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LA POLÉMIQUE, ET "LE PLAN DE DIEU"
 

Après le discours de Benoît XVI à Ratisbonne , la polémique prend de l'ampleur.

Et ce n'est pas une aussi mauvaise chose que cela. Cela contribuera peut-être à ouvrir les yeux des gens.
D'abord, on nous bassine à longueur de journée avec la réactivité des medias à l'information, qui serait un "progrès pour la démocratie", dont nous serions redevables aux "moyens de communication modernes".
Faux!!
Le Saint-Père a prononcé son discours il y a trois jours, devant un aréopage d'universitaires, à Ratisbonne.
Personne, ou presque, n'a cru bon de relever ses propos, et je soupçonne que dans les salles de presse, au moins en France, on ignorait même qu'il les avait tenus. De toutes façons, les grands medias ont fait l'impasse totale sur le voyage et son dense discours pastoral, sauf pour éventuellement remuer la surface, ou soulever l'écume.
Côté réactivité, c'est donc pratiquement nul.
Deuxième point à soulever, et cela me gêne un peu: au moins en France, beaucoup de ceux qui vont prendre son parti, au nom de la soi-disant liberté d'expression, sont aussi les tenants de la laïcité pure et dure, les mêmes qui militent contre le port du foulard, ou pour la publication des carricatures de Mahomet. Ces gens-là défendent des idées qui sont aux antipodes des soucis du Saint-Père ("un monde sans Dieu"), ce sont des "alliés objectifs", mais dangereux, finalement, car ce sont eux qui sapent les fondements de la paix, c'est-à-dire une relation apaisée entre les "cultures".
Troisième point, les commentaires des medias pris de court (cf Europe1) sont essentiellement "ce Pape n'est pas un diplomate", ou pire encore "il n'en est pas à sa première gaffe".
Ceci prouve, s'il en est besoin, la dichotomie entre le discours des medias, et la mission du Saint-Père. Non! il n'est pas un diplomate, bien sûr. Il y a entre ses mains un dépôt sacré, qui ne lui appartient pas, et qui est celui de la foi. Il s'est d'ailleurs déjà longuement expliqué là-dessus.(*)
Et pour finir, ceci est le point positif, malgré le boycott volontaire des medias occidentaux, le discours du Saint-Père (pas seulement celui qui a été retenu aujourd'hui par les spécialistes de la manipulation médiatique) atteindra quand même les gens. Il semble même que la page du "pape de transition" soit définitivement tournée par ceux qui s'en étaient faits les propagandistes zélés. (cf articles de Henri Tincq; et, entendu ce soir sur Europe1: ce n'est pas un Pape de transition, comme "on" l'avait cru )
Qui sait si cela ne réveillera pas un peu la foi? Ce qui me ferait croire encore une fois au "plan de Dieu" (cf Patrice de Plunkett).

Voir aussi ici


 

(*) Considérer la prêtrise ou la charge épiscopale comme un moyen d'avoir plus de pouvoir et de bâtir sa réputation, c'est ne rien comprendre à cette vocation. Vouloir s'accomplir soi-même dans le cadre de telles fonctions, c'est se condamner à devenir l'esclave de l'opinion publique, s'obliger à devoir flatter les gens pour continuer à faire valoir son autorité. C'est devoir s'adapter aux différents courants d'opinion et dire aux gens ce qu'ils veulent entendre. C'est devoir condamner demain ce dont on aura fait l'éloge hier. C'est finalement ne plus vraiment aimer ses interlocuteurs, mais seulement soi-même tout en finissant par se perdre au profit de l'opinion momentanément dominante.
(voir autoportrait)



 

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