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LE MONDE D'HENRI TINCQ
 

En faisant une recherche à partir du petit moteur de recherche interne à ce site (ou plutôt à ses archives 2006, et dans le site principal) sur le mot <tincq>, on trouvera plusieurs articles qui disent tous la même chose, et qui me poussent à chaque fois moi aussi à répéter le même discours (à se demander si le bonhomme n'éprouve pas un plaisir sadique à forcer ses détracteurs à parler de lui ainsi... il peut penser que nous tombons à chaque fois dans le panneau, ce qui n'est pas faux!)
Eh bien, on peut oublier tous les articles précédents. Même si on pouvait constater un crescendo dans la méchanceté, celui-ci en est une synthèse, et en même temps un accomplissement.
Comme on dit "il annule et remplace tous les autres".
On ne peut pas l'accuser de précipitation, il a mis du temps pour écrire son article, celui, sans doute, de lire tout ce qui avait pu s'écrire de pire dans la presse étrangère (car il n'invente rien, il mouline).


 

Sous ses airs de gros matou sournois et onctueux, avec son physique qui l'imposerait dans un casting pour jouer le rôle de Tartufe, il cache une haine profonde de l'Eglise, il se réjouit de ses soi-disant malheurs et de sa perte d'influence, il déteste Benoît XVI, pour lequel il éprouve sans doute l'aversion mêlée d'envie de l'intellectuel de second rang, parvenu certes à une situation enviable, mais conscient de la fragilité de sa position. Et en plus, il déteste l'Europe, en tant que continent culturel...

Un sommet de cathophobie militante (mes commentaires en bleu).
Article en entier ici: Avis de tempête dans l'Eglise Catholique


 

