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REVOILÀ LE MOTU PROPRIO...
 

...ou plutôt, son annonce imminente. Tout le monde s'en mêle, catholiques ou non.
Rien de nouveau, bien sûr, par rapport aux dernières nouvelles relatées par John Allen, très bien informé même s'il lui arrive de se tromper, comme me l'a fait malicieusement remarquer mon amie Catherine... ;-) :
Alerte sur le motu proprio (17 mai 2007)
John Allen sur le Motu Proprio (21 avril 2007)

La presse francophone est très peu réactive, et se manifeste avec son retard habituel, comme on peut en juger par les dates de ces deux articles.
Ce week-end de Pentecôte, les "milieux plutôt proches des traditionalistes" s'agitaient -une fois de plus- en annonçant une parution imminente du décret. Leur impatience, qui dure depuis 2 ans et qui vire à l'obsession monomaniaque, a même justifié la parution d'un article dans LE FIGARO:



 

Messe en latin : les pèlerins de Pentecôte dans l'attente
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http://www.lefigaro.fr/
SOPHIE DE RAVINEL, 25 mai 2007
Un texte de Benoît XVI, libéralisant la pratique du rite tridentin, pourrait paraître d'ici la fin du mois, ce qui réjouirait les traditionalistes...
... À la veille des pèlerinages traditionalistes de la Pentecôte entre Paris et Chartres, les catholiques attachés à la messe tridentine en latin, se partagent entre l'espoir, le fatalisme et l'ironie. Le motu proprio, ce texte de Benoît XVI qui viendra libéraliser le rite ancien, devait déjà sortir il y a plus d'un an. Il est encore attendu aujourd'hui. Sur le site leforumcatholique.org, destiné au « tradiland », un certain Corvex ne sait plus « s'il faut rire, pleurer, ou se taper la tête contre les murs ».

Ces derniers jours pourtant, s'appuyant sur des déclarations récentes du cardinal Castrillon Hoyos - chargé du lien avec les traditionalistes - les rumeurs se sont remises à galoper. Le texte de quelques pages, accompagné pour les évêques d'une lettre explica­tive, serait publié avant la fin mai. Benoît XVI donnerait aux seuls curés la responsabilité d'accepter ou non une messe tridentine dans leur paroisse et le texte ne dirait rien des lefèbvristes.

Du coup, certains se laissent aller à nouveau à rêver. ....Les responsables tentent pourtant de contenir leur enthousiasme. Pour ne pas être déçus encore une fois. Mais aussi « pour ne pas agacer les évêques de France qui vont ensuite aller se plaindre à Rome », explique l'abbé Pozetto, membre de la Fraternité Saint-Pierre.


 

La réponse ne se fait pas attendre, avec cette dépêche de l'AP, que j'ai trouvée pour le moment reproduite sur Le Nouvel Observateur en ligne, et sur le site québécois Matinternet, déjà cité dans ces pages, pas précisément pour la fiabilité de son information (Un faux grossier )...
Sans doute prend-elle ses sources dans cette dépêche de l'agence Zenit en langue italienne, intitulée "Cardinale Darío Castrillón Hoyos: il Papa favorevole alla Messa in latino - Benedetto XVI vorrebbe offrire questo “tesoro” a tutti", et qui se conclut Par ces mots qui laissent en effet supposer une promulgation prochaine?): Il porporato ha infine chiesto “di pregare il Signore perché il progetto del Santo Padre possa presto diventare realtà per l’unità della Chiesa”. (le cardinal a demandé de prier le Seigneur, afin que le projet du Saint-Père puisse rapidement devenir une réalité pour l'unité de l'Eglise)

Mais surtout, elle insiste pesamment (à dessein?) sur les points particulièrement irritants pour les milieux plutôt proches des traditionalistes...
Déjà le titre annonce la couleur:


 

La libéralisation envisagée des messes en latin suscite une polémique
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AP | 26.05.2007 |
Retour en arrière? Alors que la célébration de la messe en langue vernaculaire, et non plus en latin, était une des réformes les plus radicales de Vatican II, le pape Benoît XVI semble aujourd'hui prêt à autoriser le retour de la messe de rite tridentin qui date du XVIe siècle.

