Le récit sensible d'une journaliste italienne (17/5/2009)

Et une video, du site "Le jour du Seigneur"...
Des images sont ici: Saint-Sépulcre





Franca Giansoldati travaille au Messagiero.
Elle était sur place.
Citant son récit, Raffaella observe que seule une sensibilité féminine pouvait capter ainsi l'émotion du moment.



Récit au Saint-Sépulcre
Samedi 16 Mai 2009
FRANCA GIANSOLDATI


Jérusalem -
Le pèlerinage en Terre Sainte ne pouvait que se terminer sur le lieu de la crucifixion, de la mort et de la Résurrection du Christ. C'était la dernière étape prévue avant de repartir pour Rome.
La vieille ville de Jérusalem, hier matin, était inhabituellement silencieuse et presque spectrale, à cause des mesures de sécurité extraordinaires qui ont imposé la fermeture des magasins et l'obligation pour les résidents de ne pas sortir de chez eux.
Papa Ratzinger attendait cet instant avec anxiété.



C'est le son des bâtons des Kawas (gardes ottomans, ndt), frappant énergiquement sur le sol, qui a annoncé son entrée au Saint Sépulcre. Depuis la période ottomane les hôtes importants sont introduits de cette façon. Le bruit servait à faire comprendre aux gens qu'une personne importante s'approchait. Quatre gardes d'honneur vêtus de bleu et d'or, avec le fez rouge sur la tête, marchaient d'un pas solennel, guidant la procession, une tache noire et marron, pour la couleur des frocs des moines, des tuniques des patriarches arméniens, coptes, grec-catholiques, melchites, du manteau des Chevaliers du Saint Sépulcre.



Les Kawas précèdent le Saint-Père pour rentrer au Saint-Sépulcre

Ayant franchi le seuil, le Pape s'est ému de se trouver devant la pierre de l'onction, une longue pierre polie de calcaire rose, dominée par huit lampes. Selon la tradition c'est le lieu où le corps du Christ fut déposé et oint d'onguents. Il l'a baisé en restant à genoux pendant quelques instants, tandis qu'une hirondelle entrait par le portail pour voler gaiement sur les têtes de l'assistance. Malgré les rafales de flash des photographes, les trois caméras qui le filmaient et les lumières braquées sur lui, il semblait ne pas s'apercevoir de ce remue-ménage, même pas du son d'un portable qui s'est mis à sonner désagréablement. Il est resté concentré, avec le regard fixé au sol, pour ensuite se diriger vers le "kiosque" qui contient la chambre mortuaire ; là il est entré tout seul, s'arrêtant, immobile devant cette pierre.
« L'Église en terre Sainte, qui bien souvent a expérimenté l'obscur mystère du Golgotha, ne doit jamais cesser d'être un héraut du lumineux message d'espoir que cette tombe vide proclame ».
Le visage contracté et le regard absorbé faisaient transparaître une grande émotion intérieure. Papa Ratzinger est reparti heureux.

Le voyage le plus riche du pontificat s'annonçait difficile et plein d'obstacles, l'instant, en effet, n'était pas des plus heureux. C'est le Custode de Terre Sainte, le père Pizzaballa, qui le dit.
Avant de quitter Tel Aviv avec un avion d'EL AL, Benoît XVI a remercié de tout coeur le président Peres pour l'accueil reçu. C'est dans le discours de congé (opportunement retouché après les débordements de la presse israélienne et de quelque rabbin) qu'il a voulu reprendre et développer mieux le thème de la Shoah, un mal causé par un « régime sans Dieu » qui a propagé une idéologie antisémite. Ensuite il a répété qu'on doit faire tous les efforts pour arriver à un État palestinien. « Israël a droit à exister, et les palestiniens ont droit à une patrie indépendante et souveraine ». Enfin une nouvelle condamnation du mur. « Une des choses les plus tristes que j'ai vues pendant ma visite. En passant à côté, j'ai prié pour un futur dans lequel les peuples qui sont ici puissent vivre ensemble en paix et harmonie, sans besoin de ces moyens de sécurité et de séparation ».

Dans l'avion, il est apparu content et souriant. « Je suis venu comme pèlerin de paix et j'espère que beaucoup suivront mon pèlerinage en Terre Sainte ».





Shalom salam peace La presse française à la peine