"Florilège" (!) et commentaires

  • Avis de tempête sur l'Eglise catholique. Le titre est déjà tout un progamme
  • Le bateau tangue... on file la métaphore maritime pour annoncer des catastrophes.
  • ...l'Eglise de Pologne, rattrapée par son passé, est en pleine crise. En lisant cela, on pourrait facilement imaginer que l'Eglise Polonaise s'est rendue coupable des pires crimes. C'est inverser un peu trop vite les rôles. Sans doute certains milieux, dont Henri Tincq est issu, ne lui pardonnent-ils pas son rôle dans la chute du Communisme, on en revient toujours là.
  • Le bateau tangue, d'abord, à Rome. La succession des dérapages qui s'attachent depuis quelques semaines à l'action du pape jette le trouble. L'état de grâce du théologien chevronné, qui avait surpris (quiconque a lu les écrits de Joseph Ratzinger avant son élection, et cela aurait dû être le cas de Tincq, ne pouvait manifester aucune surprise) par sa hauteur de vues et son humble style, est terminé. Et le doute s'insinue : si les qualités intellectuelles et spirituelles de Benoît XVI sont appréciées, si sa popularité ne se dément pas - comme on en juge par le nombre des visiteurs place Saint-Pierre -, sa capacité d'homme de gouvernement n'a- t-elle pas été surestimée ? L'allusion à l'état de grâce est une manière d'assimiler le Pape à un politicien élu. Non, il n'y a pas eu de dérapages, et encore moins de succession de dérapages. Premier gros mensonge, donc. Prudemment, Henri Tincq commence par admettre les faits visibles, car la popularité du pape en est un, au même titre que son envergure intellectuelle. Mais c'est pour mieux le démolir. Encore une fois, le Pape doit-il être un vulgaire homme politique? C'est en tous cas ce que laisse supposer cette autre allusion à une surestimation (par qui?) de ses capacités à gouverner. Décidément, nous n'avons pas les mêmes sources.
  • Car les décisions tardent, les desseins manquent, les déceptions s'accumulent. Cela, c'est presque la pire attaques, en tous cas la plus vicieuse. Car elle est reprise par tous les ennemis du Pape, de l'extrême-droite à l'extrême gauche. C'est d'ailleurs le seul point "positif" de l'article, à être relevé par le FC. Une fois encore, ces gens se trompent d'unité de mesure du temps.
  • Le décret ("motu proprio") du pape a été retardé sur la pression des évêques français, mais après les crises polonaise, espagnole (ah bon? De quoi s'agit-il? Le conflit avec le gouvernement Zapatero n'est pas une crise de l'Eglise espagnole, ne mélangeons pas tout), italienne (idem avec le gouvernement Prodi), on voit mal Benoît XVI prendre le risque de se mettre à dos l'Hexagone. S'agirait-il d'une menace? En tous cas, cela légitime une autre lecture des faits récents, sous l'angle "à qui profite le crime?...
  • c'est la succession des polémiques qui crée l'image d'un pape peu préparé à sa fonction, mal entouré, accumulant les maladresses. Un pape peu préparé à sa fonction!!! Qui l'aurait été davantage, si tant est que ce soit possible? A quand des cours accélérés pour devenir Pape? Comme l'avait déjà dit Michel de Poncins, Benoît XVI devrait-il retourner à l'école? Avec Tincq comme professeur, de préférence?
  • caractère diffamatoire pour les musulmans du discours de Ratisbonne. "Diffamatoire" est un mot violent, utilisé à dessein pour susciter le rejet, mais dont l'emploi ici relève lui-même de la diffamation contre le Pape.
  • fixité d'une morale catholique... qui interdit toute atteinte à la vie, du début (avortement) à son terme (euthanasie). Encore l'amalgame, après une allusion aux prêtres pédophiles en Irlande et aus Etats-Unis, il est question dans l'article de l'affaire Welby (un athée, dont la mort a été instrumentalisée par le lobby pro-euthanasie).
  • retard dans le traitement de dossiers brûlants comme celui ... du préservatif, (cela tourne à l'obssession!) pour lequel une atténuation de la position de l'Eglise a été promise, alors même que des cardinaux de poids -Danneels à Bruxelles, Lustiger (tiens, tiens...) à Paris..- répètent, depuis vingt ans, que l'interdit n'est plus tenable face à une tragédie absolue comme le sida.
  • Avec l'islam, une sortie de crise honorable a été trouvée grâce à la visite de Benoît XVI à la Mosquée bleue d'Istanbul, qui a scellé la réconciliation mais indigné des catholiques surpris de voir un pape en prière dans un lieu musulman. On en revient à l'alliance objective entre les ennemis du Pape, de quelque bord qu'ils soient. Tincq n'ignore pas que la visite à la mosquée est LE sujet qui fâche, parmi les catholiques traditionalistes, ceux qui , avec la grande charité qu'on leur découvre, attendent avec impatience de voir régler leur minuscule problème de rite.
  • ...en Pologne, des voix s'élèvent (lesquelles??? avis à Tincq, et à ses semblables, la voix du peuple, ce n'est pas celle de quelques feuilles... forcément progressistes) pour s'étonner que des comptes ne soient pas aussi demandés en Espagne aux évêques et prêtres ex-franquistes . Là, on relaie les exigences extravagantes de l'extrême-gauche espagnole... Et les martyrs catholiques de la guerre civile?
  • Benoît XVI ... nomme... comme s'il voulait se rassurer, ses anciens collaborateurs à l'ex-Saint-Office. Pourquoi pas l'Inquisition? Cela fait longtemps que la dénomination (devenue péjorative) de Saint-Office a été remplacée par Congrégation pour la doctrine de la foi. Tincq devrait se tenir au courant! En réalité la confusion n'est pas innocente. Et le Pape devrait sans doute, sur ses conseils, s'entourer de ses pires ennemis pour gouverner l'Eglise?
  • absence apparente d'ambition mondiale d'un pontificat où domine le poids de l'Europe. Un Européen qui hait l'Europe, c'est troublant...
  • ces dérapages traduisent un désarroi inhabituel au sommet de l'Eglise. Et les critiques commencent à fuser.
  • Contrairement à son prédécesseur, qui, élu à 58 ans seulement, avait su s'extraire de la Curie pour ratisser les pays du Sud, où se joue l'avenir d'un christianisme qui a changé de couleur, Benoît XVI, 79 ans, n'est pas encore sorti de l'Europe. Pour conclusion, l'habituelle, facile, et cruelle remarque sur l'âge du Saint-Père.



