Le commentaire d'un dinosaure (17/5/2009)



Ceux qui m'on fait l'amitié de lire ces pages pendant le voyage ont pu constater que j'ai peu fait écho à la presse française.
Dans un passé très récent(!!) certains ne se sont pas privés de dire qu'ils avaient honte d'être catholiques (alors que ce serait plutôt l'Eglise qui pourrait avoir honte de les compter dans ses rangs, mais je préfère retenir la belle phrase de Benoît XVI aux évêques français, à Lourdes, "nul n'est de trop dans l'Eglise", et ce n'est certes pas à moi d'en juger).
Je ne vois donc pas de raison pour me gêner de leur renvoyer la balle, sinon, je m'en doute, celle de ne pas pratiquer le pardon évangélique. Mais je prends le risque.
Si je ne trouvais pas l'argument pitoyable, je penserais qu'après ce que j'ai lu cette semaine, j'ai honte d'être française. Je l'écris, mais j'hésite à le penser, car je ne suis pas vraiment sûre que ce soit la France qui se soit exprimée à travers ce déferlement d'hostilité... Les français, en fait, ont été sous (et dés) -informés
Le comble est atteint avec cet éditorial, dans la presse régionale alsacienne de l'omniprésent, pontifiant(!) et calamiteux Alain D qui sévit depuis la préhistoire, et assène dans de nombreux medias - il faut bien gagner sa vie - ses analyses sans intérêt et ses prévisions presque toujours fausses à l'épreuve des faits. Sans se rendre compte que bien sûr, c'est lui qui est "cruellement" -"exécrable", et pas depuis hier. Aujourd'hui, il devrait prendre une retraite bien méritée, au moins pour les années de service rendu à la bien-pensance!
Là, multipliant les adverbes négatifs et les adjectifs dramatiques (cruellement, exécrable, terrible) il s'est surpassé, même si, à relire l'article, on se rend compte que le courageux dinosaure qu'on aimerait mieux voir au Museum d'histoire naturelle a cherché à ménager tout le monde, y compris les catholiques comme moi.
Raté!
Un article qui se veut bienveillant, dans le style d'Alain D, vendant sa prose dans la presse de province... non,merci.
Il faut le lire, pour se dire "difficile de faire plus creux"!



Note: Alain D. fait partie des hérauts du "geste symbolique", qui devient de ce fait à mes yeux de plus en plus suspect: surmontant sa réserve naturelle, [il a saisi] à Nazareth la main d'un rabbin et celle d'un imam pour symboliser le dialogue, la tolérance et l'aspiration à la paix. Cela restera le moment le plus fort et le plus émouvant de ce périple à haut risque.
Ecrire cela est indécent! On se demande pourquoi le Saint-Père s'est imposé la fatigue de faire ce pélerinage épuisant, et de ciseler vingt-huit discours et homélies qui risquent quand même de rester dans l'histoire... si c'est pour voir tout cela réduit à un spot publicitaire!












Extrait

Benoît XVI au Proche-Orient : un premier bilan
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En se rendant sur les Lieux Saints de la chrétienté (en Jordanie, en Israël et dans les territoires palestiniens), Benoît XVI entreprenait le plus périlleux de ses voyages.

Il arrivait en effet au Proche-Orient précédé par un double préjugé, l'un auprès des musulmans qui lui reprochaient encore la fameuse controverse de Ratisbonne, lorsqu'à l'occasion d'une conférence savante, il avait semblé prendre à son compte une citation identifiant islam et violence, l'autre auprès des juifs qui s'indignaient des propos négationnistes de Mgr Williamson, l'évêque intégriste que le Vatican avait paru vouloir réintégrer avec indulgence.

On pouvait même ajouter à ces deux préventions une double crainte, de la part des Palestiniens celle d'honorer le gouvernement israélien peu de temps après l'offensive sanglante de Gaza, de la part des Israéliens celle de passer pour favorable à la béatification de Pie XII, le pape dont l'aide qu'il a apportée aux juifs italiens n'estompe pas le terrible silence face à l'Holocauste dont il n'ignorait rien.

Benoît XVI s'en est globalement bien tiré, même s'il laissera après coup un meilleur souvenir aux Palestiniens qu'aux Israéliens. Le Souverain Pontife, brillant intellectuel, grand théologien, gardien scrupuleux et sourcilleux des dogmes, est en effet un exécrable communicateur. Contrairement à Jean-Paul II, son inégalable prédécesseur, il manque cruellement de charisme et d'éloquence. Mal à l'aise avec les médias, il n'a le sens ni du geste symbolique ni de la formule qui frappe. Sa timidité, son exigence académique, ses scrupules éminents, sa faible connaissance du monde qui l'entoure l'entravent.
Malgré cela, il est parvenu à éviter tout écart ou toute maladresse dans une région que son éternelle tragédie fait surréagir à la moindre péripétie. Il a même su, surmontant sa réserve naturelle, saisir à Nazareth la main d'un rabbin et celle d'un imam pour symboliser le dialogue, la tolérance et l'aspiration à la paix. Cela restera le moment le plus fort et le plus émouvant de ce périple à haut risque.





Au Saint-Sépulcre Le Pape, combien de divisions?