Au Mont Nebo, samedi. Le beau récit de Jean Mercier, dans son carnet de bord de La Vie (10/5/2009)

Voir aussi: Le journal de bord de "La Vie"

Heureux comme Moïse
La Vie
par Jean Mercier
Samedi 9 mai
Devant nous, la terre promise que Moïse a vue avant de rendre son dernier souffle déroule sa splendeur, malheureusement voilée par la brume. Le soleil perce entre les nuages. La lumière est très belle en ce moment où le pape, accompagné par un frère franciscain, s'avance sur le minuscule belvédère dominé par l'immense serpent d'airain (installé là en référence à un autre épisode de la Bible, quand Moïse forgea un serpent de fer dont la vue a guéri les Hébreux mordus par les serpents du désert). Le pape est heureux, détendu, quand le père franciscain lui raconte l'horizon... On imagine déjà : Saint-Père, cette masse grise à gauche, c'est la Mer morte. Et tout droit devant, cachée dans le brouillard, il y a Jérusalem...

Nous, les journalistes, contrebas, sommes incroyablement proches. Le franciscain se retire, laissant le pape deux bonnes minutes face au somptueux panorama, dans le vent. Il est presque surréaliste de voir le pape enfin totalement seul, au milieu de cette nature. Nous nous sentons presque de trop et le laissons savourer ce moment de contemplation en silence . Puis Benoît XVI nous fait un signe d'amitié. L'un des photographes italiens s'exclame « Viva il papa », rompant la magie.
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