Ces messages du successeur de Pierre.
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Le journaliste quadragénaire, dit qu'il était épuisé de fatigue, à son retour.
On peut imaginer celle du Saint-Père, qui a le double de son âge. Certes, il n'a pas eu à supporter les difficultés de logistique, mais la tension nerveuse, la responsabilité gigantesque qui pesait sur ses épaules, étaient d'une tout autre ampleur.
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"Chers amis, je suis rentré (en morceaux, par la fatigue!) du voyage avec le pape en Terre Sainte. ... Je regrette de n'avoir pu actualiser ce blog mais le programme des déplacements était si intense (lever à l'aube, retour très tard) que je n'y suis pas parvenu.
J'étais parmi ceux qui craignaient que le pélerinage papal, en un moment très délicat pour la politique dans cette région, et crucial pour la présence des chrétiens, ne soit instrumentalisé. Il n'en a rien été.
Benoît XVI a su être lui-même et précisément pour cela il a su se mettre dans le sillage des deux pélerinages précédents de Paul VI (1964) et Jean-Paul II (2000). Il s'est présenté comme l'ami de tous. Il a témoigné de sa proximité aux chrétiens, les a confirmés dans la foi et encouragés à rester. Il a parlé aux juifs et à l'état d'Israel, confirmant encore une fois la condamnation du négationnisme et en même temps la nécessité de respecter les droits humains de chacun, contre tout racisme et toute discrimination.
Et les paroles prononcées à Yad Vashem sont extrêmement importantes et pas assez soulignées, parce qu'elles tirent de la terrible leçon de l'Histoire concernant la Shoah une leçon pour aujourd'hui, en syntonie avec cette partie de la société israélienne qui s'interroge sur les souffrances du peuple palestinien. Il a parlé aux palestiniens , même s'il n'est pas allé à Gaza: le Saint-Siège n'avait pas écarté a priori cette possibilité qui ne s'est pas concrétisée avant tout à cause de l'opposition d'Abu Mazen. Benoit XVI a parlé avec une extrême clarté des droits des palestiniens à avoir une patrie souveraine avec des frontières bien définies, et il a manifesté de la tristesse face au mur de séparation.

Nous, journalistes de la suite papale, avons pu nous rendre compte de ce que cette barrière signifie car, pour des motifs de sécurité, malgré les accréditations gouvernementales avec plein de photos que chacun de nous avait, tant à l'aller qiu'au retour de la journée passée à Béthléem nous avons dû parcourir un boyau fait de grillage et de barbelés, comme celui qui fait arriver les lions dans la cage au centre d'une piste de cirque. Mais le pape a dit avec une égale clarté que les jeunes doivent éviter la tentation de la violence et du terrorisme, et que les enfants ne doivent pas être éduqués au fanatisme. Il y a un mur de haine sédimenté depuis trop de temps, un mur qui durcit les coeurs: s'il ne tombe pas, la paix ne sera jamais possible .

Enfin ce qui m'a frappé c'est la façon dont Benoît XVI a parlé à l'Islam , à partir du discours de la mosquée d'Amman. Dialogue vrai, mais à partir des identités et différences réciproques. Mais dialogue sincère: le Pape a proposé la "rencontre des civilisations" et non leur "choc". (jeu de mot sur incontro/scontro).
Une leçon qui devrait être écoutée aussi chez nous."



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