Les plus beaux moments en images. Et une analyse intéressante d'un intellectuel italien, le professeur Marco Deriu (13/5/2009)



Six jours intenses se sont écoulés depuis le départ du Saint-Père de Rome.
Dès le début du voyage, on pouvait légitimement se poser la question: comment l'aborder?
Pour la première fois (pour moi), on touchait du doigt, sur Internet, le phénomène de l'information instantanée. Cela n'avait pas été le cas, par exemple, l'année dernière avec le voyage du Saint-Père aux Etats-Unis.
Cette fois, à peine une rencontre conclue, une messe célébrée (je parle d'un délai de 5 minutes), l'homélie, le discours, étaient déjà en ligne, presque dans toutes les langues, et donc en français.
Impossible, et indécent, évidemment, de commenter. Cet exercice demande de la réflexion. Et pour ceux qui comme moi, ne connaissent pas vraiment la situation au Moyen-Orient (mais qui l'ont un peu découverte, grâce au Saint-Père, qui a ouvert une fenêtre sur un univers opaque), le commentaire serait un exercice à la fois périlleux et malhonnête.
Mettre des passages en gras? Inutile, et réducteur. Simple maquillage de copier-coller, auquel j'ai parfois recours, j'avoue...
C'est pourquoi j'ai pensé dès le premier jour que les images étaient un moyen pour "raconter", et je leur ai consacrées une rubrique, mais les images que j'ai rapatrièes via Internet, dans une légalité supposée, sont de petit format.
A cet égard, le travail effectué par mon amie italienne sur son site G.M est vraiment exceptionnel.
Il faut aller visiter ces pages (http://freeforumzone.leonardo.it/... ), pour voir immortalisées des attitudes qui démentent tous les commentaires négatifs lus ou entendus en France.
La gentillesse, la cordialité, la hauteur du Saint-Père, et surtout son extraordinaire sérénité en toutes circonstances, forcent l'admiration, et suscitent un vrai soulagement pour ceux qui ont éprouvé de l'inquiètude.

J'ai récupéré sur ces pages quelques images magnifiques (oui!) pour illustrer un article en italien qui'il m'a paru intéressant de traduire, signé d'un professeur à l'Université catholique de Milan, et reproduit sur le site de Raffaella.
Après avoir souligné le rôle de l'image dans la "communication" (pour faire court!) papale, il examine le traitement de l'évènement par la presse italienne. Et sa note finale est largement positive. Dites-moi si je me trompe, mais en France, l'impression a été très différente.
On a eu droit à ce jour aux deux premiers actes de ce que j'appellerai une bouffonnerie en 3 actes (1. campagne de calomnies destinée à discréditer le message; 2. les faits... déjà relégués en pages intérieur, car cela se passe bien) le troisième est à venir, les prévisions oscillent entre explosion d'une polémique et oubli.



Images...

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LE PAPE EN TERRE SAINTE - Le visage et les gestes
Site de Raffaella

Des images aux pensées
Marco Deriu
Professeur à l'Université Catholique de Milan
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Le pape qui au Mont Nebo regarde la Terre Promise, qui plante un olivier, qui prie devant le Mur des lamentations, qui marche sur l'esplanade des mosquées, qui tient un discours au mausolé de Yad Vashem, qui rappelle les millions de juifs tués dans l'Holocauste nazi, qui alimente la flamme perpétuelle des victimes de la Shoah, qui a sur les épaules le keffieh, qui prie dans la basilique du Saint Sépulcre.

Celles-ci et beaucoup d'autres sont les images du pèlerinage de Benoît XVI en Terre Sainte qui resteront imprimées dans notre mémoire et qui bien plus que les comptes rendus rappellent le sens de cette visite : prière, contemplation, intercession, rencontre. Et l'idée du dialogue vraiment favorisé par la portée d'actions et de gestes hautement symboliques est fascinante.
Même Jésus Christ parlait par des images et dans la societé mediatique, il est encore plus vrai qu'une image marque bien au-delà de mille mots.

Non que les messages verbaux aient été de peu d'importance, bien au contraire. Mais cette fois plus que d'autres le Pontife a réussi à accompagner et synthétiser le sens de ses mots avec des gestes simples et essentiels mais de grand impact. Parmi les media, jusqu'à présent la part du lion a été l'apanage - bien sûr - de la reine des images : la télévision. Les principales éditions des journaux télévisé ont suivi de près, avec leurs yeux électroniques, les mouvements du Saint Père. Comme d'habitude, ils ont cependant dépassé les bornes dans la synthèse des contenus. D'autre part, l'espace d'un journal télévisé est limité et le spectacle télévisuel a besoin de relancer continuellement de nouveaux sujets dans l'actualité quotidienne.

Analyses, opinions et commentaires plus développés ont à l'inverse occupé les pages des quotidiens nationaux, qui ont généralement rapporté l'évènement en première page, souvent en ouverture. Par rapport aux précédents voyages ou aux discours du pape prononcé en d'autres occasions, cette fois, le ton des analyses a été en général plus bienveillant et moins prêt à relancer de façon critique le moindre appel verbal. Même les journaux ont fait un large emploi de photographies, privilégiant l'espace visuel par rapport à celui de la lecture et exploitant le pouvoir évocatif de photographies, images et infographiese capables de synthétiser visuellement le contenu de beaucoup de nouvelles.

Parmi les commentateurs, ceux qui ont rapporté les lectures négatives l'ont fait en citant la presse israëlienne et une partie de celle arabe. Les principaux titres d'information d'Israël ont exprimé leur déception pour le discours de Benoît XVI à Yad Vashem, après avoir largement anticipé que dans la visite entière de Benoît XVI (« le pape allemand ») dans leur terre, l'instant saillant serait son entrée au Mausolée de Shoah de Jérusalem. On a également rapporté comme un « instant d'embarras », le discours polémique anti-israëlien tenu par un religieux islamique en présence d'un pape « très contrarié », mais on a aussi rapporté deux évènements "émouvants" : la rencontre du Pontife avec les parents d'un soldat israélien depuis trois ans prisonnier du Hamas à Gaza (« un instant d'éspoir ») et sa poignée de main avec le ministre qui comme enfant avait grandi dans une famille chrétienne, dans la Belgique occupée par les nazis. La presse arabe a insisté sur les exhortations de Benoît XVI à la création d'un État palestinien indépendant, sur la condamnation de l'antisémitisme, sur l'appel pour la réconciliation entre les palestiniens et les israéliens.

Les titres italiens à diffusion nationale ont relayé ces thèmes, trouvant des occasions de réflexion à partir de l'attitude exprimée par la presse locale. En général, nos quotidiens ont maintenu une attitude respectueuse et « bienveillantee » envers le voyage papal et, probablement, envers les lieux mêmes de la Terre Sainte où le Pontife a porté ses pas. C'est comme si - à quelques exceptions près - cette fois un sursaut d'essentialité et d'écoute avait animé le choix de recourir à des tons moins sensationalistes et plus référentiels pour relater les étapes saillantes de la visite.

Si c'est le signal d'une inversion de tendance par rapport à de récentes spéculations mediatiques, il sera temps à le dire. Pour l'instant, contentons-nous d'une couverture informative tous comptes faits adéquate de la part des media généralistes et apprécions come il se doit les titres d'inspiration catholique qui cette fois plus que jamais ont pu « jouer à domicile ».
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L'intrépide paladin de Dieu La presse israélienne était hostile