Interview - diplomatique - du Cardinal Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, dans Il Giornale. (15/5/2009)

http://www.ilgiornale.it/a.pic1?ID=350909
Ma traduction (et mes commentaires, plus bas...):



« La presse israélienne se trompe : le Pontife a touché les coeurs »
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« Le voyage se déroule très bien, le Pape est venu ici comme pèlerin, pas comme un représentant politique et il a voulu embrasser tous les chrétiens, nos frères juifs, nos frères musulmans… ».
Le cardinal Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, longtemps au service diplomatique du Saint Siège et ensuite Substitut du Secrétariat d'État, est un de ses étroits collaborateur dans la suite de Benoît XVI.
Il Giornale lui a demandé un bilan de la visite en Terre Sainte.

- Pourquoi le Pape a-t-il invité les chrétiens à résister, à ne pas s'en aller d'ici, malgré les difficultés ?
« Parce que la présence chrétienne est fondamentale pour la Terre Sainte. Les lieux historiques de la vie terrestre de Jésus ont besoin de pierres vivantes, c'est-à-dire de personnes en chair et en os. Certes aujourd'hui la situation des chrétiens est difficile à vivre. Mais Benoît XVI supplie les autorités de faire tous les efforts pour créer les conditions qui leur permettent de rester. La présence chrétienne contribue à la paix et à la cohabitation ».

- Les mots du Pape au Yad Vashem ont été critiqués par la presse israélienne qui les a considérés « tièdes » et insuffisants. En est-il ainsi ?
« L'instant au mémorial de la Shoah a été un instant de grande émotion : j'ai vu pleurer les juifs qui étaient assis auprès de moi, lorsqu'on a lu la lettre à ses deux fils écrite par un père qui était en train d'être massacré dans le camp. Benoît XVI a beaucoup insisté sur l'importance de la mémoire : dans son intervention il a dit que les noms de chacune des victimes de l'Holocauste resteront vivants. J'ai trouvé ses mots pas du tout « tièdes ». Ils étaient, aux contraire, très chaleureux, participés, et au même temps très intimes et empreints d'un profond respect et d'une sincère compassion ».

- Il y en a qui ont dit que le Pape a perdu une occasion…
« Je ne suis pas du tout d'accord. Cela m'a beaucoup frappé que le Pape ait commencé et conclu son discours avec le mot « silence ». La prière silencieuse et la mémoire sont l'attitude humainement la plus adéquate face à l'énormité de ce qui est arrivé, face au déchirant souvenir des survivants. Il n'y a pas de mots pour exprimer la douleur. Et il faut se souvenir pour faire en sorte de que ce qui s'est produit ne puisse jamais plus se répéter ».

- Le soir de l'arrivée à Jérusalem, pendant la rencontre interreligieuse au Centre Notre Dame, le cheik al-Tamini a attaqué durement Israël. Qu'en pensez-vous ?
« L'intervention du cheik n'était pas prévue. Son irruption, ces mots dits avec fougue, ont risqué de ruiner la rencontre et ont mis dans l'embarras le Pape et nous tous, qui ne comprenions pas ce qu'il disait en arabe ».

- Quel est votre jugement sur les discours que le Pape a prononcés dans la journée passée à Béthleem ?
« Benoît XVI a manifesté sa proximité aux souffrances de peuple palestinien. Et il a réaffirmé le souhait que les peuples israélien et palestinien aient tous les deux une patrie avec des frontières reconnues et sûrs. Il a demandé de mettre fin à la spirale des attentats et des représailles, il a invité les jeunes à ne pas céder à la tentation du terrorisme ».



Commentaire

Le cardinal Sandri est un diplomate, et cela se remarque dans ses propos plus que mesurés.
La presse israélienne a fait plus et pire que se tromper. Elle a trompé les autres, divulguant délibérément de fausses informations destinées à discréditer non pas le Pape mais son image - et on sait que la seule chose qui compte, dans les medias.
Voir ici: La presse israélienne était hostile
Le problème, c'est que cette information est à peu près la seule qui soit reprise par nos propres medias.

Le Père Scalese, qui ne mâche pas ses mots et a ses préférences, qu'on peut ne pas partager, n'hésite pas, de son côté, à parler d'incorrections du côté israélien (billet du 13 mai) mettant en opposition l'accueil joyeux et chaleureux, bien que marqué par la souffrance, à l'est, de la part des palestiniens, chrétiens et musulmans confondus, et les polémiques mesquines et grossières côté ouest, qui ne méritent selon lui pas la moindre considération - exemple convaincant à l'appui...
De toutes façons, pas besoin de lire le Père Scalese. Les images parlaient d'elles-mêmes





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