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VOYAGE AU BRÉSIL, J MOINS 1
 

Première revue de presse en France, à la veille du voyage du Saint-Père. En lisant la teneur des articles, on se dit que cela va être dur, pour lui, de faire passer son message. Et bien que ce message nous concerne aussi, il est à craindre que, quand il ne sera pas totalement occulté, il ne nous arrive bien brouillé.
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Entendu ce matin sur une radio périphérique: "Le Pape part pour un voyage de 5 jours au Brésil. 10.000 hommes (ou est-ce 100.000? je ne sais plus, et c'est sans intérêt) sont chargés d'assurer sa sécurité". Et c'est tout!!


Le Monde ouvre le feu:

"L'Amérique latine - qui abrite 40 % de la population catholique mondiale - fut longtemps le laboratoire d'une Eglise populaire, engagée, proche des pauvres et des déshérités. Grâce à sa "théologie de la libération", à ses réseaux militants et "communautés de base" - lieux d'éducation et de résistance -, à son action en faveur des paysans sans terre ou des populations indigènes, cette Eglise est longtemps apparue, pour les catholiques et les forces de progrès dans le monde, comme un réservoir d'hommes et d'idées.

Que reste-t-il de ce modèle d'Eglise ? Un peu partout, au Brésil, en Colombie, au Pérou, des épiscopats timorés ont repris le dessus. Des forces conservatrices - comme l'Opus Dei et les Légionnaires du Christ - ont imposé le retour à un formalisme strict dans la formation des prêtres ou le combat pour la vie (anti-avortement, anticontraception). Des théologiens de la libération, comme Gustavo Gutierrez, Leonardo Boff, Jon Sobrino ont été suspectés, diffamés, condamnés au silence. L'"Eglise populaire" a été accusée de prêcher un Evangile politique et de détourner les fidèles vers des sectes et mouvements de type pentecôtiste.

Un beau gâchis. Hier puissante, quasi monopolistique, l'Eglise d'Amérique latine est aujourd'hui en crise".

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"La machine vaticane à sanctionner les théologiens suspects fonctionne à plein régime..."
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"Cette situation fait dire à Léonardo Boff, théologien qui a rompu avec Rome : "La ligne conservatrice imposée à toute l'Eglise a durci les doctrines, fossilisé les rites, étouffé la créativité nécessaire pour affronter les nouveaux défis." "
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On connaît son goût modéré pour les voyages : six en deux ans...

Article ici, sur la sanction visant Jon Sobrino: Le Monde, J moins 1


Dans La Croix, une présentation ambigüe

... et qui suscite le malaise.
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"Le Vatican soutient les gouvernements qui font une politique de gauche"
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Un deuxième article accorde une place incongrue à des 'monômes' finalement marginaux, mais hélas désormais systématiquement associés aux déplacement pontificaux. Pourquoi leur accorder une tribune??? Il est évident qu'ils ne demandent que ça:
"Manifestations de gays et de féministes durant la visite du pape au Brésil"
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On notera que ces articles ne sont que des dépêches de l'AFP.

Articles ici: La Croix, J moins 1


 

A propos du premier des deux articles, un blog ami réagit assez vivement aux propos mis dans la bouche du Cardinal Bertone, dans un billet intitulé "Confusionisme":
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"Il est attristant de voir le numéro 2 de la hiérarchie vaticane faire sien le mythe socialiste d’une gauche qui s’occupe des pauvres. L’histoire a pourtant suffisamment montré que le socialisme réel provoque la misère. Et notre histoire a montré comment la gauche s’opposait aux réformes réellement sociales proposées par les catholiques sociaux.
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Il est attristant de voir que le numéro 2 de la hiérarchie vaticane ne comprenne pas que la culture de mort fait partie intégrante de l’idéologie de gauche. Les socialistes ne « tombent » pas « sous l’emprise » de quelque « courant » que ce soit quand ils imposent le divorce, la contraception, l’avortement, le mariage homosexuel… Ils appliquent leur idéologie, fondée (comme le libéralisme qui l’a engendrée) sur le refus de la loi naturelle.
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Ce n’est pas la première fois que le cardinal Bertone dit des choses étranges. On se souvient qu’il avait dit à propos de la Turquie que « l'intégration à l'Europe peut se réaliser par cercles concentriques avec un premier cercle des pays historiquement européens, actuellement réunis dans la zone euro, et un deuxième niveau pour ceux qui en sont plus éloignés »
."
yvesdaoudal.hautetfort.com/...confusionnisme.html
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Qu'il me soit permis de remarquer que l'article de la Croix, en réalité simple reproduction d'une dépêche d'agence, ne peut pas se lire comme son titre effectivement très réducteur, et surtout très ambigu le laisse supposer.
Les propos prêtés au Secrétaire d'Etat du Vatican ne peuvent être compris si on les détache du contexte bien précis dans lequel ils ont été prononcés: à la veille d'un voyage très délicat pour le Pape, dans un pays dirigé par un représentant de la gauche, Lula (catholique, quand même!), dans un continent en grande partie lui-même aux mains de la gauche
, une gauche avec laquelle le Saint-Siège entretient des relations plus que tendues, comme on l'a vu dans les articles de Sandro Magister ( Le voyage du Saint-Père au Brésil ) et John Allen ( Coup d'oeil prospectif sur le voyage au Brésil ).
Il s'agit évidemment de composer avec cette gauche-là, ce qui ne signifie nullement céder à la realpolitik.
Les propos -- simple réponse à une question adressée par un journaliste, à l'intérieur d'un champ beaucoup plus vaste, on sait qu'il est possible dans ces conditions de faire dire n'importe quoi à n'importe qui-- doivent évidemment beaucoup à une diplomatie de circonstance. Pour parler familièrement, le Cardinal n'a aucune raison de 'mettre les pieds dans le plat', ce n'est vraiment pas le moment, ce serait prendre le risque de 'saboter' le voyage par avance; cette attitude de souplesse est tout à fait dans son style, et il en était exactement de même lors de ses "déclarations" sur l'entrée de la Turquie dans l'UE. Il a préféré manié la langue de velours, les "si" qu'il place au début de ses propositions prouvent abondamment qu'il n'est pas dupe, et que son "adhésion" à la gauche ne résiste pas à une analyse objective.
Je lui crois même une dose d'humour -si le sujet s'y prêtait- lorsqu'il dit: "je ne parviens pas à comprendre ce qu'il y a de gauche dans le fait de propager des lois qui ont pour effet d'éliminer les plus faibles comme le sont les enfants non encore nés".


Libération et la dérision, sans surprise

Sous le titre en forme de calembour douteux "Benoît XVI nourrit le Brésil au saint", le quotidien gauchiste ironise méchamment (c'est un pléonasme, venant d'eux) sur les pillules "miraculeuses" du frère Galvao, le religieux dont le Saint-Père présidera Vendredi à Sao Polo, la messe de canonisation.

Et conclut ainsi, après un tour d'horizon sur l'état de l'Eglise Catholique au Brésil, pratiquement copié-collé sur les articles de S. Magister et John Allen:
"«Ce pape est un peu trop dictateur, il ne sera pas reçu avec la même ferveur que Jean Paul II», gronde Analice, une informaticienne rencontrée au monastère da Luz."



Présentation du voyage | Un faux grossier