 

Le florilège s'avère à la relecture être la presque totalité de l'article. Tout est à citer -ou rien, si l'on veut résumer en deux mots: haine, sectarisme.
Le problème réside déjà dans le fait qu'un spécialiste auto-proclamé "des" religions aborde des questions qui touchent en grande partie à l'ordre sacré sous un angle uniquement profane. Pour parler familièrement "il ne croit ni en Dieu ni au diable", quelle est donc sa légitimité pour en parler?

On peut trouver les propos modérés dans la forme, comme il se doit pour un organe qui affiche ostensiblement et hypocritement une réserve soit-disant garante d'objectivité (beaucoup de gogos le croient, et LE MONDE est pratiquement la Pravda de l'Education Nationale, où les élèves des classes préparatoires, entre autres sont très fermement invités à s'abonner) mais ils sont extrêmement violents dans le fond! La gravité de l'attaque réside précisément dans le fait que ce journal est lu, et peut-être cru par des jeunes lecteurs.

Et Tincq arrose large! Tout, pour lui, est au débit de Benoît XVI, y compris le voyage en Turquie, qui fut pourtant unanimement salué comme un grand succès personnel du Saint-Père... enfin, presque unanimement, à l'exception de la frange la plus intégriste des catholiques. Lui le sait, et il appuie avec sadisme le doigt là où ça fait mal pour eux, l'épisode de la visite à la mosquée bleue.


"ça bouge enfin au vatican!"

Son pape idéal proposerait sans doute immédiatement de légitimer l'avortement, l'euthanasie, et le mariage des homos, d'encourager le vagabondage sexuel, au nom de l'amour et sous réserve d'utiliser des capotes, d'ordonner des femmes prêtres -et même, pourquoi pas, d'ouvrir la voie à une successeure de Pierre - , d'instaurer l'élection du Souverain pontife au suffrage universel, d'autoriser les concerts de rap pendant la messe, et de se convertir à l'islam et au judaïsme, etc.. Tout cela pour "s'ouvrir à la modernité"! Et surtout, surtout, il ne serait pas européen (et pas blanc, de préférence). Je n'exagère presque pas, et c'est plus que subliminal dans son article. Alors, il pourrait titrer triomphalement CA BOUGE ENFIN AU VATICAN!
Et puis, non, même là, il serait mécontent: peut-être déciderait-il alors de se "convertir" et de se rallier aux "tradis". Pourquoi pas? Grand bien leur fasse, à l'un et aux autres!



 

Dans ce salmigondis, il y a quand même quelque chose qui me trouble, et qui sonne comme un aveu, et que je laisse le lecteur interpréter ("à qui profite le crime?"):
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Le décret ("motu proprio") du pape a été retardé sur la pression des évêques français, mais après les crises polonaise, espagnole, italienne, on voit mal Benoît XVI prendre le risque de se mettre à dos l'Hexagone.
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Le mot de la fin, je viens de le lire sur un forum (mais je ne le suis pas jusqu'à sa conclusion, que je ne cite donc pas)
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A Sainte Bernadette, on demandait si elle ne s'inquiétait pas des rumeurs concernant les prussiens, ce à quoi elle a répondu " Je ne crains que les mauvais catholiques".
On peut rajouter à la liste les journalistes qui
sous couvert de bonhommie envers la foi, voire de "sentiment chrétien", travaillent à détruire tout ce qui rapproche les âmes de Dieu....
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Henri Tincq est-il chrétien? J'en doute.
Article ici: Site du Monde




 

Je terminerai en citant ces deux faits qui m'attristent:
- Henri Tincq, en tant que spécialiste religieux d'un grand journal, fait partie de la suite papale dans chacun des voyages que le Souverain Pontife entreprend à l'étranger. Il se trouve donc dans l'avion, en même temps que les 70 privilégiés qui accompagnent le Saint-Père. C'est trop injuste!
- Pour commenter le discours de Ratisbonne, la chaîne "catholique" française, KTO, n'a rien trouvé de mieux que de l'inviter LUI!!!
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Mysterium iniquitatis ...


Mort de l'Abbé Pierre: sidération émotionnelle | Comment les Français voient l'Eglise