. C’est une pensée d’ectoplasme, et c’est la raison pour laquelle avec douceur et précision le grand intellectuel qu’est Benoit XVI la combat. Mais, ce combat est bien difficile dans la mesure où celui qui veut être le témoin de l’Absolu, l’avocat de l’Universel, et l’auxiliaire de l’élévation de l’Homme dans ces deux directions, se heurte à l’incompréhension de plus ou moins mauvaise foi des médias englués dans le narcissisme, l’immédiat, le quotidien, la mode, le nivellement des valeurs, le rétrécissement du champ intellectuel et la liste n’est pas exhaustive…

Benoit XVI se rend en Terre-Sainte avec un courage qu’il convient de souligner. Il le fait dans la continuité et la cohérence du rôle qu’il jouait déjà auprès de Jean-Paul II, mais avec la difficulté d’assumer une volonté jamais démentie de réconciliation des chrétiens avec les juifs et les musulmans, dans une région du monde plus que jamais marquée par les violences et les discriminations dont les chrétiens sont aujourd’hui les premières victimes, ce dont nos médias ne parlent jamais. Les chrétiens quittent en masse la Palestine, le Liban, l’Irak, et sont plus menacés que jamais en Égypte sous le prétexte -fallacieux- de la lutte contre la grippe porcine. La Jordanie est semble-t-il le seul pays de la région à pratiquer une attitude réellement positive à leur égard.

Et cependant c’est un message de paix, de soutien à “une patrie palestinienne”, de reconnaissance de l’État d’Israël et des souffrances du peuple juif mais aussi de “communauté spirituelle” des juifs, des chrétiens et des musulmans, qu’il porte aujourd’hui, et que certains essaient de réduire, voire de détruire, en rappelant un passé dénué de signification, ou en utilisant des phrases sorties de leur contexte et détournées de leur véritable sens.





Poignante démonstration de courage