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"Missionnaire de la paix"
Par ETGAR LEFKOVITS
(Jérusalem Post en français)
L'arrivée est solennelle. Pour la première fois de son pontificat, Benoît XVI foule la terre d'Israël. Le pape est arrivé à 11h sur le tarmac de l'aéroport Ben-Gourion, à bord d'un avion affrété par la compagnie royale jordanienne. Son pèlerinage en Terre sainte, chargé d'émotion, doit s'étendre sur cinq jours. Après une année de controverses, l'évènement est perçu comme l'occasion de resserrer les liens entre Juifs et Chrétiens.
Le président israélien Shimon Pérès et le Premier ministre Benyamin Netanyahou ont accueilli le chef spirituel de l'Eglise sur le tapis rouge officiel des chefs d'Etat. Les trois hommes ont ensuite écouté l'hymne du Vatican et la Hativka israélienne. La parenthèse musicale s'est achevée avec la célèbre chanson de Naomi Shemer, "Jérusalem d'or".
Le président israélien a salué la "mission pour la paix" dans laquelle le Pape s'inscrit. "Je respecte vos efforts pour étancher notre soif de foi en l'Homme et en notre Créateur. Dans notre pays, Juifs, Chrétiens, Musulmans, Bédouins…tous vivent ensemble. Nous vivons sur la même terre, sous le même ciel et nous nous tournons vers un Dieu tout-puissant. Bienvenu en Israël, bienvenu à Jérusalem, dans notre maison" a déclaré le Président.
Le pape Benoît XVI était visiblement ému : " Merci pour votre chaleureux accueil en Israël, une terre qui est sainte pour des millions d'hommes. L'apprécie l'opportunité de me rendre ici", a déclaré le souverain pontife. "Je viens, comme tant d'autres avant moi, pour prier dans les lieux saints; prier en particulier pour la paix ici en Terre sainte mais aussi à travers le monde", continue Benoît XVI. "Malgré le fait que Jérusalem signifie "cité de la paix", il semble aussi que cette même paix ait quitté la région".
A son arrivée, le souverain pontife s'est immédiatement prononcé pour la création d'un Etat palestinien indépendant. Une position qui pourra s'avérer délicate à tenir car son voyage est avant tout placé sous le signe de la réconciliation entre le Vatican et Israël. (*)
Autre déclaration d'importance après le scandale de l'évêque négationniste Richard Williamson, le pape s'est engagé à "honorer la mémoire" des six millions de Juifs victimes de la Shoah.
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Les gestes et les paroles du Saint Père seront scrutés à la loupe : "En espérant qu'il ne fera aucun faux pas majeur, sa visite aura un effet cicatrisant pour la brèche ouverte plus tôt dans l'année" a déclaré le Professeur Robert Wistrich, de l'Université hébraïque de Jérusalem. "C'est une chance réelle pour Benoît XVI de s'exprimer sur la Shoah et sur l'antisémitisme en pleine expansion, et en dehors de platitudes", a-t-il ajouté.
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Bien que le nom de Jérusalem signifie « ville de la paix », il est trop évident que, depuis des décennies, la paix a tragiquement fait défaut aux habitants de cette Terre Sainte. Les yeux du monde sont tournés vers les peuples de cette région alors qu’ils s’efforcent de trouver une solution juste et durable aux conflits qui ont causé tant de souffrances. Les espoirs d’innombrables hommes, femmes et enfants de connaître un avenir plus stable et plus sûr dépend de l’issue des négociations pour la paix entre Israéliens et Palestiniens. Avec les hommes de bonne volonté, où qu’ils soient, je plaide pour qu’avec tous les responsables soient explorées toutes les possibilités afin d’aboutir à une solution juste aux difficultés persistantes, de telle sorte que les deux peuples puissent vivre en paix dans leur propre pays, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.
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