S'il le fait, il passera outre les objections de certains cardinaux, évêques et membres de la communauté juive, dont les griefs concernent notamment les mots utilisés dans ce rite tridentin, ou la forme de rejet qu'il constituerait par rapport aux avancées du Concile Vatican II, qui a eu lieu de 1962 à 1965, et qui a symbolisé l'ouverture de l'Eglise au monde moderne.
...
Benoît XVI souhaite réconcilier l'Eglise catholique avec ce mouvement [la fraternité Saint-Pie X], qui a demandé un assouplissement des conditions de célébration de la messe traditionnelle en préalable d'une éventuelle normalisation des relations.

Mais les évêques en France, où la mouvance de Mgr Lefebvre reste forte, se sont opposés publiquement à toute libéralisation concernant ce rituel, affirmant qu'un élargissement de son utilisation pourrait entraîner des divisions au sein de l'Eglise, et ouvrir la porte à un rejet des autres enseignements de Vatican II.

"Une telle décision risque de mettre en danger l'unité des prêtres et des fidèles", souligne un communiqué diffusé à la fin de l'année dernière par des évêques de Strasbourg, Metz et Besançon.

Autre critique: celle soulevée par le rabbin David Rosen, chargé des relations interreligieuses au Comité juif américain. Il a écrit au mois de mars à plusieurs cardinaux pour exprimer son inquiétude concernant une prière pour les "infidèles" formulée pendant la messe de rite tridentin, ainsi qu'une prière utilisée pendant la Semaine sainte qui contenait des références aux "perfides", ou infidèles, les juifs.


 

La meilleure des réponses aux catholiques (car on ne peut pas empêcher les autres de s'exprimer...) se trouve dans un article de l'excellent site Pro Liturgia.
Je le reproduis ici (car le site ne conserve pas ses archives en ligne):


QUAND ON SE DIT "CATHOLIQUE"...

http://.../proliturgia/Informations
Quand on se dit catholique, on ne critique pas le pape.
En se promenant sur internet, on découvre qu'il existe actuellement deux façons de critiquer le pape.
Il y a la façon des groupes qu'on surnomme "traditionalistes". Elle est ouverte: "Le pape n'a pas dit..." "Le pape n'a pas fait..." "Le pape aurait dû..." "Le pape nous déçoit..."
Et il y a la façon de critiquer d'une majorité de fidèles - clercs ou laïcs -. Elle est plus sournoise: "Le pape dit... mais nous on pense que...." "Le pape demande de... mais nous on fera..." "le pape souhaiterait que... mais nous on estime que..."
Ce n'est pas en soutenant de telles positions "anti-romaines" qu'on facilitera la tâche du Souverain Pontife. Ce n'est pas en considérant que la vie de l'Eglise se limite à ce qui se fait dans nos paroisses que l'on a une connaissance objective de la mission du pape.
Il est tout à fait légitime, par contre, de s'interroger sur le sens ou les raisons de tel acte ou de telle déclaration du Souverain Pontife, dont on ne comprend pas toujours la portée immédiate. Ce faisant, il faut toujours se souvenir que le pape a sur l'Eglise une vue que nous ne pouvons pas avoir à notre échelle locale.
Mais quand on se dit catholique, de quelque "sensibilité" que l'on soit - puisqu'il faut maintenant parler de "sensibilité" pour être dans le vent - on ne critique pas le pape. Car le pape a une mission, un rôle, une fonction, des devoirs qui lui viennent directement du Seigneur déclarant à Pierre: Tu es Petrus et super hanc petram aedificabo Ecclesiam meam.
En conséquence, critiquer le Successeur de Pierre, c'est contester ouvertement un ordre divin. On ne peut pas longtemps demeurer catholique dans ces conditions-là.


Sur ce même thème

En plus des deux billets de John Allen, on pourra relire plusieurs articles de ce site, en vrac:

LE PROJET D'AUTORISER LA MESSE DE SAINT-PIE V
Un motu proprio annoncé
Dictature des sondages
STOP!!!!!!!
RÉCONCILIATION AVEC LES "INTÉGRISTES"
Réintroduction du rite de Saint-Pie V





Menaces contre Mgr Bagnasco