Le Forum Catholique, très riche source d'informations, souvent cité dans ces pages, organise régulièrement des rencontres entre ses "liseurs" et ce qu'il est convenu d'appeler des "leaders d'opinion", a priori côté catho.
Lundi dernier 5 mars, c'était le tour d'Alain Soral (déjà cité ici: censure et liberté de presse).

Alain Soral est une sorte de ludion médiatique. Il a le goût de la provocation. Il est sympathique, doué pour le pamphlet, mais je le trouve assez superficiel, n'approfondissant pas les sujets qu'il aborde. Je ne lui en fais pas grief, je suis peut-être comme cela, moi aussi. En tous cas, il est un révélateur efficace, et, le 5 mars dernier, il a parfaitement joué son rôle de poil à gratter auprès des "liseurs". Je me demande ce qu'il a pensé!!
Ce qui s'est passé ce soir-là sur le FC illustre bien les limites du débat entre des gens appartenant à des univers parallèles, c'est-à-dire destinés à ne jamais se rencontrer. Le compte-rendu de la discussion sur le forum est à cet égard très intéressant: rendez_vous.leforumcatholique
Plus intéressantes encore, les réactions des "liseurs" après le débat.

Dans le cours de ce débat, j'ai été frappée par un échange avec un intervenant. Je précise: par la question posée, et non par la réponse d'Alain Soral, très convenue, hélas.

Q: N'y a-t-il pas une tentative d'étouffement de la question sociale par l'intervention permanente des hommes et des femmes politiques dans le domaine des questions sociétales (parité, droits pour les homosexuels, euthanasie, etc.) ?
Comment analysez-vous les ressorts profonds de cette obsession pathologique de nos sociétés post-modernes pour les questions qui relevaient, autrefois, de la sphère privée au détriment des vraies questions touchant à l'intérêt général (défense, sécurité, immigration, développement économique...) ?
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R: Le sociétal est bien sûr une stratégie du pouvoir politico-médiatique pour tenter de cacher les enjeux sociaux...
Quand on parle de jeunes, de femmes, on ne parle pas d'exploitation des OS ou des paupérisation des paysans...

Il a peut-être raison, Alain Soral. L'impuissance des politiques est presque totale dans tous les domaines, et ils ont tendance à utiliser les questions sociétales comme paravent. Ils croient être astucieux. C'est le jeu qu'ils croient jouer.
Mais l'intervenant a tort, sans aucun doute. Les questions sociétales conditionnent toutes les autres. C'est l'idée d'"écologie humaine" développée par Tugdual Derville sur le site de Liberté Politique, et déjà évoquée dans ces pages:
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Même si, en France, la question environnementale a fait plus précocement son entrée en politique, on pressent que les évolutions démographiques, de la structure familiale, du statut de l’être humain à ses débuts et de notre emprise sur la fin de l’existence pourraient davantage conditionner notre avenir que la fiscalité, la protection sociale et l’emploi.

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Cela me renvoie au "discours du Latran": Un discours majeur du Saint-Père
Un monde où seul le fait économique est digne d'intérêt, et où les cours de la bourse ont remplacé le décalogue, il lui manque quelque chose; comme dit Benoît XVI "le compte n'y est pas".
Le plus étonnant, c'est de trouver ce genre d'arguments sous la plume d'un catholique proche de la tradition...

(*) L'encyclopédie Wikipedia consacre à Alain Soral un article étonnament long et fourni: http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Soral