... au Mur des Lamentations. (15/5/2009)



J'ai déjà eu l'occasion de parler de Marie Armelle Beaulieu ( Les enjeux du pélerinage et Interviewe de Marie-A. Beaulieu ), journaliste et responsable du site internet de la Custodie.

Elle participe au blog collectif que La Croix a ouvert spécialement pour la visite du Pape en Terre Sainte: http://pape-en-israel.blogs.la-croix.com/

Son témoignage, sur l'expérience qu'elle a vécue comme journaliste accréditée pour suivre la visite du saint-Père au Mur Ouest est saisissant (voir aussi: Haute tension à Jérusalem )



Mercredi 13 mai 2009
Dantesque
http://pape-en-israel.blogs.la-croix.com/marie-armelle-beaulieu/dantesque/
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Comme j’aimerais pouvoir écrire ici la multitude des sentiments que je traverse, relater ce dont je suis témoin, partager mes interrogations autant que mes informations et affirmations. Mais comme annoncé il y a quelques jours, j’ai été intégrée au pool de journalistes vaticanistes. J’ai le plaisir de discuter avec Isabelle de Gaulmyn de La Croix d’autant plus souvent que nos dantesques conditions de travail nous donnent le loisir de patienter des heures coincée ici ou là.

De mémoire de journalistes accrédités près le Saint-Siège, “on n’avait jamais vu ça”, et certains ont de la bouteille ! Eux qui suivent chacun des voyages pontificaux, qui sont rodés à l’aventure n’ont jamais eu comme ici à Jérusalem le sentiment d’être traités comme du bétail, tantôt parqués, tantôt baladés au gré des “besoins sécuritaires”.

Pour se rendre à un événement, il faut déjà faire partie de la liste des heureux élus… une liste déjà âprement discutée entre le bureau de presse du Saint-Siège et les autorités locales, ensuite, il faut être matinal autant que patient.

Pour le Mur occidental, départ 6 heures du matin pour une intervention à 10 h 30, sachant que le plus haut lieu saint du judaïsme est à 20 minutes à pied, que l’on si rend en bus mais que surtout il faudra satisfaire aux deux heures de fouilles réglementaires. Pas un objectif, pas un appareil photo, pas une caméra qui ne fassent l’attention d’une vérification minutieuse, avant de passer dans le même système radiographique que dans les aéroports.

Pour le Kotel (Mur occidental), détection de la présence d’explosif sur les mains, questions d’usage ici : “Avez-vous un revolver ?” Inutile de dire sur un ton taquin : “Ah, je l’ai oublié à la maison”… Ce serait déplacé… J’ignorais qu’il y avait chez les vaticanistes des tireurs embusqués éventuels. La plume de certains pourrait leur suffire… mais ils joueraient gros…

On retient ensuite son souffle puis l’événement se passe, plus ou moins long, après quoi il faut patienter car sur le passage du cortège papal, toutes les routes sont bouclées. Benoît XVI n’aura donc vu que les chats (nombreux) de la ville de Jérusalem, toute autre forme de vie s’étant figée à distance raisonnable. Enfin il est parti - façon de parler - et quand les gardiens de barrières éphémères sont bien sûrs que, vraiment, il est bien loin, la vie reprend son cours, le trafic aussi qui devient subitement inextricable…

Oups… 5 h 30 du matin, si je ne suis pas au départ du bus à 6 h pétantes, je ne serai pas à la messe à Bethléem, je file mais n’en resterai pas là.





Un message politique Première analyse du Père Scalese